Construire, pas acheter

L’ancien coach national Tony Van den Bosch s’est découvert un rôle de formateur.

Champion en 2000 sous la houlette d’ Eddy Casteels, Anvers vit partir 90% de son effectif vers Ypres. Une nouvelle équipe fut alors recrutée sur base de vedettes anversoises exilées: PieterLoridon, PaulBayer, StefanSappenberghs et le prometteur RoelMoors. Un an plus tard, une politique d’austérité dut être appliquée. Aujourd’hui, seul Loridon enflamme encore l’Arena de Deurne. « Je suis convaincu qu’il y a toujours moyen de construire une bonne équipe à Anvers », déclare Tony Van den Bosch. « Mais j’ai bien dit: construire, pas acheter« .

Son travail, basé en partie sur une collaboration avec l’école Top Sport de Merksem, commence à porter ses fruits.

Jef Van der Jonckheyd

(20 ans, 2m03) a été élu Rookie de l’Année en 2002.

« Je suis actuellement sur la touche en raison d’une tendinite au genou. J’espère pouvoir rejouer avant la fin du championnat. Si je dois voir le côté positif, je dirais que cette blessure est encore bien tombée, car je suis en dernière année d’études. J’ai bénéficié de plus de temps pour préparer mon régendat en informatique. Et j’ai accumulé les séances de musculation, dont j’avais besoin. La saison prochaine, je me concentrerai à 100% sur le basket. Il est difficile de dire à qui je dois le plus dans ma formation. J’ai peur d’oublier des entraîneurs. Il y a LucSmout, qui m’a bien guidé autrefois. EddyCasteels, qui m’a donné ma chance à Ypres. Et actuellement, MarekDeMondt et Tony Van den Bosch. Mon premier match en D1, je l’ai disputé en… playoffs. Ypres, déjà au bord de la faillite, avait perdu le quart de finale aller contre Mons, et j’ai pu monter sur le terrain lors du retour. Mais avant cela, j’avais déjà joué en Coupe Korac. La FIBA exige que dix joueurs soient inscrits sur la feuille de match et j’étais régulièrement appelé pour faire nombre. L’an passé, simultanément à la D1, je jouais encore avec les Juniors d’Anvers. Nous avons remporté le titre de champion mais perdu la finale de la Coupe contre le Pepinster d’ AxelHervelle. Je suis plein d’admiration pour ce que ce dernier réalise déjà en D1. En tant qu’ancien pivot reconverti en ailier, je dois encore travailler mon tir. Je pensais être utile en me contentant de défendre, mais cela m’a fait du bien d’avoir inscrit 18 points contre Bree, en début de saison. On se sent directement un autre joueur lorsqu’on contribue à alimenter le marquoir ».

Maarten Goethaert

(22 ans, 1m90) commençait à s’imposer à la distribution lorsqu’il s’est blessé au genou.

« J’ai subi ma deuxième opération le 22 novembre. J’en suis à mon troisième mois de rééducation et il est hors de question que je rejoue cette saison. L’objectif est d’être prêt pour la reprise des entraînements, le 1er août. J’ai été transféré voici trois ans de Drakenhof Deurne, un club de D4. La première saison, j’avais été épargné par les blessures, mais depuis un an et demi, c’est la poisse. J’arrive au terme de mon contrat et j’espère le prolonger. Evidemment, tout dépendra de l’évolution de mon genou. Je n’ai pas oublié mes débuts en équipe Première. C’était au sein du grandAnvers d’ OtisHill et ShaunStonerook, à l’occasion d’un tournoi d’avant saison à Charleroi que nous avons remporté en battant les Spirous et Pau-Orthez, excusez du peu. Depuis, les vedettes sont parties et les ambitions ont été revues à la baisse. En revanche, l’ambiance est meilleure « .

Michaël Krikemans

(20 ans, 1m99) a intégré le groupe de l’équipe nationale A’ au poste d’ailier.

« Je considère cette intégration parmi les A’ comme une réelle reconnaissance. J’ai été formé à l’école Top Sport de Merksem, mais j’ai arrêté mes études en 2001 pour signer un contrat professionnel. J’ai débuté voici trois ans au sein du grand Anvers européen. Vous vous souvenez de ce match de Coupe Saporta contre Belgrade, qui s’était terminé en bagarre générale? J’étais au bout du bout du banc et je me suis tenu bien coi. Je suis le seul joueur qui n’ait pas écopé d’un rapport, ce soir-là.J’ai l’impression que Pepinster est plus loin qu’Anvers en matière de formation. NiksaBavcevic a vraiment bien travaillé avec des joueurs comme Axel Hervelle, GuyMuya et les frères Massot. Mais je découvre malgré tout des points communs avec l’école Top Sport. Ici aussi, les joueurs travaillent avec plusieurs entraîneurs différents et chacun d’eux a plus ou moins sa spécialité ».

Hugo Sterk

(20 ans, 1m95) est la révélation de la saison. Ailier explosif, il est devenu international A’ en janvier. Particularité: il est le fils d’un missionnaire qui a prêché la bonne parole en Afrique.

« Je suis né à Ibadan, l’une des grandes villes du Nigeria. Ma mère est Nigériane, mon père est originaire de Hasselt. Je suis ensuite parti au Zaïre, puis au Kenya. C’est là, au lycée américain de Nairobi, que j’ai véritablement découvert le basket organisé. Au départ, j’étais plutôt attiré par le football, mais j’ai vu des cassettes de MichaelJordan et j’ai changé d’orientation. Je suis ensuite parti étudier dans un Junior College de Los Angeles. J’ai envoyé une cassette de mes matches à mon père pour qu’il les fasse voir en Belgique. Anvers fut le premier club où j’ai passé en test. Il s’est révélé probant: Tony Van den Bosch m’a pris en charge. Au départ, je devais évoluer au sein de RBA Two, l’équipe filiale de division Régionale. Je suis un peu surpris que tout ait été aussi vite, mais c’est aussi très excitant. Je n’avais encore jamais évolué devant 2.000 personnes, jusqu’à cette saison. Entendre tout le public qui scande votre nom, lors d’un match gagné d’un point contre Ostende au cours duquel j’ai inscrit 16 points, cela donne la chair de poule. Je découvre le championnat belge et le pays. Si j’étais déjà venu en vacances en Belgique, c’est la première fois que j’y vis. Je découvre surtout Anvers, car je n’ai pas encore de voiture ».

Damien Loubry

(17 ans, 1m85) est le petit dernier. Distributeur vif et bourré de talent, il profite de la blessure de Maarten Goethaert pour emmagasiner des minutes de jeu et de l’expérience en D1.

« Je suis toujours étudiant à l’école Top Sport de Merksem. Cours le matin, basket à l’école, cours l’après-midi, entraînement à l’Arena de Deurne. Mon premier match en D1 fut une catastrophe. C’était à Liège, la saison dernière. L’équipe locale avait décidé d’exercer un pressing et j’ai perdu trois fois le ballon d’affilée face à MichaelHuger. Depuis, heureusement, cela va mieux. Je viens de recevoir une convocation pour l’équipe nationale A’. Ce n’est qu’une pré-sélection, mais elle me fait plaisir. Mon idole, en NBA, est AllenIversen. Il n’est pas très grand mais il fait beaucoup de choses. En Belgique, j’avais un faible pour RonnyBayer, et plus près de moi à Anvers, j’ai beaucoup appris au contact de RoelMoors et surtout de PaulBayer, qui n’a jamais été avare en conseils ». (La semaine prochaine: les collèges américains.)

Daniel Devos

« Les gens viennent voir des jeunes qu’ils connaissent et les suivent lorsqu’ils intègrent la Première »

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