D1 : bientôt un seul club wallon (bis)

Il y a un peu plus d’un an (le 20 octobre 2008), Sport/Foot Magazine sortait avec la couverture  » D1, bientôt un seul Wallon ? ». L’enquête abordait les problèmes sportifs et financiers des clubs wallons, parlait de ces clubs qui criaient à l’aide, inspectait leurs plans de relance et posait les questions qu’il fallait aux politiciens… On anticipait trop bien. En ce mois de novembre 2009 et comparé à il y a un an, seul le Standard est sûr de rester en D1. Mons et Tubize sont en D2, Mouscron ne sait pas où il en est et Charleroi ne sait pas exactement où il va.

Mouscron constitue évidemment un cas à part : là, c’est le financier qui s’écroule et envoie le sportif à l’égout. Le deuxième vrai problème actuel de l’Excel, c’est son manque de public authentique. Quand Jean-Pierre Detremmerie faisait tourner la planche à billets et que les résultats suivaient, les supporters étaient là mais dès que le club vivotait sportivement, les tribunes se vidaient. Par contre, les supporters revenaient en masse dès qu’on parlait des faillites. Pourquoi n’étaient-ils pas là tout le temps, en vrais supporters, et pas seulement amateurs de spectacles ? Venaient-ils si nombreux, avant, parce que les tickets étaient surtout gratuits ? On le saura un jour, quand l’Excel aura déserté la D1,… ce qui est quasi certain malheureusement.

Reste à voir, maintenant, si le Sporting Charleroi fera mentir notre couverture d’octobre 2008. Vendredi passé, contre Gand, des fans des Zèbres ont d’abord manifesté en disant combien ils regrettaient l’affaire Stéphane Demol et puis, à mesure que l’inéluctable défaite se dessinait, en vinrent à encourager les… Buffalos ! On les sait latins, les fans carolos. Et on peu comprendre leur douleur. Voir se traîner une équipe de Zèbres comme vendredi, ça faisait tache. Surtout qu’avec 14 points, ils sont à égalité avec les Hurlus, à deux et quatre points devant les deux derniers : Lokeren et Roulers ! Après le départ surprise de Demol, il y eut le nul surprise à Zulte Waregem, mais vendredi, pas de jeu, pas de confiance. MPH et ses boys ont été relativement costauds mais ont pu dérouler. Ils étaient chez eux. Vous avez dit  » crise carolo  » ?

 » Je ne pense pas du tout « , nous a dit le président Abbas Bayat au téléphone le lendemain.  » Financièrement, le club est très sain. On pourrait même vendre facilement et à bon prix cinq de nos joueurs en janvier mais nous ne le ferons pas. Nous voulons garder la qualité du noyau intacte. Les ventes éventuelles c’est pour l’été, quand on veut retirer un bénéfice… Cela dit, je pense évidemment choisir un successeur à Demol. J’ai déjà l’une ou l’autre idée, mais la bonne personne à qui j’avais pensé n’est pas libre. De toute manière, cela ne sert à rien de faire les choses trop vite : nous avons maintenant une période sans championnat et on va pouvoir réfléchir sereinement à tout ça.  »

Mais le président Bayat peut-il se permettre le luxe de prendre cette dizaine de jours pour sortir un plan B ?  » Absolument, on a prouvé à Zulte Waregem qu’on avait un bon niveau en Belgique. Mais les joueurs n’avaient pas encore réalisé ce qui arrivait, ce n’est que cette semaine, à l’entraînement, que la réalité les a rattrapés. Mais on a encore 16 matches à jouer, n’est-ce-pas ? »

La réalité, c’est le duo Michel De WolfMario Notaro sur le banc. A-t-il la confiance d’un vestiaire qui a tendance à vouloir faire la loi ? Et le duo ne s’est-il pas tiré une balle dans le pied en se passant d’un Habib Habibou qui n’avait pas apprécié d’avoir dû rester longtemps sur le banc à Zulte Waregem… et qui l’avait fait voir quand, une fois monté au jeu, il avait marqué ? Surtout qu’ Amad Al Hosni souffrait des adducteurs ! On pense plutôt que Charleroi a joué défensivement vendredi et que ça n’a pas marché… vu que Gand n’était pas du genre offensif à tout crin et contrôla également beaucoup le jeu. Et qu’il faut, donc, d’urgence penser à privilégier à nouveau un jeu construit. Les 6.704 (!) spectateurs présents l’auront aussi vu. Ou pas ?

PAR JOHN BAETE

« Le président Bayat peut-il se permettre une dizaine de jours de réflexion pour sortir un plan B ? »

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