CRUIJFF LE CONNAISSEUR

Quand Johan Cruijff débarque en Belgique pour une opération promotionnelle, l’occasion est trop belle de l’interviewer. Ses obligations contractuelles font alors de lui un homme disponible, loin de l’image arrogante que l’on peut parfois avoir de lui lorsqu’on l’entend s’exprimer à la NOS. C’est du moins ce qui transpire des interviews effectuées par nos confrères de RTL, La Gazette des Sports et Het Nieuwsblad.

Bien sûr, Cruijff a sorti quelques banalités, ce n’était pas l’endroit pour lancer la polémique. Il s’est aussi montré gentil avec la Belgique en affirmant que notre pays devait croire en son étoile. « Lorsque les clubs belges brillaient, les Allemands et les Italiens étaient déjà très forts aussi », dit-il, oubliant sans doute qu’à cette époque, d’autres nations s’intéressaient bien moins au football que maintenant.

Mais d’une façon générale, l’avis de Cruijff sur tout ce qui touche au ballon rond reste intéressant. « Il n’y a sur cette terre que deux ou trois personnes qui connaissent parfaitement le football, dont moi », dit-il parfois.

La Ligue des Champions: « Je ne pense pas qu’il faille se réjouir de la présence de trois clubs italiens en demi-finales et je ne veux pas parler de renaissance du football italien. Pour moi, c’est le hasard. L’AC Milan ne s’est quand même pas montré très convaincant face à l’Ajax, la Juventus a volé Barcelone et l’Inter n’a pas joué en champion à Valence. Rien ne permet de dire qu’on retrouvera encore trois clubs italiens l’an prochain à ce stade ».

Les stars: « Le meilleur joueur actuel, c’est Raul. Physiquement, ce n’est pas superman mais il est intelligent et fait parler sa technique. Il anticipe, joue des deux pieds et de la tête, marque de près et de loin. Il n’est le meilleur en rien mais il a tout. Il pourrait prendre un ballon de la tête à deux types de deux mètres ».

Les petits pays: « Pourquoi n’y aurait-il plus de place pour eux? La différence entre l’Italie et la Belgique est-elle plus grande qu’il y a 30 ans? Je ne crois pas. C’est l’organisation de la Ligue des Champions qui a étouffé les petits pays mais on joue toujours à 11 contre 11. Et avant, les grands clubs qui voulaient un bon joueur l’obtenaient également toujours ».

Genk et Bruges: « J’ai regardé d’un oeil leurs matches contre les clubs espagnols. Bruges joue avec énormément de Belges, Anderlecht rajeunit ses cadres aussi et l’équipe nationale suit le mouvement. C’est la preuve que votre football reprend racines. C’est nécessaire. Un pays doit avant tout compter sur son réservoir, même s’il est plus limité ». (P. Sintzen)

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