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Courtrai invite Kabasele, qui lutte contre le racisme

L’interview du défenseur de Watford dans Sport/Foot Magazine n’est pas passée inaperçue au stade des Éperons d’Or.

La semaine dernière, Christian Kabasele (28 ans) a expliqué dans nos colonnes que le problème du racisme en Belgique se situait exclusivement à Courtrai. Il a rappelé les cris de singe auxquels sont confrontés des adversaires africains ces dernières années au stade des Éperons d’Or. Il les a subis lui-même en 2015, comme Uche Agbo la saison passée et Paul-José Mpoku cette année avec le Standard. Il plaide en faveur de punitions lourdes, pour le club et les coupables, sous forme d’amendes, d’interdictions de stade à vie et même de retrait de points. Courtrai a été choqué d’être  » dépeint sans nuance comme un club raciste.  »

 » C’est excessif « , déclare le manager général Matthias Leterme.  » C’est un affront pour tous ceux qui sont liés au club car on parle ici de valeurs et de normes fondamentales que chacun essaie de respecter. Il y a certainement des racistes parmi les supporters de football comme il y en a malheureusement dans toute notre société mais nos supporters ne le sont pas davantage que les autres. Nous condamnons vivement de tels comportement mais pouvons-nous être tenus responsables du comportement d’un individu qui assiste à nos matches ? Les clubs sont confrontés à ce problème sociétal. Nous demandons qu’on s’en occupe et nous essayons ainsi d’aider le monde.  »

Courtrai a immédiatement pris contact avec Kabasele.  » Nous lui avons présenté nos excuses, qu’il a acceptées, mais nous l’avons aussi invité à faire la connaissance de notre club. Il a promis de reprendre contact après la FA Cup. J’espère qu’il viendra afin de pouvoir découvrir sur place qui nous sommes et comment nous travaillons. Il pourra alors demander à Ezekiel, Kumordzi, Koita, Camara et Toualy dans quelle mesure nous sommes un club raciste. Je pense que nos jeunes de couleur sont les mieux placés pour modifier la perception erronée qu’il a acquise de notre club.  »

Amendes et interdictions de stade ne sont pas la meilleure manière de modifier le comportement des fautifs, selon Leterme.  » Parce qu’on ne saisit pas le problème à sa racine. Le contrôle social est très important, préventivement. Simon Clinckemaillie, notre community manager, s’en occupe. Quand il se produit un incident, il faut commencer par identifier la personne. Nous tentons alors de lui faire prendre conscience de ses actes, en suivant un programme, en lui faisant éventuellement suivre une formation ou en lui infligeant une sanction alternative. L’amende est le tout dernier moyen.

Ce qui s’est passé cette saison avec Mpoku n’avait d’ailleurs rien à voir avec le racisme. Le jeune s’est d’ailleurs excusé spontanément, en public. Il a expliqué qu’il n’était absolument pas raciste, qu’il avait honte de son comportement et qu’il s’était laissé emporter par sa frustration. Il a ensuite presté bénévolement dans un centre pour demandeurs d’asile. J’espère vraiment que Kabasele acceptera notre invitation. « 

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