Daniel et Vincent : les transferts belges de l’été

V incent Kompany et Daniel Van Buyten ont changé de club début juin et les deux transferts ont eu lieu à quelques heures d’intervalle, ce qui est logique, puisque la première transaction était intimement liée à la deuxième. Il est clair que le départ du grand Dan libère une place sur le plan sportif à Vince mais l’argent récolté par les Hanséatiques pour le départ de Van Buyten en Bavière permet d’avoir les fonds nécessaires pour débaucher Kompany à Anderlecht. Bref, tout le monde s’y retrouve, et à commencer par les joueurs eux-mêmes.

Parlons d’abord de l’ancien défenseur du Standard qui, financièrement, doit faire une bonne affaire puisque le Bayern est le club le plus riche d’Allemagne, mais qui, surtout, réalise un pas en avant sportif supplémentaire en rejoignant les champions d’outre-Rhin. Le Bayern reste malgré tout un des grands d’Europe avec un passé très prestigieux. Big Dan avait réussi une intégration parfaite dans la cité portuaire par ses prestations sur le terrain mais également par le fait qu’il maîtrisait la langue de Goethe. Tout cela lui a valu d’être énormément apprécié et désigné capitaine, ce qui est rare pour un étranger qui ne fait pas partie des toutes grandes stars de notre continent.

Si René Vandereycken peut dans l’avenir lui accorder autant de responsabilités (pas nécessairement en lui donnant le brassard), c’est le rendement de notre équipe nationale qui s’en trouverait bonifié. Tout supporteur de la Belgique rêve déjà d’une paire centrale défensive Van Buyten-Kompany qui apporterait une solidité axiale, gage bien souvent de grands résultats.

Le transfert de Vincent à Hambourg représente également une progression sportive pour lui, bien que les Allemands, au contraire d’Anderlecht, aient loupé la qualification directe pour la Ligue des Champions lors de la dernière journée. Il n’est pas encore certain de participer aux poules avec son club, mais son pas en avant s’effectue surtout grâce à la qualité de la Bundesliga, nettement supérieure à notre championnat.

Son parcours fait penser 20 ans plus tard à celui d’ Enzo Scifo, qui, comme lui, avait à 18 ans lors de sa première saison en D1, décroché le Soulier d’or, pour ensuite s’expatrier très jeune. Enzo avait choisi l’Inter Milan et l’Italie, le championnat le plus difficile de l’époque, où son adaptation ne fut pas facile. Vincent choisit Hambourg qui, à mes yeux, est un meilleur choix que celui de son glorieux aîné, car il représente un palier intermédiaire avant le grand saut vers un club du top européen.

Pour connaître cela, Vincent devra retrouver son meilleur niveau, effacer une année marquée par les blessures et réussir son intégration en suivant très vite des cours d’allemand. Mais connaissant son talent footballistique pur et son intelligence, je ne doute pas un instant qu’il va réaliser une grande saison. A 20 ans, il n’est encore qu’à l’aube de sa carrière et le meilleur est à venir !

Étienne delangre

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