Croix rouge

Le défenseur a dribblé beaucoup de dossiers médicaux depuis le début de sa carrière.

« Cela va bien, j’ai reçu une petite infiltration en semaine », dit-il. « Quand on ne s’est plus entraîné à fond depuis des mois, il y a forcément des petits bobos. La mécanique se met en place. Je m’entraîne tout à fait normalement: ça ira et, c’est logique, je suis impatient ».

A Udine, le Docteur Passelli lui a toujours donné l’autorisation de se rendre chez le Docteur Martens. A part ses quatre grosses opérations (voir ci-après), Régis Genaux a également eu une fracture de la main. Banal par rapport à ses soucis aux genoux.

« Tout cela n’est pas toujours évident à vivre mais le Docteur Martens m’a certifié que j’avais désormais des genoux en béton », dit-il. « J’ai subi des ruptures ligamentaires aux genoux, une à droite, l’autre à gauche, des blessures graves dues uniquement à la malchance. Mais il faut être fort mentalement pour en sortir ».

Régis a su puiser en lui la volonté de progresser au quotidien lors de ses opérations et ça permet au médecin du club, le Docteur Richard Maréchal, de dire: « Genaux a tout surmonté. Que ce soit physiquement ou mentalement, il a pris une autre dimension au fil des épreuves ».

Il a été opéré quatre fois et ce fut chaque fois à l’étranger, à Coventry ou à Udine. Evidemment, si un sportif de haut niveau récupère plus vite car son corps est bien entraîné, il est toujours dangereux de défier la nature. Il y a risque de récidive et d’aggravation. Le sportif ne le mesure pas toujours car le staff technique lui fait parfois comprendre que le club a besoin de lui. Un joueur qui ne joue pas coûte cher.

Le blessé veut retrouver sa place avant qu’un autre ne s’y installe: au risque d’être plus tard un vilain vieux? Et la proximité d’un tournoi incitera le sportif à mettre le paquet car c’est important pour la carrière.

« Il faut toujours laisser le temps au temps », précise Richard Maréchal.

1996: opéré d’une hernie inguinale

A peine arrivé en Angleterre, Régis Genaux est bloqué par des inflammations au niveau du pubis. Etait-ce dû à des terrains très lourds, à des entraînements plus éprouvants, aux combats que sont les matches de Premier League? « Peut-être », estime Richard Maréchal. « Il faut ajouter que Régis avait probablement une faiblesse au niveau de la paroi abdominale. L’hernie inguinale est liée à la pubalgie. Si la zone est fragilisée, il faut chercher l’explication dans des exercices excessifs durant la jeunesse, surtout en période de croissance. Régis ne doit pas être le seul à avoir eu de tel pépins. Dans les clubs, à son époque, les entraînements étaient loin d’être parfaitement équilibrés. A la longue, cela use. Un même constat avait été dressé en France et les centres de formation ont adapté leurs techniques de travail et d’entraînement. Conclusion: les hernies inguinales ont pratiquement disparu. »

1998: opéré des ischio-jambiers

Une catastrophe pour Régis Genaux, qui doit faire une croix sur la Coupe du Monde. Il tente d’échapper à l’opération mais se rend finalement aux arguments de son chirurgien anversois, le Docteur Martens. Richard Maréchal: « En réalité, Régis avait souffert d’une grosse déchirure à l’arrière de la cuisse gauche. Le temps avait-il fait totalement son oeuvre? Peut-être pas, on peut se poser la question tout en sachant que le sportif confirmé cicatrise très vite. Le champion force, récupère. Il y a une marge étroite entre la récupération de ses moyens et le haut niveau. La déchirure de Régis était guérie mais il a eu un problème au niveau de la cicatrice qui le gênait. Il a fallu intervenir chirurgicalement au niveau de ce gros cordon fibreux que la kiné et la pharmacopée n’avaient pas pu réduire. C’est assez rare comme opération ».

2000: opéré des ligaments croisés du genou droit

Avant l’EURO 2000, Hernan Crespo tombe de tout son poids sur sa jambe en extension. Déchirure du ligament collatéral du genou droit, repos, pas d’EURO. Quelques mois plus tard, en Coupe d’Europe, contre Polonia Varsovie, un adversaire le pousse brutalememt, son pied reste bloqué, le genou droit souffre mais il termine le match car les muscles sont chauds. Bilan: ligament croisé antérieur explosé, opération chez le Docteur Martens.

Richard Maréchal: « Le joueur peut être aussi bien préparé qu’il le veut. Quand la malchance frappe, il est impuissant. En général, il faut cinq mois pour digérer une telle opération. » Martens préleva un morceau du tendon rotulien pour renforcer le ligament atteint.

2001: opéré des ligaments croisés du genou gauche

Accident à l’entraînement. Genou gauche opéré. « Régis n’a pas eu de veine », dit Richard Maréchal. « Jusqu’il y a peu, on avait tendance à se concentrer sur le genou blessé. C’est sûrement ce qui s’est passé après sa première opération au genou. On a oublié l’autre, le gauche, sain, et c’était une erreur car il y a forcément des déséquilibres, des compensations. Après l’intervention sur le genou gauche, Régis a autant travaillé les deux genoux. Autrement dit: il a mis tous les atouts de son côté et est bon pour le service ».

Pierre Bilic,

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire