COUPS FRANCS : SIMPLICITÉ ET CONCENTRATION !

Les récentes analyses de rencontres internationales nous amènent à rappeler et à souligner quelques règles essentielles.

Les techniciens savent depuis longtemps qu’en moyenne un tiers des goals marqués le sont suite à des phases arrêtées.

Combinaisons moins efficaces

Mais les dernières statistiques en cette matière nous amènent à réfléchir ! Parmi celles-ci, relevons, à titre d’exemple, les résultats chiffrés pour la Coupe du Monde 1998 en France. Les 36,3 % de buts marqués sur phases arrêtées correspondent aux normes habituelles. Par contre, les quelques seuls 28 % de concrétisations dans semblables circonstances en Corée et au Japon, en 2002, pourraient annoncer une diminution assez significative de l’importance de ces moments de jeu. Avec plus de 24 % de succès contre seulement près de 10 % quatre ans plus tôt, seuls les tirs directs sur coups francs ont vu une augmentation de leur efficacité !

Quelques explications

Scouting : la quantité de scoutings des futurs adversaires, mais aussi l’approche professionnelle ajoutée aux moyens techniques modernes comme la vidéo et certains programmes informatiques permettent de réduire au maximum les effets de surprise. Au plus haut niveau, toutes les combinaisons adverses potentielles sont aujourd’hui visionnées et décortiquées par les joueurs et le staff technique concernés par la prochaine rencontre.

Organisation : le plus facile à mettre au point reste évidemment l’organisation défensive sur phase arrêtée. Que ce soit en zone, en individuelle ou en mixte, quelques consignes précises et quelques rappels pratiques peuvent suffire à des professionnels du plus haut niveau pour compliquer au maximum le chemin vers le but d’un ballon préalablement arrêté.

Fréquence des matches : la fréquence à laquelle se succèdent les rencontres pour les grandes équipes fait qu’il y a de moins en moins de place pour l’entraînement et donc pour la correction et la préparation pratiques. S’exercer à de nouvelles phases arrêtées est souvent subordonné à d’autres priorités du jeu.

Pour les réalisations directes ?

Il en va de même pour des équipes qui connaissent des périodes difficiles au niveau des résultats, principalement quand c’est la qualité du jeu qui est en cause ! N’est-il dès lors pas raisonnable de favoriser les réalisations directes au détriment des combinaisons collectives et de n’y recourir que lorsqu’on y est obligé ? Notre réponse est qu’il faut dans tous les cas respecter quelques règles importantes, certes connues, mais toujours indispensables au rafraîchissement de notre mémoire !

Bien s’organiser : de nombreuses conventions doivent être bien définies auparavant comme savoir qui se présente au ballon, quels joueurs se placent en soutien rapproché, quels sont ceux qui se positionnent de manière écartée.

Eviter toute anticipation : empêcher la défense adverse, et en particulier son gardien, d’anticiper sur la frappe au but est fondamental. Il faut donc lui masquer à tout prix la vue jusqu’au dernier moment. Il faut aussi laisser planer le plus longtemps possible le doute sur l’identité du frappeur : proposer au moins deux tireurs, un droitier et un gaucher, est toujours une bonne solution.

Rester simple : la clé du succès reste la simplicité. Si la frappe directe ne peut être utilisée, une seule transmission avant de tirer au but peut souvent bien faire l’affaire. Une conséquence avantageuse est la facilité de variation : une passe dans une autre direction ou suivant un autre angle constitue déjà un autre coup franc.

S’exercer : que l’exécution soit directe avec deux frappeurs ou qu’elle soit collective avec une seule passe, il reste indispensable de s’y exercer afin de peaufiner la coordination des mouvements. Le réglage des détails fait souvent la différence.

Soigner la première touche : que le coup franc soit direct ou non, la qualité de la première touche fait toujours la différence. Il faut donc disposer de spécialistes. Mais ce n’est pas suffisant ! A chaque nouveau coup franc doit correspondre un nouveau danger pour le but adverse. Trop de coups francs sont ratés par manque d’application du joueur qui exécute la première touche de balle. Sans cette exigence de concentration il est impossible que les coups francs aboutissent de manière normale au tiers des buts réalisés !

par Frans Masson, Directeur de la Formation à l’Union Belge.

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