» DANS QUELLE PIÈCE JOUE-T-ON AU LIERSE ? »

Avant d’évoquer le championnat, revenons au match Belgique-France. Que vous a-t-il inspiré ?

Face à un adversaire de première valeur, quoique amputé de l’une ou l’autre vedette comme Thierry Henry ou David Trezeguet, pour ne citer qu’eux, les Diables Rouges ont pu mesurer la distance appréciable qui les sépare du gratin du football mondial. Dans bon nombre de domaines, nous sommes apparus trop légers, pour ne pas dire limités. Il n’y a aucune honte à cela, dans la mesure où l’équipe de France recueille depuis une demi-douzaine d’années le fruit de l’important travail effectué à la base, par les centres de formation. Pas mal de nos joueurs, parmi les plus chevronnés, n’ont pas bénéficié de pareille instruction. Au plan de la maîtrise du ballon, on relève chez eux un déchet qu’on n’observe guère du côté des footballeurs de l’Hexagone. Personnellement, le garçon qui m’a le plus plu, chez nous, par son jeu et son impavidité, c’est finalement Thomas Buffel. Et, comme par hasard, il s’agit là d’un de nos rares internationaux qui a joui d’un écolage tout particulier à Feyenoord, où il a abouti dès ses 15 ans. Il a manifestement un bagage qu’un Wesley Sonck, pourtant plus âgé que lui, ne possède pas. C’est pourquoi, tant que les jeunes ne se situeront pas dans un environnement vraiment propice à leur épanouissement, je crains que la Belgique se situera toujours à un niveau honnête, sans plus.

Tous les poursuivants d’Anderlecht se sont imposés à l’unisson, mais non sans peur pour certains.

Le Standard s’est indéniablement distingué par la manière tandis que tous les autres ont essentiellement profité de phases arrêtées, à la fin du temps réglementaire, pour plier le match en leur faveur. Ce jusqu’au-boutisme est, évidemment, tout en leur honneur mais il reste à voir si toutes les semaines, ces formations bénéficieront du même coup de pouce généreux du destin. Après avoir conquis les trois points à l’arraché à Gand, le Club Brugeois a récidivé face à St-Trond cette fois et il n’en est pas allé autrement pour Mouscron, vainqueur in extremis des Loups après avoir partagé l’enjeu une semaine plus tôt au Cercle Bruges. Parmi tout ce peloton lancé aux trousses du RSCA, qui a perdu ses premiers points en déplacement, c’est sans conteste les Rouches qui ont laissé la meilleure impression et fait taire les critiques qui s’étaient abattues sur eux après leurs cinq nuls successifs depuis le début du second tour. D’un bout à l’autre de la partie, les Principautaires se sont signalés par un football alléchant, ponctué de très jolis buts. Quant à dire si le Standard est relancé et qu’il a retrouvé un véritable fonds de jeu, il faudra attendre son prochain déplacement au Tivoli, une expédition qui ne lui a pas souvent souri par le passé. Si les Liégeois le passent sans dommages, en confirmant leur prestation du week-end dernier, c’est sûr qu’il faudra à nouveau composer avec eux dans le cadre de la lutte pour la deuxième place.

Dans le bas du classement, Lokeren a confirmé face au Lierse les bonnes dispositions qu’il avait déjà fait entrevoir à Anderlecht une semaine plus tôt.

Au même titre que Mons, qui s’est donné les moyens de se sauver lors du mercato, le club flandrien n’est pas demeuré en reste, en transférant des joueurs qui se révèlent des plus utiles comme les Brésiliens Tailson et Renatinho. A mes yeux, ces deux équipes devraient se donner logiquement de l’air au cours des semaines à venir. Dans le chef de Lokeren, ce ne serait d’ailleurs pas anormal car cette phalange avait quand même tenu le haut du pavé la saison passée. A l’instar du Lierse, d’ailleurs, mais qui, lui, s’est séparé de ses meilleurs atouts en cours de saison, et qui se retrouve aujourd’hui à une place peu enviable. Honnêtement, je plains Emilio Ferrera qui doit composer à la fois avec un effectif décapité, un terrain lamentable et des problèmes extra-sportifs non négligeables. Et comme si cela ne suffisait pas, ses adjoints Eric Van Meir et Rik Vandevelde ont encore ajouté de l’huile sur le feu, en cours de semaine, en disant qu’ils ambitionnaient tous deux de prendre la relève de l’entraîneur bruxellois. Dans quelle pièce joue-t-on donc au Lisp ?

Propos recueillis par Bruno Govers

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