DANNY VEYT

Ce mercredi 25 juin 1986, dans l’imposant stade Aztèque de Mexico, Danny Veyt semblait filer vers le but. Jan Ceulemans l’avait servi et l’avant de poche se présentait seul devant le gardien argentin Nery Pumpido mais le juge de touche portugais Carlos Silva Valente a injustement levé son drapeau.  » Il s’en fallait de deux ou trois mètres pour que je sois hors-jeu.  » Les images lui ont donné raison. Malgré la défaite 0-2, il avait réussi son Mondial.

Au terme d’une brillante campagne européenne avec le SV Waregem, qu’il avait mené en demi-finale de la Coupe UEFA, d’un but au stade Arc-en-ciel et d’un autre à San Siro face à l’AC Milan, le duo Danny Veyt-Philippe Desmet a été sélectionné pour la Coupe du Monde. Après un premier match décevant contre le pays organisateur, le Mexique, et une courte victoire contre l’Irak, auxquels Veyt n’a pas participé, il a été titularisé contre le Paraguay et a marqué. 2-2. La qualification pour le tour suivant était acquise et le Flandrien n’a plus quitté l’équipe. Il a pris part à cinq des sept matches et a vécu le mémorable accueil réservé à l’équipe sur le Grand-Place de Bruxelles avant de réintégrer Waregem.

Waregem, donc, pas Anderlecht, le Standard ni le Club Bruges, qui avait voulu l’engager à 17 ans.  » Je revois encore la délégation du Club Bruges. Hélas, mes parents étaient réticents à l’idée de me laisser seul en Venise du Nord toute la semaine. J’aurais pourtant dû signer. D’un autre côté, à l’époque, la D2 n’était pas mauvaise du tout. Nous affrontions Saint-Trond, Winterslag, Waterschei. Ces matches se jouaient sur le fil du rasoir.  »

Veyt a découvert la D1 après des passages à Boom et à Saint-Nicolas, avec sept ans de retard. Il s’est successivement produit pour le SV Waregem (1980-1987), le FC Liège (1987-1989), Gand (1989-1991), le KSC Lokeren (1991-1993), le KSV Zottegem (1993-1996) et a achevé sa carrière à Boom (1996-1997), là où tout avait commencé 23 ans plus trop.  » Je suis resté trop longtemps en D2 mais ça ne m’a pas empêché de découvrir les Coupes d’Europe ni de devenir Diable Rouge (12 caps). Je ne me plains pas « , explique Danny Veyt (59 ans). C’est typique de son caractère : il est toujours content de ce qu’il a.

 » Après ma grave blessure au genou, je voulais à tout prix rester dans le monde du football.  » Ce qu’il a fait en entraînant les équipes premières de Zottegem, Wilrijk, Wintam et Boom ( » Il faut bien commencer quelque part « ). Il a ensuite intégré l’école des jeunes du Germinal Beerschot.  » A la demande d’Urbain Haesaert, mon entraîneur à Waregem. J’y ai passé six saisons fantastiques, qui m’ont permis de travailler avec une levée surdouée. Moussa Dembélé, Thomas Vermaelen, Jan Vertonghen, Toby Alderweireld…  » Veyt travaillait en plus comme magasinier chez DBP Plastics, à Wilrijk.

Ses journées étaient longues : il travaillait de 7 heures du matin à 15h30 puis se rendait sur le terrain. Sans diplôme d’entraîneur.  » Je ne l’ai obtenu que plus tard, quand je travaillais pour Lokeren. Je me suis toujours demandé pourquoi j’avais besoin de ce bout de papier ? Avec tout mon respect, je devais quand même m’y connaître, au terme d’une si longue carrière ! Je continue à inspirer le respect aux joueurs parce que je sais de quoi je parle.  »

Veyt, qui réside à Saint-Amand, a transité par les U17 d’Anderlecht avant de rejoindre Lokeren, en 2007. Il a d’abord entraîné les jeunes et les espoirs. Il y a cinq ans, le directeur sportif, Willy Reynders, lui a demandé de devenir le T3 de l’équipe-fanion.  » Travailler à temps plein avec Peter Maes et Rudi Cossey, c’était une belle chance. Je n’ai pas l’ambition d’être T1 un jour.  »

L’homme préfère travailler dans l’ombre, comme il l’a fait durant sa carrière active, aux côtés de Philippe Desmet.  » Je savoure toujours le plaisir d’être sur le terrain, en bonne santé et même en pleine forme. « 

PAR CHRIS TETAERT

 » Je savoure toujours le plaisir d’être sur le terrain, en bonne santé et même en pleine forme.  »

DANNY VEYT

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