» Consultant, oui. Manager, jamais. Entraîneur, j’espère « 

Enzo Scifo avoue qu’il vit aujourd’hui comme un coq en pâte. Il se lève quand il le veut et multiplie les activités qu’il n’avait pas l’occasion de pratiquer quand il était joueur ou entraîneur. Il enchaîne notamment les longues sorties à vélo mais avoue que, par moments, l’ennui s’installe dans sa petite vie peinarde.

Le retour de Robert Waseige à Charleroi lui a été directement profitable. Dès la semaine dernière, il a été contacté par Canal + pour en devenir le nouveau consultant, en remplacement du Liégeois.  » J’ai demandé un délai de réflexion et je ne ferai pas ça au pif « , lance-t-il.  » Je me préparerai. C’est en tout cas une façon agréable de rester dans le milieu du foot « .

Ce monde, Scifo y reste aussi en étant consultant pour le journal flamand Het Nieuwsblad. Et pourtant, ce quotidien ne l’avait pas épargné durant sa carrière de joueur…  » Et alors ? », rigole-t-il.  » Vous connaissez des journaux qui m’ont épargné ? Je suis rancunier à partir du moment où il y a des injustices et de l’acharnement dans les commentaires. Mais, si on reste dans certaines limites, je peux pardonner. Het Nieuwsblad a choisi quatre consultants : Henk Houwaart, Lorenzo Staelens, Franky Van der Elst et moi. Au début de chaque mois, nous fixons entre nous un planning pour les quatre semaines qui suivent. Nous donnons à tour de rôle notre avis aussi bien sur les matches de l’équipe nationale que sur le championnat et la Coupe d’Europe « .

Dans un passé récent, on a prêté à Scifo l’intention de se reconvertir comme manager de joueurs.

 » Jamais « , dit-il.  » Quand j’ai arrêté de jouer, plusieurs footballeurs sont venus me trouver pour me demander l’un ou l’autre conseil. Ils me disaient tous que j’étais taillé pour ce métier. Mais ce n’est pas allé plus loin. J’ai réfléchi brièvement à cette piste, mais je me voyais mal passer ma vie à courir derrière les joueurs et à parler d’argent. Je suis un très mauvais vendeur. Pendant toute ma carrière, j’ai travaillé sans manager : j’avais un avocat et mon père pour régler mes transferts. Luciano D’Onofrio est le seul qui soit intervenu plus ou moins activement pour moi : c’est lui qui a mis en route le dossier de mon transfert de l’Inter à Bordeaux. Pour le reste, je me suis souvent méfié des gens qui pratiquent ce métier. Il y a de très bons managers, mais aussi d’autres qui n’en valent pas la peine et sont prêts à tout. Ce job est devenu une terrible compétition où tous les coups bas sont permis. Non merci, ce n’est pas pour moi « .

C’est décidément le métier d’entraîneur qui l’attire le plus.  » Avec le recul, je me rends compte que ma saison et demie à Charleroi a été une expérience extraordinaire. Tous les coups que j’ai pris m’ont permis de progresser très vite. Après mon départ du Sporting, j’ai reçu quelques propositions concrètes, dont une du Golfe Persique. Mais je n’étais pas prêt à reprendre du service à ce moment-là. Je ne voulais plus entendre parler de foot et je devais faire le point. L’envie est toutefois très vite revenue. L’idéal serait de retrouver une place en D1, mais pas en remplaçant un coach en cours de saison. Je préférerais de loin pouvoir entamer la préparation avec ma nouvelle équipe. Si ce n’est pas possible, tant pis : je ne me sens pas trop grand pour descendre d’une ou deux divisions. Je n’ai plus besoin du football pour vivre, d’un point de vue purement financier, mais je recommence à en avoir besoin pour mon équilibre. Je suis comme un guitariste des Rolling Stones qui se ferait virer mais accepterait de faire partie d’un petit groupe inconnu, simplement au nom de son amour pour la musique. Moi, c’est la même chose avec le foot « .

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