COUPE DE L’UEFA, COUPE SURPRISE

Valence s’en tient à ses plans.

Rafael Benitez : dans la continuité de Claudio Ranieri et de Hector Cuper.

Une des demi-finales de la Coupe de l’UEFA opposera deux clubs espagnols : Valence et Villarreal. Ce sont des entités totalement différentes par leur façon de travailler. Valence est un grand d’Espagne mais cela n’a pas toujours été rose à Mestalla, son stade. Il y a quelques années, le ton changea avec l’arrivée d’un coach italien : Claudio Ranieri. Ce dernier réorganisa le style de jeu. Sa rigueur défensive, c’était du nouveau en Espagne. Valence garda son noyau, évita les gros mouvements de joueurs, se renforça chaque année, progressa sans cesse. Puis, quand Claudio Ranieri s’en alla, Valence engagea un coach qui collait avec la philosophie du club.

Le choix se porta sur Hector Cuper qui avait £uvré en Argentine et à Majorque mais pas au top. Cuper traça le même sillon que Ranieri. Valence avait un groupe stable fait de joueurs ne rechignant pas à la tâche, sachant défendre et animés par la soif de gagner. Même les vedettes mettaient la main à la pâte. Cette formation pouvait aller à la guerre et elle le fit tant en Espagne que dans le cadre de la Ligue des Champions dont elle disputa deux fois la finale. Valence était redevenu un très grand club européen. Après le départ d’Hector Cuper, Rafael Benitez prit le gouvernail en mains. Il débarquait de D2 mais a travaillé dans la continuité par rapport à Ranieri et à Cuper. Il a apporté une plus grande prise de risques dans le jeu mais Valence possède toujours, et de loin la meilleure défende de la Liga.

Par rapport à ce sérieux, Villarreal vit plus de coups médiatiques. Cette culture y est plus importante que la réflexion à long terme. Cela explique pourquoi ce club, où les coaches passent souvent à la trappe, a acquis Juan Ramon Riquelme et Sonny Anderson.

Marseille : un one shot ?

Les plus belles stars françaises défendent les couleurs de grands clubs étrangers, que ce soit à Arsenal ou au Real Madrid. Elles ont été sorties au stade des quarts de finale de la Ligue des Champions. Même si la comparaison est osée, le prestige français est désormais défendu par deux clubs du championnat tricolore : Marseille et Monaco. C’est intéressant mais, même si l’OM en est à la cinquième demi-finale européenne de son histoire, je crois que cette campagne européenne sera un one shot pour le club du Vieux Port. Marseille demeure un volcan qui peut exploser à chaque instant comme lors du départ d’Alain Perrin remplacé par José Anigo. Ce club ne cesse de modifier son noyau. Exemple : le transfert inutile, mais médiatique, de Fabien Barthez alors que Vedran Runje est un des meilleurs portiers d’Europe.

L’OM se nourrit d’incessants conflits, évoque déjà ses transferts pour la prochaine saison. Les Marseillais ont besoin d’un directeur sportif afin de protéger le coach et le groupe. Laurent Blanc a été cité à ce poste avant de retirer sa candidature. Dommage car cela aurait constitué un pas dans la bonne direction. Anigo sautera un jour ou l’autre, malgré sa jeunesse robuste (44 ans) et le fait qu’il soit un enfant du club et du pays. Personne ne résiste à l’oxydation dans ces conditions. Monaco est différent car Didier Deschamps peut travailler sereinement. La pression n’existe pas mais il y a un revers à la médaille : Monaco n’a guère de public.

Marseille peut créer la surprise face à Newcastle. La Coupe de l’UEFA est ouverte aux clubs de ce format. Feyenoord l’a bien remportée récemment et l’OM est quand même plus puissant que le club de Rotterdam. Newcastle, qui prit part au tour préliminaire de l’actuelle Ligue des Champions, a soif de succès : le club n’a plus rien gagné depuis 1969 et une finale de Coupe de l’UEFA gagnée face à Ujpest Dosza. L’OM a une meilleure division offensive avec Didier Drogba et Mido que le club de Bobby Robson pourtant brillant en 2004. Je croyais qu’Alan Shearer ne marquait plus que sur penalty. Non, il a pris la mesure de la défense du PSV sur corner. Le match aller aura lieu à Saint-James Park : c’est un plus pour l’OM.

Propos recueillis par Pierre Bilic

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