Coupe ou flûte?

Le Limbourgeois a remporté par procuration deux finales avec Genk. La troisième sera-t-elle la bonne avec les Loups?

Après avoir repris le collier à la régulière, l’été passé, avec le noyau A du Racing Genk, Stefan Teelen (23 ans ) fut avisé, à la mi-août, qu’il ne ferait pas partie des plans de bataille du coach Sef Vergoossen cette saison, et qu’il lui était donc loisible de se mettre en quête d’une nouvelle destination, à titre définitif ou simplement temporaire. La délivrance survint finalement pour lui, lors des ultimes péripéties de la campagne des transferts, sous la forme d’un prêt jusqu’au 30 juin 2003 à la RAAL.

« Je savais que mon avenir était compromis au stade du Phénix, dans la mesure où la direction désirait à tout prix réduire un effectif composé d’une soixantaine de pros », dit-il. « J’étais toutefois loin de me douter que le couperet tomberait sur moi, à un moment aussi tardif de surcroît, puisqu’il ne me restait plus que deux petites semaines à peine pour trouver un candidat-acquéreur. Vu l’immobilisme sur le marché, j’ai bien cru que mon avenir se circonscrirait au groupe B du club. Mais au cours des dernières heures avant la clôture, tout s’est soudain précipité sous la forme d’un double intérêt de la part d’Alemannia Aix-la-Chapelle d’abord, puis de La Louvière. Si j’ai prêté une oreille attentive aux responsables sportifs du cercle allemand, je me suis toutefois laissé convaincre de manière définitive par Domenico Olivieri,. Mon ancien équipier genkois ne me raconta que du bien des Loups, où il avait abouti dans le courant de l’année 2000. Aujourd’hui, avec le recul, je ne regrette nullement ce choix. Au Racing, j’aurais inévitablement baigné dans la sinistrose, compte tenu à la fois des mauvais résultats enregistrés par l’équipe et du statut qui m’était promis là-bas. Ici, par contre, j’ai eu l’occasion de m’illustrer à nouveau au plus haut niveau et de contribuer à l’un ou l’autre exploit. Comme l’élimination, coup sur coup, de mon ancienne formation, et du Standard en coupe de Belgique. J’ai beau avoir goûté à un sacre de champion avec les Bleu et Blanc et connu quelques soirées européennes grandioses, cette double perf-là, je ne suis pas près de l’oublier. Et j’ose espérer qu’elle aura une suite heureuse car j’ai un petit goût de trop peu dans cette épreuve ».

Revanche à Genk

En cause: deux sacres au stade roi Baudouin avec les Racingmen, en 1998 (4-0 contre le Club Brugeois) et 2000 (4-1 face au Standard) dans lesquels il n’a pas été vraiment partie prenante. La première fois, il avait été désigné 16ème homme par l’entraîneur Aimé Anthuenis et, la deuxième fois, il assista derechef au sacre des siens depuis la tribune pour cause d’abus de cartes jaunes. C’est assez dire s’il aimerait pouvoir dès cette année se rattraper sur le terrain.

« J’ai été gratifié d’un bristol à Lommel, dans le cadre de la première manche de la demi-finale », précise-t-il. « Aussi, si un Louviérois souhaite plus que tout autre échapper à la revanche devant les Limbourgeois, sur le terrain, le 16 avril prochain, c’est moi. Au moins serais-je alors assuré de vivre l’apothéose de cette compétition live, comme titulaire ou comme remplaçant. Il n’en reste pas moins que la probable disparition du club du Gestelsedijk m’attriste. D’autant plus que j’ai toujours eu des atomes crochus avec deux éléments actifs de cette formation: Michel Noben et Dimitri de Condé. Je leur souhaite de tout coeur de pouvoir rebondir comme moi. Et d’avoir autant de chance en matière de destination. Surtout en ce qui concerne Dimi qui n’en finit pas d’attirer la poisse, lui qui a connu une faillite à Alost et des problèmes à Charleroi. De mon côté, je n’ai peut-être pas toujours fait figure de priorité cette saison, principalement eu égard à l’éclosion de Michaël Klukowski, qui est mon concurrent direct au poste de latéral gauche. Mais il n’empêche que j’ai quand même vécu quelques très beaux moments. Notamment cette qualification en quarts de finale de la Coupe de Belgique sur la pelouse de Genk. Pour moi, c’était une fameuse revanche, même si elle a failli mal tourner, puisque mon envoi, lors de la séance des tirs au but, avait été arrêté par mon ex-partenaire et ami Jan Moons. Il faut croire qu’il connaissait trop bien ma façon de botter un penalty, même si j’avais changé mes habitudes en cette circonstance précise. Heureusement, Domenico Olivieri s’était montré plus inspiré que moi en convertissant l’envoi décisif ».

Marge de progression

Tout porte à croire que contrairement à l’ancien capitaine au long cours du RC Genk, partagé entre joie et peine à cet instant, Stefan Teelen, lui, aurait fait preuve de moins de retenue s’il avait au bout du pied la balle de la qualification face à ses anciennes couleurs. C’est qu’en dépit d’un bail d’une année et demie encore pour le compte des Limbourgeois, il n’est pas pressé de retourner chez eux, préférant de loin rester dans le Centre pour peu qu’un accord soit trouvé entre toutes les parties.

« J’ai cru comprendre que la direction du Racing tenait à élaguer tant et plus l’effectif en prévision de l’exercice à venir », observe-t-il. « Dans cet ordre d’idées, elle espère à nouveau conclure d’autres arrangements, soit définitifs, soit sur base locative. Si un accord peut être trouvé avec La Louvière, je suis preneur. D’une part, je me rends fort bien compte que mon avenir ne se situe pas à Genk. Ses dirigeants sont sûrement de cet avis également, sans quoi ils ne m’auraient pas versé dans le deuxième groupe en début de saison. L’idéal, pour moi, serait de pouvoir poursuivre ma carrière au Tivoli. Je dispose jusqu’au 30 avril pour convaincre le président Filippo Gaone et les siens que je constitue une solution d’avenir. A fortiori au cas où Michael Klukowski ne ferait pas de vieux os chez les Loups. Moi-même, j’ai le sentiment de pouvoir encore largement me bonifier. Jusqu’à présent, je n’ai fonctionné qu’à 70% de mes capacités. Il ne faut pas oublier que la différence est grande, malgré tout, entre le 4-4-2 auquel j’ai été habitué pendant des années au stade du Phénix et le 5-3-2 en vigueur ici. Dans cette configuration, je dispose peut-être de plus d’espace sur le flanc. Mais elle implique aussi que j’ai une solution de moins en matière de cession du cuir. Or, je suis quelqu’un qui aime combiner, précisément. Dès lors, mon apprentissage de ce rôle new look est toujours en cours. Et je ne pourrai m’y familiariser qu’en demeurant ici, bien sûr. D’un autre côté, la liberté de manoeuvre dont je jouis m’a permis de me signaler sous un nouvel un aspect: celui du buteur. En cinq saisons à Genk, je n’avais jamais inscrit le moindre but en championnat. Ici, j’ai fait mouche dès l’un de mes premiers matches, à Westerlo. C’était un fameux événement pour moi ».

En attendant le point d’orgue de la saison, lisez un déplacement au Heysel, Stefan Teelen s’est juré de contribuer à la pérennité des Loups parmi l’élite. Une entreprise qui devrait une fois de plus être couronnée de succès, cette année, car dans leurs confrontations avec les autres menacés, les hommes d’Ariel Jacobs ont prouvé l’étendue de leurs ressources: six sur six contre Beveren et Lommel, quatre sur six face à Westerlo. De fait, seul le GBA leur a pris cinq points.

« Potentiellement, les Anversois sont les meilleurs », reconnaît-il. « Mais la réalité du terrain est souvent le miroir de ce qui se trame en coulisses. Et, de ce point de vue-là, la sérénité est autrement plus grande au Tivoli ou à Westerlo qu’au Kiel. Sans oublier Malines et Lommel, évidemment, où les problèmes extrasportifs ont eu raison du foot proprement dit. La situation n’est guère réjouissante et il faut sans doute s’attendre à d’épineux problèmes dans les mois à venir. Dans mon malheur à Genk, j’ai eu la chance que La Louvière m’accueille à bras ouverts et je lui en serai toujours reconnaissant. Mais combien de joueurs auront la main aussi heureuse que moi lors de la prochaine intersaison? Peu, j’en ai bien peur ».

Bruno Govers

« Mon avenir est peut-être lié à celui de Michaël Klukowski »

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