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Cristiano sans défense

Connu en Italie pour son football minutieusement chorégraphié, Maurizio Sarri tente d’adapter ses idées à son effectif de stars.

L’année londonienne de Maurizio Sarri avait déjà donné un échantillon de son travail dans un grand club. Malgré le transfert de Jorginho pour tenter d’envoyer son football napolitain jusqu’à Stamford Bridge, l’ancien banquier italien avait finalement dû abandonner ses schémas offensifs précis pour mettre le jeu des Blues au service d’un Eden Hazard beaucoup trop amoureux de sa liberté pour se laisser enfermer dans de stricts déplacements offensifs. Qu’en serait-il alors à la Juve, où Sarri a débarqué cet été dans un climat teinté de scepticisme, tant ses idées de jeu semblaient inconciliables avec la réalité d’une Vieille Dame qui, au fil des années passées dans les bras de Massimiliano Allegri, était devenue de plus en plus cynique ?

Au paradis de la défense, Sarri a plongé la Juve dans l’eau tiède. Derrière, il a mélangé ses principes de défense haute et ambitieuse avec la froideur calculée de son prédécesseur, mais a ainsi instillé le doute dans une défense décapitée par la blessure de Giorgio Chiellini. L’absence de Merih Demiral n’a rien arrangé et les Bianconeri se retrouvent avec un total de 23 buts encaissés en 24 sorties. Des chiffres anormalement hauts pour un club qui n’a plus conclu une saison au-delà des trente buts encaissés depuis 2011. Soit la dernière année où les Piémontais n’ont pas été champions…

Heureusement, à l’autre bout du terrain, Sarri peut compter sur un Cristiano Ronaldo qui n’a pas besoin d’un football léché pour empiler les buts. Si collectivement, la Juve n’a jamais semblé aussi fébrile depuis le début de son long règne sur la Botte, le Portugais lui permet de toujours mener la course au titre. Du 1er décembre au 8 février, Ronaldo a fait trembler les filets dans dix rencontres consécutives, plantant un total de quinze buts. De quoi faire oublier un début de saison décevant (cinq buts en dix matches,  » seulement « ), marqué par une mauvaise humeur affichée ouvertement au mois de novembre, quand Sarri l’avait fait quitter le terrain à 35 minutes de la fin du derby milanais. Avec des buts, on oublie vite.

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