Coupable par principe

Petacchi est suspendu pour un spray contre l’asthme.

A la surprise générale, le TAS a suspendu Alessandro Petacchi pour un an. Après une de ses nombreuses victoires au Giro de l’an dernier, le sprinter a présenté un taux trop élevé de salbutamol. Petacchi est pourtant en possession d’une attestation médicale et l’UCI l’a officiellement autorisé à utiliser des sprays au salbutamol, dans certaines limites. Or, il s’avère que le coureur a utilisé le médicament à sept ou huit reprises et qu’il l’a sans doute avalé au lieu de l’inhaler car la dose contenue dans les analyses correspond environ à six inhalations.

Le TAS a donc infligé un an de suspension à Petacchi. Cela signifie qu’il est sur la touche jusqu’au 1er septembre, puisque les résultats qu’il a obtenus fin 2007 et en 2008 sont annulés. Il rate donc le Tour de France. Il aurait de toute façon fait l’impasse sur le Tour d’Italie. Il souffre manifestement des voies respiratoires. Il a actuellement une bronchite.

Le tribunal d’arbitrage du sport spécifie dans un communiqué qu’Alessandro Petacchi n’est pas un tricheur.  » Le jour du test, peut-être par accident, M. Petacchi a absorbé une overdose de salbutamol, sans avoir l’intention de relever le niveau de ses performances « . On dirait que le TAS souligne qu’il ne prend pas cette décision de bon c£ur. Petacchi n’a pas encore réagi à ce communiqué mais il avait déjà annoncé qu’il mettrait fin à sa carrière s’il était suspendu pour avoir soigné son asthme. Reste à savoir ce que Milram, son équipe, va entreprendre. Officiellement, Petacchi est maintenant dopé, ce qui implique, d’après le code éthique, que Milram, qui fait partie du Pro Tour, doit limoger son sprinter.

Fin février, notre magazine avait interviewé Anne Gripper. Dans un passage non publié de cet entretien, le manager antidopage de l’UCI avait déclaré :  » On fait trop de foin autour de produits inoffensifs comme le salbutamol. Si cela ne tenait qu’à moi, ce produit serait rayé de la liste des substances interdites dès demain. Les problèmes respiratoires sont pratiquement inhérents à ce sport. Celui qui ne souffre pas d’asthme ne retire aucun profit de ce spray et un asthmatique ne va pas rouler un mètre plus vite parce qu’il s’en sert « , disait l’Australienne, en rappelant qu’elle s’exprimait en son seul nom.

PAR jef van baelen

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire