Contre le Mexique pour la fierté africaine

Plus que deux jours avant le coup d’envoi du premier Mondial en terre africaine. L’Afrique du Sud a sorti d’énormes stades de son chapeau, les hôtels et les lodges sont impeccables et les aéroports fonctionnent bien. Il faudra seulement s’accommoder du climat. Pour la première fois depuis l’Argentine 1978, le Mondial a lieu en hiver, avec des températures oscillant entre 15 et 25 degrés, ce qui avantage peut-être les équipes européennes. La sécurité reste un thème délicat mais au moins les tensions raciales ont-elles été mises au frigo, d’autant que l’affiche du rugby, un sport de Blancs par excellence, un match opposant les Blue Bulls aux Stormers, a eu lieu à Soweto, le quartier noir le plus connu, pour la première fois de l’histoire, et qu’il n’y a pas eu le moindre incident.

Dans un pays dont l’équipe nationale de rugby est championne du monde et celle de cricket émarge à l’élite mondiale, l’équipe de football va être suivie d’un £il critique. Les Bafana Bafana vont-ils briller contre le Mexique vendredi ? Depuis le retour de Carlos Alberto Parreira, les résultats semblent prometteurs : victoires contre le Swaziland (6-2) et le Zimbabwe (3-0), nul contre la Namibie (1-1) et, ces dernières semaines, des nuls contre le Paraguay et la Corée du Nord, qui participent au Mondial, puis des victoires 4-0 et 5-0 contre la Thaïlande et le Guatemala, avec, entre les deux, un nul blanc contre la Bulgarie qui venait d’être battue de justesse par les Diables Rouges de Georges Leekens. Ce n’est pas mal pour un pays qui n’était même pas arrivé à se qualifier pour la dernière Coupe d’Afrique des Nations. Le onze de Parreira affiche au moins la volonté de briller sous ce beau maillot vert et or.

Les supporters sont prêts. Depuis des semaines, tous les citoyens ont reçu la permission de se rendre au travail, le vendredi, sous le maillot des Bafana Bafana. Le journaliste, le médecin, le ministre et l’avocat, tous portent fièrement le maillot vert et or, pour afficher leur soutien unanime à leur équipe nationale. Mais je doute quand même, malgré l’euphorie ambiante, que l’Afrique du Sud recèle assez de qualités pour survivre au premier tour. L’élimination directe du pays-hôte constituerait une première. Donc, de grâce, les Bafana Bafana, donnez-moi tort… Raflez les premiers points à Soccer City et faites la fierté de l’Afrique !

*Tom Saintfiet, Anversois de 37 ans, est coach de la Namibie depuis 2008, après avoir entraîné des clubs au Qatar, en Allemagne, aux Féroé, aux Pays-Bas et en Finlande.

Par Tom Saintfiet

 » Depuis le retour de Carlos Alberto Parreira, les résultats semblent prometteurs « 

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