CROCKE PARKE

Club : Dublin

Première construction : 1913

Transformations : 1989, 1998 et 1999

Capacité : 79.500 places

Record d’assistance : 90.556 spectateurs (1961)

Cher Magazine,

Une fois n’est pas coutume, nos footballeurs ayant mis la clé du vestiaire sous le carré de gazon, pourquoi ne pas s’offrir, nous aussi, un petit dépaysement en visitant la lointaine famille… Direction Dublin et Croke Park, où vit un cousin : le football gaélique, sport le plus ancien et le plus populaire d’Irlande (2.800 clubs, 250.000 pratiquants). Si le ballon y est de même forme et de même taille que dans notre sport numéro un, on peut le jouer aussi avec les mains. Lorsque les joueurs se déplacent en sa possession, ils le font rebondir manuellement une fois sur le sol pour ensuite le frapper du pied dans un geste qui ressemble à un mini-dégagement qu’un keeper se ferait pour lui-même. Les cadres des buts sont plus petits et surmontés de poteaux semblables au rugby et des points peuvent être marqués tant au-dessus qu’en dessous de la barre transversale.

Un jeu viril mais correct, où le  » marquage à la culotte  » de nos défenses apparaît comme de la rigolade à côté des sangsues locales. Tout cela dans une ambiance agréable où le mélange des supporters ne pose aucun problème, dans un stade moderne et spacieux.

Sachant l’autre grande enceinte de la ville, Lansdowne Road, fief des équipes nationales irlandaises de rugby et de soccer, assez vétuste, on peut s’étonner que leurs rencontres n’émigrent pas ici. Il s’agit en fait d’un sujet qui alimente la polémique au pays de la Guinness, car l’association des jeux gaéliques (qui comprend aussi le hurling) est prisonnière de quelques traditions très extrémistes, parmi lesquelles l’exclusion de tous les sports non gaéliques ! Certes, les athlètes des Specials Olympics viennent de fouler cette pelouse sanctifiée, mais il ne s’agissait que de la cérémonie d’ouverture !

Sacré, ce terrain ne le fut pourtant pas en 1920, année où Croke Park fît tragiquement la une des journaux mondiaux parce que des soldats britanniques y avaient fait 13 victimes en tirant dans la foule au cours d’une rencontre.

Comme l’endroit est ceinturé de part et d’autre par des voies de chemin de fer, les conducteurs de locomotives ne manquent jamais d’apporter, au passage, leurs contributions à l’ambiance en faisant résonner l’avertisseur de leurs machines sur l’air des lampions.

Très sincèrement, nous avons été séduits par cette discipline où temps morts et tactiques attentistes sont absents, où le rythme est effréné et les occasions de vibrer très nombreuses. A découvrir !

par Rudi Katusic

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