Corruption, arbitres…

La corruption existe. Ces dernières semaines, la presse en a beaucoup parlé. Dirigeants et entraîneurs s’en sont ouvertement pris à leurs joueurs et ont laissé planer un doute extrêmement pesant. Le fléau touche tous les étages. Pourvu qu’il y ait montée ou descente, personne n’échappe au cancer. Le point de vue d’ Alain Courtois:

« Récemment, dans La Libre Belgique, je lisais un article qui m’a fait bondir. Evoquant la rencontre Alost-Charleroi, le journaliste écrivait : -La fédération nous fait rire quand elle annonce qu’elle va ouvrir une enquête. Chacun sait que cela ne sert rien. Faute de preuve, on refermera le dossier. C’est fou, non? Lorsque nous agissons, quelqu’un nous sort que cela n’en vaut pas la peine. Quand rien ne se passe, il est sous-entendu que nous fermons les yeux. Je pars du principe qu’il vaut mieux aller au bout de son enquête. Le procureur général consacre un dossier à une affaire parce que nous avons estimé cela nécessaire. Il en va de même si une plainte arrive de 3e Provinciale. Nos commissions de contrôle et d’enquête travaillent ferme. Des condamnations surviennent. Nous recevons régulièrement des lettres anonymes. Des gens nous téléphonent pour colporter des on-dit.

Même en se basant sur des témoignages aussi faibles, nous tentons de faire la lumière. Parfois, les baudruches se dégonflent. Parfois, des méfaits sont débusqués. Systématiquement, nous déposerons une plainte au pénal lorsqu’un fait de corruption sera avéré. Nous ne nous contenterons pas de nos mesures disciplinaires. Si des joueurs savent ou croient savoir que des connexions existent, qu’ils parlent. En pratiquant de la sorte, nous avons contré le hooliganisme. Les négatifs qui hantent nos stades doivent être rendus honteux de leurs actes. Qu’il s’agisse des casseurs ou des corrupteurs. Surtout, que l’on arrête de prétendre que cela ne sert à rien. Si, sur dix enquêtes, deux arrivent à un dénouement positif pour le football, c’est déjà cela de gagné.

Licence, injures, corruption et marchands d’esclaves forment un tout. Une gangrène à guérir afin de purifier le football. Nous reconnaissons nos torts: oui, il y a des brebis galeuses parmi nous. Oui, nous devons d’abord effectuer notre autocritique. Oui, nous nous mettons au travail. Ce n’est rien de le dire. Pour être cru, il convient de passer aux actes. Nous sommes prêts ».

Si des malfrats n’hésitent pas à graisser des pros dans le but qu’ils lèvent le pied, il est utopique de s’imaginer que les arbitres sont tous d’une intégrité au-dessus de tous soupçons. Alain Courtois en convient même s’il précise: « L’immense majorité de la corporation est vraiment honnête. Afin de leur permettre d’échapper à ces suspicions, il est nécessaire de leur offrir des outils de progression. Le professionnalisme, je n’y crois guère. Par contre, je m’inscris en ardent défenseur d’une école d’arbitrage. A condition de nous montrer vigilants, nous pourrions récupérer quelques footballeurs déçus. Ces gars, arrivés en Juniors ou en Espoirs, se sentent irrémédiablement barrés. Nous leur proposerions une autre route susceptible de les conduire à l’échelon international: l’arbitrage! En leur inculquant une formation qui fera d’eux des maîtres du jeu, des êtres impartiaux se situant au-dessus de la mêlée, nous réussirions un coup double: rendre un idéal à des désappointés et enclencher une progression ».

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