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D’Arshavin à Zabivaka

C’est vendredi qu’a lieu, au Kremlin, le tirage au sort de la phase de poule de la Coupe du monde. Pour patienter, voici l’abécédaire de la Russie et de son football.

Roman Abramovich et Andrey Arshavin

Leur passage par l’Angleterre a sans doute fait d’eux les Russes les plus connus en matière de football. Le premier est propriétaire de Chelsea depuis 2003, le second a joué à Arsenal. En 2012, le magazine Vanity Fair décrivait Abramovich comme un homme secret et timide, ce qui contraste fortement avec son style de vie et son statut (à l’époque, il était considéré comme la 3e plus grosse fortune de Grande-Bretagne). Le domaine qu’il possède dans le West-Sussex a déjà appartenu au RoiHussein de Jordanie et, en août dernier, il annonçait qu’il se séparait pour la troisième fois. Ce coup-ci, il quittait Dasha Zukova, fille d’un oligarque, amatrice d’art et active, entre autres, dans des galeries et des musées de Moscou (Gorky Park) et Saint-Pétersbourg. Amie d’Ivanka Trump, elle fut d’ailleurs invitée d’honneur lors de l’investiture de Donald Trump. A l’époque, elle n’était pas encore séparée et sa présence avait de quoi surprendre puisque son mari fait partie des amis intimes de Vladimir Poutine. AndreïArshavin (36), le diamant de l’Euro 2008, semblait promis à une belle carrière mais il n’a jamais réellement éclos. Comme la plupart des Russes, il manquait d’ambition. Après l’Euro 2012, il n’a plus été repris en équipe nationale. Au cours des deux dernières saisons, il a évolué à Kairat, au Kazakhstan, où il fut l’équipier de César Arzo (ex-Gand).

banja

Les Russes ne jurent que par le banja (un bain de vapeur/sauna russe). Par le passé, et même encore aujourd’hui, la plupart des maisons n’avaient pas de salle de bain. Aujourd’hui, les Russes se rendent plutôt au banja -où les hommes et les femmes sont séparés- pour s’y rencontrer, fraterniser, manger et boire. Ils s’y fouettent mutuellement avec un venik, un bouquet de rameaux de bouleau, de chêne, de genévrier, d’eucalyptus ou de tilleul. Au moment du contact avec la peau, une huile se dégage des feuilles. Après le traitement avec des feuilles chaudes, ils font pareil avec des feuilles froides. Il paraît que c’est très bon pour la santé…

chiffres

Quelques chiffres au sujet du pays-hôte de la Coupe du monde. La Fédération de Russie fait 17 millions de kilomètres carrés, alors que le Canada et la Chine n’arrivent pas à 10 millions. Il faudrait deux milliards de terrains de football pour couvrir tout le territoire de la Russie. En comptant 22 joueurs par terrain, cela signifie que, même en alignant toute la population mondiale (7,6 milliards), on n’arriverait pas à jouer partout en même temps. La Fédération de Russie est quatre fois aussi grande que l’Union européenne et couvre 11,5 % de la surface de la terre. Elle est donc plus grande que le Mexique, les Etats-Unis et l’Union européenne réunis. La Fédération de Russie compte environ 143,5 millions d’habitants qui parlent plus de cent langues. Elle couvre neuf fuseaux horaires et dans l’une de ses villes, Oymyakon, le thermomètre peut descendre jusqu’à -50 °.

Dmitri Rybolovlev, Rynat Dasaev et dacha

En russe, dat signifie donner. Et dar veut dire cadeau. Le mot dacha en découle : c’est une partie de territoire que les Russes recevaient du tsar (avant 1917) ou des autorités. Les dachas sont utilisées comme résidences d’étés. En juillet et août, Moscou se vide. La plupart sont de simples petits chalets en bois avec une terrasse où les Russes mangent, boivent et fraternisent. Le gardien Rynat Dasaev a disputé trois Coupes du monde (il a notamment participé au légendaire Russie – Belgique de 1986 au Mexique) et était une icône au Spartak Moscou. Il fut également l’une des premières stars russes connues en occident. En 1988, lorsqu’il a atterri à Séville, 3000 fans l’attendaient. Ils le surnommèrent El Telón de Acero, le Rideau de fer. Au niveau des affaires, il fut moins brillant : il écrasa plusieurs voitures, jeta l’argent par les fenêtres et son magasin de sport fut déclaré en faillite. Séville s’en défit donc rapidement. Dmitri Rybolovlev est le patron de l’AS Monaco et, depuis peu, du Cercle Bruges. Lui aussi est ami avec la famille Trump, il a même racheté une maison du président en Floride. Voici peu, il a vendu une toile de Leonardo Da Vinci pour 450 millions de dollars afin de pouvoir indemniser son ex-femme.

Eduard Strelsov

Comme Maradona et Messi ne jouaient pas encore à son époque, il fut surnommé le Pelé russe. Cet ailier qui est resté fidèle au Torpedo Moscou pendant toute sa carrière était la star des années ’50 et ’60. Il n’a été international qu’à 38 reprises (voir par ailleurs) mais il a inscrit 25 buts. Il a connu une enfance malheureuse : son père avait été soldat lors de la Deuxième Guerre mondiale et, au terme de celle-ci, il avait décidé de ne pas rentrer à Moscou. Il s’était établi à Kiev, abandonnant femme et enfant. Son adolescence n’a pas été plus heureuse : juste avant la Coupe du monde ’58, Eduard avait quitté le stage des Russes pour faire la fête chez un officier de l’armée. Il n’en est jamais revenu : accusé d’avoir violé une fille, il fut condamné à 12 ans de goulag. La fille retira sa plainte mais rien n’y fit. Après sept ans, il fut libéré et put reprendre sa carrière.

Fedor Smolov et Mário Fernandes

Deux vedettes de la sélection russe actuelle. Smolov, attaquant de Krasnodar, était absent pour blessure musculaire lorsque la Belgique a fait match nul (3-3) à Sotchi. Mais contre l’Espagne (3-3 également), il était capitaine et a inscrit deux buts. Auteur de 11 réalisations en 28 sélections, il devrait être le leader de l’attaque russe en Coupe du monde. Mário Fernandes est un Russe d’origine brésilienne. Ce n’est pas le premier à jouer en équipe nationale -cet honneur est revenu au gardien Guilherme, en 2016- mais c’est sans doute le plus spécial. Tandis que Guilherme a été naturalisé par la voie officielle (il a même passé un examen de connaissance de la langue), Fernandes a reçu son passeport sur l’intervention expresse de Poutine (ce fut aussi le cas de Roman Neustädter, d’origine allemande). Avant cela, Fernandes (27) avait déjà disputé des matches amicaux pour le compte de l’équipe brésilienne. Sélectionné officiellement une première fois à l’âge de 21 ans, il avait décliné  » en raison de problèmes personnels « . Et en 2009, lorsqu’il avait signé à Gremio, il avait disparu après quelques jours sans laisser de traces. La police avait dû se mettre à sa recherche. Ses prestations au poste d’arrière droit n’avaient pas échappé aux grands clubs européens mais en 2012, il optait pour le CSKA Moscou. Depuis cet été, il est international.

Gazprom, Sergey Galitskyi et Marina Granovskaia

Marina est la directrice de Chelsea et ceux qui doivent négocier avec elle disent qu’elle est  » le cerveau des grandes transactions.  » C’est l’une des femmes les plus puissantes du football, les yeux et les oreilles de Roman Abramovich. Le football, en Russie, c’est à Moscou que ça se passe mais les outsiders passent régulièrement à l’attaque. Comme Gazprom, qui a fait du Zenit Saint-Pétersbourg un grand club. Ou comme Sergey Galitskyi, le Marc Coucke russe. Galitskyi a commencé dans la cosmétique et les parfums. Originaire de Sotchi, il est l’homme fort du sympathique FC Krasnodar, un club qui, en 2008, est parti de rien pour arriver au sommet en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Il dirige aussi la chaîne de supermarchés Magnit.

Hooligans

C’est la grosse crainte de cette Coupe du monde, surtout après les incidents survenus lors de l’Euro 2016 à Marseille. Un documentaire de la BBC vous montre de quoi ces gens-là sont capables. Russia’s Hooligan Army a analysé les événements de Marseille et s’est rendu en Russie. Après avoir eu vent du documentaire, les fans russes ont rebaptisé la BBC Blah Blah Channel. N’ayez pas peur : dans les stades et autour de ceux-ci, la sécurité sera assurée. Dans les bois, en revanche…

Igor Netto et Islande

L’équipe nationale belge, ce sont les Diables Rouges. Les Russes appellent leur équipe nationale Sbornaya. En 1962, au Chili, le capitaine de cette équipe était Igor Netto. Après une victoire face à la Yougoslavie et un nul contre la Colombie, les Soviets avaient encore besoin d’un point face à l’Uruguay pour se qualifier. Le marquoir affichait 1-1 lorsque les Soviétiques inscrivirent un second but. Netto alla dire à l’arbitre qu’à son sens, le ballon était entré par le filet latéral. C’était aussi l’avis des adversaires et l’arbitre revint sur sa décision, annulant le but. Les Soviétiques marquèrent encore par la suite et se qualifièrent. Après le match, Netto expliqua qu’il ne voulait pas gagner sur une erreur de l’arbitre. Il était originaire d’Italie, un de ses aïeux avait émigré en Lettonie et, après la Première Guerre mondiale, sa famille s’était établie à Moscou.

L’Islande et le Panama effectuent leurs débuts en Coupe du monde. Les Islandais espèrent poursuivre sur la lancée de leur bon Euro 2016. Ils ont remporté leur groupe de qualification devant la Croatie, l’Ukraine, la Turquie, la Finlande et le Kosovo. Le Panama est passé par le chas de l’aiguille. Au cours de la phase qualificative, il n’a jamais été classé en ordre utile mais lors de la dernière journée, un but de Roman Torres à deux minutes de la fin du match face au Costa Rica et la défaite surprenante des Etats-Unis à Trinidad et Tobago lui a permis de se qualifier.

jet lag

Iekaterinbourg est la quatrième ville de Russie. Afin d’éviter un décalage horaire trop important, la Coupe du monde se disputera surtout dans la partie européenne de la Russie. Iekaterinbourg, à la frontière entre l’Europe et l’Asie, fait figure d’exception. En été, il n’y a qu’une heure de différence entre Bruxelles et Moscou mais entre la Belgique et Iekaterinbourg, il y a en trois. Samara se trouve au milieu : il y a deux heures de décalage horaire avec Bruxelles. Et pour compliquer les choses, avec Kaliningrad, la ville la plus occidentale de la Coupe du monde, il n’y a pas de décalage horaire.

Kazan, Kaliningrad, Andrei Kanchelskis et Maria Komandnaya

Maria Komandnaya est l’une des journalistes sportives les plus connues de la télévision russe. Vendredi, elle présentera le tirage au sort en compagnie de Gary Lineker. Andrei Kanchelskis s’est rendu célèbre dans les années ’90, lorsqu’il porta les maillots de Manchester United et d’Everton. Dans sa biographie, il raconte que son rêve n’était pas de devenir footballeur mais joueur de hockey sur glace. Le talent en a décidé autrement. Une chouette anecdote : comme on le trouvait trop petit, il se pendait aux barres asymétriques dans la salle de gymnastique et demandait à quelqu’un de tirer sur ses jambes. Il mangeait également des carottes en grande quantité car on lui avait dit que ça faisait grandir.

Kazan et Kaliningrad sont des villes-hôtes. Jusqu’en 1948, Kaliningrad s’appelait Königsberg. C’est là qu’est né le philosophe allemand ImmanuelKant. Elle faisait partie de la Prusse mais, à la fin de la Deuxième Guerre mondiale, elle a été attribuée à la Russie. Après la chute de l’Union Soviétique et l’indépendance de la Lituanie, elle devint une enclave de la Fédération de Russie entre la Pologne et la Lituanie.

Luzhniki

La Coupe du monde débute le 14 juin 2018 par un match entre la Russie et le deuxième du groupe A. La rencontre aura lieu au stade Luzhniki de Moscou, qui accueillera également la finale, le 15 juillet. Ce stade peut accueillir 81.000 spectateurs et fait partie du complexe olympique. Sa dernière rénovation, la troisième déjà, a officiellement coûté 350 millions d’euros. Le stade a connu un drame similaire à celui du Heysel : en 1982, au cours d’un match de Coupe d’Europe entre le Spartak Moscou et Haarlem, 66 personnes ont été piétinées en voulant quitter les tribunes avant la fin du match afin de ne pas devoir attendre le métro. Il gelait et seules deux tribunes avaient été ouvertes. Longtemps gardée secrète, l’information ne fut révélée qu’en 1989.

Vitaliy Mutko

Même si les statuts de la FIFA disent que le sport et la politique doivent être séparés, Mutko est à la fois vice-premier ministre, membre du Comité Exécutif de la FIFA (depuis 2009), président de la fédération russe de football et président du comité d’organisation de la Coupe du monde. Il est l’homme fort de la candidature russe, comme il avait été celui des Jeux de Sotchi, les plus chers de l’histoire. Son nom a été cité dans le scandale de dopage organisé qui a secoué le sport russe. Ex-bourgmestre de Saint-Pétersbourg et ex-président du Zenit, où il a amené Gazprom, c’est un ami de Poutine.

Nizhny Novgorod

Une ville sans club de football dont le nouveau stade ne sera prêt qu’en dernière minute. Avant, cette ville s’appelait Gorky (comme Maxim, l’auteur). Située au bord de la Volga, elle possède aussi son Kremlin. Le football et Nizhny (personne ne dit Novgorod) ne font pas bon ménage. Le FC Volga a disparu l’an dernier, il croulait sous les dettes. Ça lui était déjà arrivé une première fois en 1984 mais il avait pu renaître de ses cendres quatre ans plus tard. Le FC Torpedo est un autre club de la ville qui a un lien historique avec Gorky et même avec la Belgique puisque c’est ici que Dmitri Bulykin (ex-Anderlecht) a mis un terme à sa carrière. Valery Zykov ainsi que Dmitry Cheryshev et son fils Denis (qui évolue à Villarreal) sont d’ici également.

Oleg Romantsev

C’est le plus grand entraîneur russe de tous les temps, le Johan Cruijff de l’est. Un génie qui fit du Spartak Moscou une des plus belles formations des années ’90 mais aussi un tyran et un alcoolique. Un jour, après un match de Ligue des Champions, il a dit d’un de ses défenseurs qui avait mal joué que pour lui, il était fini. Le garçon n’allait plus jamais mettre un pied sur un terrain. A la fin de sa carrière, un employé du Spartak le trouva un matin endormi sur le sol, entouré de bouteilles vides. Il avait fait la fête avec des amis et n’était jamais arrivé à la maison. Mais ce Spartak, champion de 1992 à 2001 et qui avait parfaitement assumé le passage de l’Union soviétique à la Russie, c’est lui qui l’avait construit.

Vladimir Poutine

Mister Russia est au pouvoir depuis 17 ans déjà, que ce soit en tant que président ou Premier ministre. C’est chez lui, au Kremlin, qu’aura lieu le tirage au sort, vendredi. Originaire de Saint-Pétersbourg, il a été amené à Moscou par Boris Eltsine et n’a jamais combattu les oligarques. Il n’est pas impérialiste et est contre le communisme. Voici peu, le philosophe russe Alexander Dougine, invité à Amsterdam, a dit que la Russie était un pays où prévalait une identité collective, inébranlable. L’égalité, la tradition et l’identité y sont plus importantes que le changement et l’évolution.  » Les gens tentent de ressembler à leurs grands-parents et de conserver leur mode de vie.  » C’est vers cela que Poutine tend : il ne veut pas de réformes radicales. Dans un portrait neutre de Poutine qu’il a tenté de dresser en 2014, le politologue Stanislav Belkovski qualifie le président russe de  » souverain lent « . Le petit héros que nous a fait connaître la littérature classique russe.

krasnaja plosjtsjad

On vous l’accorde, ça commence par un K mais ça se prononce Q. Car les Russes transforment souvent les mots latins commençant par un Q en K. Krasnaja plosjtsjad, c’est la Place Rouge de Moscou. C’est ici que se trouve le Kremlin, monument historique symbolisant la centralisation du pouvoir russe.

Rostov-sur-le-Don

Une ville-hôte portuaire du sud où le climat est très agréable l’été. Sa valeur économique est très importante. Potentiellement, elle pourrait héberger un grand club mais le FK Rostov, qui n’est théoriquement que le deuxième club de la ville derrière SKA, se situe dans le ventre mou du classement.

Sotchi, Samara, Saransk et Nikolai Starostin

Trois villes-hôtes. Vous connaissez Sotchi grâce aux Jeux Olympiques d’hiver, Samara parce que Frank Vercauteren y a entraîné et trouvé l’amour, Saransk parce que Danilo, le fils de Wamberto, y a joué. Voici peu, trois pumas sont nés au zoo de Saransk. En hommage à la Coupe du monde, ils ont été baptisés Suarez, Neymar et Messi. Le directeur du zoo a déjà annoncé que pour l’ouverture, en mai, il allait entraîner un animal à prédire les résultats de la Coupe du monde. Mais il ne sait pas encore s’il s’agira d’un chien, d’un hérisson ou d’un corbeau.

Nikolai Starostin et ses trois frères ont fondé le Spartak Moscou. Il excellait dans plusieurs sports -boxe, hockey sur glace et football- et jouait dans la même équipe que ses frères. C’était un bon organisateur qui avait beaucoup d’amis, ce qui lui permit de fonder le Spartak, un rival du Lokomotiv et du Dinamo. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il entra en conflit avec le régime, surtout avec LavrentiBeria, le patron des services secrets. En 1942, celui-ci le fit arrêter et l’accusa de terrorisme, prise d’otage, propagande anti-soviétique et tentative d’assassinat sur Staline. Il passa deux ans à la Lubyanka, la prison de Moscou, puis fut envoyé pendant dix ans au goulag, jusqu’à ce que des fans lui viennent en aide.

Ilya Tsymbalar

L’Ukraine n’est pas qualifiée pour la Coupe du monde et, quand on connaît la situation politique avec la Russie, ce n’est sans doute pas une mauvaise affaire. A l’époque d’Ilya Tsymbalar, les tensions étaient moins fortes. Tsymbalar était un médian qui, de 1994 à 1999, disputa 28 matches sous le maillot de la Russie, inscrivant quatre buts. Avant cela, en 1992, il avait disputé trois matches pour le compte de l’Ukraine, son pays natal. Il fut six fois champion et remporta quatre coupes. Il est décédé fin 2013, à l’âge de 44 ans, victime d’une crise cardiaque.

Alisher usmanov

Son nom a été cité la semaine dernière dans le dossier du rachat d’Anderlecht mais cela fait longtemps qu’il s’occupe de sport (ancien escrimeur, il est président de la fédération internationale d’escrime) et qu’il a un faible pour le football. Actionnaire minoritaire d’Arsenal, il est aussi, par le biais de son entreprise Metalloinvest, sponsor-maillot du Dinamo Moscou. Il fait partie du top 40 des hommes les plus riches du monde. D’origine ouzbèke, il a passé six ans en prison pour détournement de biens socialistes. Il fut blanchi par la cour suprême de justice ouzbèke après la chute de l’Union soviétique. Il est ami d’Abramovich et s’est enrichi grâce aux matières premières, aux médias, à la téléphonie et à la technologie.

Volgograd

L’ex-Stalingrad est aussi une ville-hôte. Elle portait ce nom parce que c’est ici que Staline avait mis un terme à la guerre civile russe, le soulèvement des Russes blancs, anti-communistes, face aux rouges bolcheviques. C’est aussi ici que les Soviétiques ont affronté l’armée allemande. En 1961, dans le cadre de la déstalinisation, elle fut rebaptisée Volgograd.

Winter Palace

Winter Palace est l’une des nombreuses marques de vodka en Russie. Quant à dire si elle est la meilleure, on laissera ça à votre appréciation. D’après un article de The Independent, le top 3 se décline comme suit : Russian Standard, Mamont Wodka et Moskovskaya. A ses retours au pays, Nicolas Lombaerts, lui, ramenait toujours une bouteille de Beluga pour ses proches ou connaissances.

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Soit :Mikhail Borisovich Khodorkovsky, qui fut, durant plusieurs années, l’homme le plus riche de Russie. Il était à la fois banquier et oligarque (c’est lui qui a lancé Yukos) puis il s’est mis à critiquer Poutine, il a fondé le parti d’opposition Russie Ouverte, a été accusé de meurtre et de fraude fiscale et a été condamné à dix ans de prison. Lorsque Poutine a levé la sanction, il a déménagé à Zurich. Il n’a rien à voir avec le sport : plutôt que d’investir sa fortune dans le football, il a opté pour la politique.

Yachine

Lev Yachine ne doit pas être présenté : la panthère ou l’araignée noire était marié à une journaliste de Radio Moscou qui s’était lancée en politique. Mister Dinamo Moscou (il y a joué plus de 800 matches) est le seul gardien à avoir remporté le Ballon d’Or. Il a brillé lors de trois Coupes du monde et fut le premier gardien à pouvoir jouer au pied. Détail amusant : en 1953, Yashin a remporté la coupe avec l’équipe de hockey sur glace du Dinamo. Là aussi, il était l’un des meilleurs gardiens du championnat et il s’en est fallu de peu qu’il dispute la Coupe du monde de cette discipline avec la Russie mais il opta pour le football. A l’époque, il arrivait souvent que les sportifs combinent les deux sports : le football l’été et le hockey sur glace l’hiver.

Yuri Zhirkov et Zabivaka

Zabivaka, un loup aux couleurs de la Fédération de Russie, est la mascotte de la Coupe du monde. Zabivaka signifie : le buteur. Un million de Russes l’ont chosi par referendum téléphonique. Yuri Zhirkov était, au même titre qu’Arshavin, la star de la Russie à l’Euro 2008. Vous vous souvenez de ses raids sur le flanc gauche ? Il était absent lors du dernier Euro, on pensait qu’il avait mis un terme à sa carrière mais depuis la Coupe des Confédérations, il est revenu en équipe nationale. Son contrat au Zenit Saint-Pétersbourg ne prend fin qu’à l’automne prochain et dernièrement, face à l’Espagne, il a délivré un assist. Bref : l’année 2018 pourrait lui permettre de faire ses adieux en beauté.

par Peter T’Kint – photo pg

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