COUPS FRANCS EXCENTRÉS

Cette deuxième partie consacrée aux coups francs souligne quelques directives pour augmenter le danger des exécutions à partir des flancs.

La chronique précédente a été consacrée aux coups francs donnés à partir de la zone axiale, à savoir celle d’une vingtaine de mètres de large centrée devant le rectangle adverse. Notre position est que la simplicité et la concentration sur la première touche sont essentielles à leur réussite. Ces deux commandements restent évidemment d’application pour les phases arrêtées sur ballons placés entre cette zone et la ligne de touche ! Mais dans ce cas, nous pensons que certaines stratégies amènent plus de danger que d’autres.

Au départ, sur le flanc

Autour du ballon : disposer d’un bon frappeur du pied gauche pour les coups francs à droite et d’un bon droitier pour l’autre flanc fait partie de la recherche d’un certain équilibre dans un noyau. Les responsables du recrutement devraient y apporter un peu plus d’attention. Quand on dispose des deux, il est souvent judicieux de positionner ce couple autour de tout ballon arrêté car on allume ainsi un certain doute dans la tête du gardien de but adverse quant à l’identification du tireur.

Trajectoire rentrante :les ballons brossés à trajectoire rentrante nous apparaissent les plus dangereux. En effet, leur courbe leur donne l’avantage de passer d’abord plus près des attaquants que des défenseurs adverses. Ensuite, si personne ne touche la balle, ils se dirigent vers le but et ne s’en éloignent pas au contraire de ceux avec courbes sortantes. De plus, vu la nécessité du petit mur de deux joueurs, la course d’approche du gaucher qui frappe à partir de la droite sera plus longtemps masquée à la vue du gardien que s’il s’agit d’un droitier qui s’apprête a exécuter une frappe sortante. Idem pour un ballon placé à gauche, bien entendu. Enfin, le schéma des trajectoires rentrantes offre une bonne possibilité de variation : celle de la passe dans le couloir pour un accoutumé des centres de ce flanc. Cette alternative ne vaut évidemment que pour les ballons qui ne sont pas placés trop profondément !

Le but en point de mire :il est essentiel que le tireur se concentre pour viser le but. Le tir doit aussi être très appuyé et ne pas être plus haut que la barre du but afin que si personne ne touche le cuir, il puisse encore terminer sa course au fond des filets. Combien ne voit-on pas de tels ballons, même au sol, passer au travers d’une ruche de joueurs sans que personne ne les touche !

A l’arrivée, devant le but

Couper au 1er piquet : une des plus grandes forces d’un ballon tendu et rentrant est qu’il suffit souvent de l’effleurer pour geler toute réaction du portier adverse et aussi imprimer au cuir une nouvelle trajectoire souvent dirigée vers les filets. Il est donc essentiel qu’au moins un joueur à l’explosivité d’un Wesley Sonck coupe cette trajectoire par un appel au premier piquet !

Mouvements organisés :tous ces coups francs exigent bien sûr un très bon timing et donc beaucoup de coordination des mouvements. Les appels des autres joueurs désignés pour couper la trajectoire du ballon doivent être réglés avec minutie tant au niveau du moment de leur déclenchement que de leur direction.

Les plus difficiles

Les coups francs latéraux sur ballons placés devant le rectangle depuis le coin de celui-ci jusqu’à une dizaine de mètres vers l’axe restent à nos yeux les plus difficiles et sont donc très dangereux. En effet, c’est dans cette zone que le gardien doit décider s’il s’agit d’un coup franc latéral ou plutôt axial. A partir d’où faut-il passer d’un mur à deux à celui de quatre à cinq joueurs ? C’est au dernier rempart qu’appartient cette décision. Mais attention, il doit tenir compte des qualités de frappe et de combinaisons de l’adversaire du jour. Le scouting et en particulier quelques détails sont vitaux pour certaines prises de décision.

Exception

Toutes les considérations précédentes restent malgré tout relatives. Ainsi, l’entraîneur qui possède un joueur du type David Beckham dans son équipe lui laisse évidemment l’exclusivité de toutes les phases arrêtées, tant à droite qu’à gauche ! Les qualités individuelles devraient toujours primer les considérations collectives.

par Frans Masson

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