Courtois : mi-Piot, mi-Yachine

 » A 20 ans, à peine, le gardien de l’équipe nationale a atteint un niveau extraordinaire, unique en Belgique qui est une terre de grands portiers. Aucun autre keeper de chez nous n’a été champion à 19 ans, avant de gagner l’Europa League et la Supercoupe d’Europe un an plus tard. Et Thibaut Courtois est la serrure de la défense des Diables Rouges : calme, grand mais rapide au sol, doté d’une envergure sensationnelle qui décourage les attaquants adverses. Tout cela ne passe évidemment pas inaperçu aux quatre coins du monde. Courtois n’a encaissé qu’un but depuis le début des qualifications pour la Coupe du Monde 2014, au Brésil. Il assumera un rôle de premier plan jusqu’au bout de cette campagne. A gauche et à droite, je croise pas mal de scouts et d’agents de joueurs dont certains sont très proches de Chelsea. Ils m’ont dit que Courtois succédera à Petr Cech en 2013-14. La future destination de Cech serait probablement Manchester United où il prendrait la place de David de Gea. Que ce scénario se réalise ou cède sa place à une autre solution, ce qui m’étonnerait, cela signifie que Courtois est appelé à vivre une carrière unique en son genre.

Le jeu des comparaisons a commencé entre Courtois et une ribambelle de géants de sa profession : Jean Nicolay, ChristianPiot, Michel Preud’homme, Jean-Marie Pfaff, etc. Je les connais et j’ai eu la chance de jouer contre Nicolay et Piot. Ces quatre gardiens de but ont tous marqué leur époque et atteint les sommets internationaux. Si tout se passe bien, Courtois vivra une carrière encore plus accomplie que la leur. Il a la facilité de Preud’homme, le coup d’oeil de Pfaff, l’audace au sol de Nicolay mais c’est à mon préféré, Piot, qu’il me fait le plus penser. Piot travaillait d’abord dans l’efficacité, détestait les fioritures, le cinéma, le show pour le public. Il laissait tout cela aux autres et la simplicité était sa marque de fabrique. Courtois est plus grand mais je remarque chez lui le même souci de ne pas prononcer le geste qui ne sert à rien, de toujours garder la maîtrise des événements, ce qui lui assure généralement une bonne relance. Courtois, c’est un mi-Piot, mi-Lev Yachine. J’ai croisé le gardien de but russe au cours de ma carrière. On l’appelait l’Araignée noire et, même si beaucoup ont oublié cette légende (1929-1990), il a été élu meilleur gardien du 20e siècle et reste la référence des références. Yachine était brillant sur sa ligne, royal dans les airs, à l’aise balle au pied, très précis dans ses relances. Comme Courtois…  »

PROPOS RECUEILLIS PAR PIERRE BILIC

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