Conte de fées à Roland Garros

Marco Trungelliti a gagné en une fois autant que durant les cinq premiers mois de l’année. Mais il a dû parcourir 750 kilomètres en voiture.

Vendredi, déçu, il a repris l’avion pour Barcelone. Marco Trungelliti, un Argentin de 28 ans qui a émigré en Catalogne avec sa famille, n’avait pas réussi à se qualifier pour le tableau principal de Roland Garros. En 2016, il avait réussi un exploit à Paris en battant Marin Cilic, numéro 10 mondial, mais il avait ensuite été éliminé sans gloire en qualifications pour les trois Grands Chelems suivants. Dix ans de tennis professionnel pour un rang 190 et à peine 440.000 euros de gains, dont la plus grande partie était passée en hôtels, en vols et en frais d’entraîneur. Cela avait-il encore un sens ? Il se posait vraiment la question.

Le samedi après-midi, son entraîneur a tenté de lui remonter le moral dans sa chambre d’hôtel.  » Regarde Mohamed Safwat, qui a été repêché et qui va maintenant affronter Grigor Dimitrov. Téléphone à l’organisation et demande si tu as une chance.  » On lui a dit qu’il était premier réserviste si un joueur se blessait. Il a couru chez sa grand-mère :  » Viens, on va à Paris.  »

Tout le monde – femme, frère, mère et grand-mère de 88 ans – l’a accompagné… en voiture de location, pour un trajet de 750 kilomètres jusqu’à la capitale de la France.  » Nous, les Argentins, avons l’habitude des longs trajets. Pour ceux qui ne vivent pas à Buenos Aires, un trajet de 1.000 kilomètres ne représente rien.  » Après dix heures de route, il s’est couché. Cinq heures plus tard, à 7h30, il se présentait à l’organisation et apprenait la bonne nouvelle : Nick Kyrgios était blessé et il pouvait jouer contre l’Australien Bernard Tomic. Il a gagné en quatre sets, empochant 99.000 euros. Trois fois ce qu’il a déjà gagné cette saison mais le conte de fées s’est finalement achevé au deuxième tour.

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