Côte d’EXCELLENCE

Le club du littoral revient une nouvelle fois en D1 avec de nouvelles ambitions et un nouveau président.

Quand il a signé son contrat d’un an l’été dernier, Gilbert Bodart savait que le club n’ambitionnait pas la montée. Ostende avait déjà eu la chance de se retrouver en D2, une promotion qu’elle devait au fait que Berchem s’était vu interdire la montée pour des raisons extra sportives.

 » J’y ai encore pensé pendant que j’étais, relax, en train de tondre la pelouse : j’ai accepté une proposition contre nature. L’objectif était de récolter entre 32 et 35 points, et de créer une bonne surprise de temps en temps « , avoue Gilbert Bodart.  » Ce choix s’imposait sans doute puisque le club a dû patienter un bon bout de temps avant que la fédération ne tranche dans l’affaire Berchem et que le noyau de D3 avait été reconduit. Mais jouer pour ne pas monter ou du moins tenter sa chance, ce n’est pas logique. J’ai donné des noms à la cellule sportive qui a trouvé un accord avec Alexandre Lecomte, Bob Cousin, David Crv et Johan Van Rumst, qui s’était cassé la figure en Hollande. Avec ces premiers renforts, j’étais sûr que l’on pouvait déjà aller au-delà de l’objectif initial. Dès les premiers entraînements, je me suis rendu compte que l’on avait besoin d’un arrière expérimenté. J’avais dans ma tête le nom de Lauwers que j’avais fait venir à Visé et qui, depuis ma mise à la porte, n’avait plus été aligné. Cela a d’ailleurs fait tiquer la direction. Je connaissais le garçon et je savais que c’était quelqu’un de sérieux. Lors des matches de préparation, nous avons réussi de très bonnes performances, notamment contre des clubs de D1. La direction était heureuse mais je lui ai dit qu’il nous manquait un patron au milieu : la circulation du ballon c’était du pif, pouf, paf. D’ailleurs, nous avons travaillé cet aspect tous les jours. J’ai alors cité le nom de Mehdi Makloufi, que personne ne connaissait et que j’avais également eu sous mes ordres à Visé. Eddy Vergeylen, le président, était d’accord mais il fallait se battre pour trouver des sponsors sinon il ne prenait pas le risque. C’est alors qu’est intervenu Franklin Sleuyter, qui était le seul à croire qu’une place dans le tour final était à notre portée. C’est grâce à lui que Makloufi est arrivé chez nous après deux journées de championnat « .

A la mi-saison, Sleuyter, le vice-président, devait être heureux de vous avoir soutenu.

Gilbert Bodart : Quand on engrange des points, on ne peut plus se cacher. Je me disais : – Maintenant on doit monter. Je rêvais. Mais il fallait arriver au tour final. A la trêve, nous comptions 34 points. Je ne pouvais pas faire le charlatan en déclarant à la presse que nous étions sauvés et que tout était fini. A mes joueurs, j’ai dit qu’il fallait foncer. Il fallait essayer de ne pas se laisser larguer par le Brussels. Nous avons plusieurs fois eu l’occasion de le rejoindre mais nous avons craqué.

La mise à l’écart des chouchous

Malgré tout, le tour final n’a pas été aussi facile que cela. Vos joueurs n’ont-ils pas tourné en surrégime ?

L’équipe a effectué un grand travail. Elle a tourné en surrégime tant mentalement que physiquement. La perspective de réaliser le rêve de tout joueur, évoluer en D1, a fait que le noyau a mordu à l’hameçon et s’est donné à fond pendant 54 matches. Quant au physique, ils ont cinq semaines pour se reposer. Ma crainte était d’aller au bout du tour final et de ne pas monter. J’étais sûr que l’année prochaine, on n’aurait pas répété les mêmes performances. On aurait connu la même mésaventure qu’Eupen qui, 12 mois plus tôt, a raté la montée de peu et qui a marqué le pas tout au long de la saison 2003-2004.

Lors du dernier match, vous vous êtes passé de Cousin et Lecomte, deux atouts.

Cela me fait mal d’en parler car tout le monde sait qu’ils étaient un peu mes chouchous. C’était moi qui les avais fait venir. Je les avais remarqués la saison précédente l’un à Renaix, dans un club qui jouait le maintien, et l’autre à Roulers, qui n’avait rien à voir avec l’équipe expérimentée de cette année. Cette mise à l’écart constitue le seul problème de la saison. Mes deux fifis ont été sollicités par un autre club et, sans le faire exprès, dans leurs têtes, ils pensaient déjà à la saison prochaine. Ils se sentaient déjà en D1 mais pas forcément avec Ostende. Je suis sûr qu’il ne s’agit pas de sabotage mais qu’inconsciemment, cela avait provoqué un relâchement dans leur esprit. Cette attitude a eu une répercussion dans le vestiaire, et comme c’est le vestiaire qui dirige, j’ai dû trancher et je les ai laissés sur le côté. Cette situation est triste car j’aurais parié qu’ils auraient explosé si on montait. Dans son enquête sur le nouveau Pieroni, Sport/Foot Magazine les a cités tous les deux. Eh bien Lecomte est plus fort que Pieroni, il a une force incroyable. Et Cousin, c’est la copie de Danny Boffin. Ces deux joueurs ont encore un an de contrat chez nous et c’est un véritable gâchis de voir deux jeunes talents pareils vivoter une saison dans le noyau B. J’espère que le club trouvera un terrain d’entente avec le candidat acquéreur qui, jusqu’à présent, a fait une proposition ridicule. Peut-être qu’avec 125.000 ou 150.000 euros de plus, l’affaire pourrait être conclue.

Les dernières expériences d’Ostende en D1 se sont révélées de véritables fiascos.

Oui, mais cette fois, avec Franklin Sleuyter, qui va relayer Eddy Vergeylen à la présidence, le club a l’intention de se maintenir en D1. Le budget, qui était d’un million d’euros, va au moins être doublé. Un million en D1, c’est des cacahuètes.

Les hésitations d’Okon

Vous n’avez pas encore renouvelé votre bail et on vous a cité à La Louvière, au Brussels, etc.

Je dois rester car cette année, j’ai joué une carte importante. Et je ne pense pas qu’il y ait de problème me concernant. J’ai donné ma parole et je ne la renierai pas. Je n’ai pas eu de contact direct avec la Louvière ou le Brussels. J’ai écouté toutes les propositions car quand on roule 3.000 km par semaine, un club plus proche peut intéresser. J’ai parlé une fois avec Johan Vermeersch mais c’était quand on prétendait qu’Harm Van Veldhoven était en pourparlers avec l’Antwerp. Le président bruxellois m’a demandé si cela m’intéresserait de rejoindre son club.

L’heure est aux transferts avec une priorité, le gardien, puisque vous avez joué dix matches sans substitut sur le banc.

Le jeune Stfaan Thieren a souvent dû se demander ce qui lui arrivait. Après cinq matches, Krist Williquet, le gardien titulaire, s’est blessé au genou et était out pendant quatre mois. Thieren l’a remplacé et a bien joué pendant toute cette période. Malheureusement, il a craqué nerveusement et a été à la base du seul échec que nous avons connu à domicile, contre Zuid-West (3-4). J’ai alors remis le titulaire. Il avait beau avoir joué deux bons matches, je voyais à l’entraînement qu’il n’était pas au top. Mais il voulait jouer et la blessure a eu raison. Ce fut une perte sèche car je n’avais qu’un seul gardien étant donné que le numéro deux, Gilles Watty, avait été écarté pour manque de motivation. Pendant le tour final, j’ai fait appel au gardien des Juniors UEFA de 16 ans. Il n’est donc pas question de prendre le risque de jouer en D1 avec un jeune gamin de 18 ans qui, jusque-là, n’avait jamais disputé un match en D3..

Pour le reste, tout dépendra de Paul Okon.

En principe, nous devrions engager deux joueurs pour chaque ligne. Maintenant, reste à voir ce que Paul va décider. Il était venu à Ostende pour le challenge sportif, et au coup de sifflet final, jeudi dernier, il était tout heureux et a déclaré que c’était son plus beau titre. Mais le lendemain, il n’était plus aussi sûr. Il avait peur de faire la saison de trop. Il ne savait pas s’il allait rentrer en Australie et mettre un terme à sa carrière. Un gars comme cela, c’est un plus sur et en dehors du terrain. C’est un leader. Il lui a fallu deux mois pour annihiler son manque de condition et comme il est là, il peut encore prendre son pied en D1. Et avec lui, Ramcic et Lauxers, Ostende posséderait une bonne base à l’arrière.

Nicolas Ribaudo

 » MA CRAINTE était d’aller au bout du tour final et de ne pas monter : ON N’AURAIT PAS RÉPÉTÉ la même performance  »

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