DARKO PIVALJEVIC

L’Antwerp va mieux. Mais comment se portent ses anciennes gloires ? En février, Darko Pivaljevic (ex-Antwerp, Cologne, Charleroi et CS Bruges) aura 40 ans.  » Je vis à Anvers, bien entendu (il rit). J’ai arrêté de jouer voici deux ans, à Merksem. J’y étais joueur-entraîneur, ce n’était pas facile. J’ai hésité à poursuivre comme entraîneur car je suis diplômé mais… (il hésite) Je ne sais pas si je suis fait pour ce métier. Je souhaite rester dans le monde du football et je travaille désormais comme recruteur pour quelques agents. Vous connaissez Dejan Mitrovic ? Il a joué à l’Antwerp et à Westerlo. Je suis souvent avec lui. On repère des joueurs talentueux en Belgique, aux Pays-Bas et un peu en Allemagne. Pas seulement des attaquants ni des Serbes, la nationalité n’a aucune importance. On donne des conseils, on reçoit des tuyaux qu’on transmet… J’aime découvrir de bons joueurs. On voyage ensemble, c’est agréable. Le seul problème, c’est le temps. Je rentre de Serbie… Là, il fait trop chaud, c’est vrai. Mais ici… Le week-end dernier, j’ai assisté à Antwerp-Lierse et Genk-OHL. Je n’étais pas suffisamment habillé et j’étais frigorifié. Dimanche, à Westerlo, j’ai pris mes précautions.

Je trouve que le niveau de la D1 belge est difficile à évaluer. Si je compare avec les Pays-Bas, le PSV et l’Ajax sont plus forts mais les autres clubs sont moins forts que les meilleurs belges. Cela se remarque également sur la scène européenne. Ces dernières années, la Belgique a toujours eu un club en Ligue des Champions et quelques équipes qui passaient le Nouvel An en Europa League. D’un point de vue global, les meilleurs clubs ont progressé mais l’écart avec les autres se creuse. Il y a plus de talent, les résultats sont plus prévisibles. Cela ne s’est pas vu lors de la première journée mais on en reparlera. Il y a une surprise chaque année mais vous pouvez déjà citer cinq des six participants aux play-offs. Il faudrait changer cette formule. Quatre à cinq duels entre Anderlecht et Bruges ou le Standard, c’est monotone.

Le plus intéressant, en Belgique, c’est qu’on y voit beaucoup de jeunes de 19 à 23 ans. C’est un moment crucial pour eux. A cet âge-là, ils doivent jouer, acquérir de l’expérience, se fortifier. Ce n’est pas possible en Espoirs. On remarque aussi que les joueurs sont de mieux en mieux formés. J’avais déjà dix ans quand j’ai commencé à jouer en club. Les joueurs qui évoluent actuellement en D1 ont commencé à six ou sept ans. C’est nécessaire car on ne joue plus dans la rue. Mon fils a six ans et il aime le foot. Jusqu’ici, il ne jouait que pour s’amuser mais je vais bientôt l’affilier à l’Antwerp pour qu’il évolue.

J’ai inscrit des buts pour pas mal de clubs mais l’Antwerp, c’est spécial pour moi. Il y avait toujours beaucoup de monde, beaucoup d’ambiance, parfois plus pour les matches amicaux qu’en championnat. Je pense que, pour la première fois depuis longtemps, le club est à nouveau en de bonnes mains et que l’espoir renaît. Mais il faut être patient. Il y a beaucoup de nouveaux joueurs et il faut le temps que tout s’imbrique. C’est un moment crucial. L’équipe est ambitieuse et la ville mérite d’avoir un club au plus haut niveau. Avec la réforme du championnat, il faut accrocher le bon wagon. Mais si le départ n’est pas bon, les supporters doivent prendre leur mal en patience. J’aime y retourner désormais. Contre le Lierse, je me suis bien amusé. Pendant longtemps, j’ai boudé le Bosuil, ça me faisait trop mal de ne pas voir le bout du tunnel. Il n’y avait plus aucun signal positif. Maintenant bien.  »

Darko Pivaljevic travaille comme recruteur pour certains agents. Il sillonne la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne à la recherche de nouveaux talents.

PAR PETER T’KINT

 » L’Antwerp, c’est spécial pour moi.  »

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire