Cordaro tient la corde aux Pays-Bas

Après une petite période d’accalmie, j’ai à nouveau pu goûter aux joies du terrain. Vendredi, j’étais aux Pays-Bas pour suivre NEC Nimègue-Twente. Un match plein (2-2) dans un stade, plongé au milieu d’un bois, qui l’était tout autant. Avant le coup d’envoi, j’ai eu l’occasion de prendre un café avec Nol De Ruiter, le responsable du recrutement à Utrecht. C’est un type âgé de 65 ans qui est une institution là-bas. Ce n’était pas la première fois que je m’entretenais avec lui, il m’appelle assez souvent pour que je le conseille sur tel ou tel joueur français ou belge. Et ici, celui dont on a beaucoup parlé, c’est Alessandro Cordaro. J’ai bien senti qu’il appréciait le milieu montois. Généralement, quand Nol me parle aussi précisément d’un joueur, ce n’est pas anodin. D’autant que l’attaquant Giuseppe Rossini joue là… et que c’est un bon pote d’Alessandro. Je ne serais donc pas étonné d’apprendre que Cordaro s’en aille aux Pays-Bas…

Concernant le match en lui-même, j’ai vu côté Twente, un Stein Huysegems, travailleur, mais pas toujours très heureux dans ses tentatives. Pour l’épauler en attaque, il pouvait compter sur le Suisse Blaise Nkufo. A 31 ans, il dégage toujours une puissance phénoménale ; ça reste un cogneur. Il sera d’ailleurs au prochain Euro après avoir refusé pendant plus de cinq ans de porter les couleurs de son pays suite à des problèmes avec l’ancien sélectionneur.

Du côté des visités, j’ai noté la montée au jeu du jeune Marocain Naïm Aarab. Un milieu de terrain moderne, fort à la récupération et qui a effectué ses classes à Anderlecht. A revoir, mais intéressant. Pour ce qui est de ma mission, j’allais suivre deux joueurs en particulier : le milieu de terrain, Dominique Kivuvu (NEC) et l’arrière central, Edson Braafheid. Ce dernier, international hollandais Espoir, évoluait l’an dernier à Twente où il occupait la position d’arrière gauche. En fin de contrat, il était d’ailleurs dans le viseur de la direction anderlechtoise. On remarque tout de suite que le joueur dispose d’un gros potentiel même s’il ne l’utilise pas encore toujours au mieux.

Samedi, pas de match au programme. Et pour cause : j’ai pris l’avion en soirée direction Rome pour assister à une rencontre de Primavera entre l’AS Rome et Naples. La Primavera, c’est le championnat de Réserves italien où les équipes sont composées uniquement de jeunes de 88, 89, 90. Pas question de vieux pros chevronnés en manque de condition ou de joueurs en test comme ça se passe en Belgique. Et je peux vous assurer que le rythme est d’un tout autre niveau. J’ai même été subjugué par la qualité du spectacle. Ça allait d’un but à l’autre avec une telle facilité d’exécution ! Techniquement, on voit que les jeunes Italiens sont au point. S’il est facile de trouver, même chez nous, des attaquants offensifs doués techniquement, ici les 22 savaient tous jouer au ballon, avec une mention spéciale pour les arrières latéraux qui m’ont particulièrement impressionné. J’étais venu pour voir un joueur en particulier et je suis tombé sous le charme d’un autre que je me suis empressé de signaler à mes supérieurs Jean-Luc Ettori et Marc Keller. Vous comprendrez que je ne veux pas lâcher le morceau vu le nombre de scouts qui étaient sur la balle ce jour-là.

A côté de la qualité du spectacle, j’ai aussi été sidéré par l’engouement que suscite le foot en Italie. Arrivé à l’avance au camp de Trigoria situé à 30 km du centre où sont basées les installations du club romain, j’ai pu goûter à l’effervescence d’une rencontre de -10 ans entre l’AS et la Lazio. 400 spectateurs entouraient le terrain alors qu’il tombait des trombes d’eau. C’était très coloré dans les cris mais jamais d’animosité. On était très loin de l’image négative que le foot italien  » adulte  » s’est construit ces dernières années.

Pour terminer mon périple, je me suis rendu avant-hier à NAC Breda-Ajax en -21 ans. Là non plus, pas de trace de vieux briscards comme en Belgique. Enfin, ne soyons pas trop négatifs ; on a passé un premier palier en imposant sept Belges dans les équipes du championnat de Réserve. Pour conclure, j’aimerais quand même souligner la supercherie du mercato d’hiver. Mis à part pour les petits clubs comme Mons qui peuvent, comme l’an dernier, espérer relever la tête lors du deuxième tour, les plus grands trouvent rarement de bonnes pioches. Et les bons comme Nicolas Anelka, tu ne les as pas. Un transfert comme Guillaume Gillet, voilà un apport positif dans une perspective d’avenir, mais les types arrivés dans l’urgence, les faiseurs de miracles, je n’y crois pas trop…

PROPOS RECUEILLIS PAR THOMAS BRICMONT

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