» CONSTANT VANDEN STOCK A VU CLAIR… « 

Le président d’honneur des Mauves a fait des déclarations très remarquées à la presse avant Bruges-Anderlecht : qu’en pensez-vous ?

Georges Heylens : Constant Vanden Stock (89 ans) a vu clair même si son club garde trois boulevards d’avance dans la lutte pour le titre. Malgré cette situation confortable, que la défaite à Bruges n’hypothèque pas, le patriarche bruxellois a senti qu’il y avait du danger par rapport à ce qui se passe à Bruges. Constant Vanden Stock sait que Michel D’Hooghe est un dirigeant ambitieux. Bruges a confié le poste de directeur technique à Marc Degryse. Cela me fait penser à une phrase de Michel Hidalgo :  » Rendons le foot aux footeux « . Il y a un gros savoir-faire sportif aux commandes à Bruges. Ce n’est pas tout à fait le cas à Anderlecht où, selon le président d’honneur, le président, Roger Vanden Stock, et le secrétaire général, Philippe Collin travaillent bien mais prennent trop de… vacances.

Constant Vanden Stock s’était toujours appuyé sur ses conseillers sportifs : Raymond Goethals, Jean Dockx. Je ne vois plus de telles sommités proches de la direction à Anderlecht. Herman Van Holsbeeck a dit que Pär Zetterberg sera un jour le Marc Degryse d’Anderlecht. J’adore le Suédois mais je ne le sens pas dans un rôle de directeur technique. Pär brillerait plus, d’après moi, dans un rôle de conseiller des jeunes, une responsabilité déjà assumée par Franky Vercauteren. Il y a un vide que les Bruxellois doivent combler rapidement.

Bruges a abandonné son 4-3-3 pour un 3-5-2 face à Anderlecht et son 4-4-2 traditionnel. Ce fut un match intéressant avec, globalement, un succès mérité de Bruges bien emmené par un super Gert Verheyen. Timmy Simons a raté le break avec le penalty détourné par Tristan Peersman, très bon. Après le repos, Anderlecht a repris du poil de la bête avec, entre autres, la tête sur le poteau de Nenad Jestrovic. Anderlecht aurait dû procéder au remplacement de Walter Baseggio par Pär Zetterberg pour trouver des idées. A relever aussi : le mauvais état du terrain. C’est pas encore un Lierse numéro 2 mais cette pelouse peut gêner les techniciens. Le Standard a joué en connaissant le résultat du choc au sommet (1-0) et a bien géré ce stress face à la lanterne rouge, l’Antwerp.

La lutte bat son plein dans le bas du classement : pouvez-vous expliquer la fatigue évidente des Montois en fin de match même s’ils gagnent ?

Les Dragons sont sur le bon chemin du maintien et, dans ces conditions, Sergio Brio a totalement raison. A mon avis, Mons entame ses matches en lançant toutes ces forces dans la bagarre. Le but est de forger une différence puis de contrôler les événements, comme ce fut le cas contre La Louvière. Mons n’avait pas 36 solutions pour redresser la barre au classement général et intégrer de nombreux nouveaux joueurs : le travail. Typiquement italien : la mécanique est poussée à fond et les plus forts émergent. Cela passe ou cela casse. Maintenant, le coach montois aura plus de marge de man£uvre afin de gérer la fatigue. Charleroi a raté le coche en gaspillant un paquet d’occasions de buts contre Beveren. C’est un luxe qu’on ne peut pas se permettre quand on lutte pour sa survie en D1.

Mouscron et Westerlo maintiennent la pression sur Bruges et le Standard au classement général : par rapport à eux, Genk rentre-t-il dans le rang ?

Les Limbourgeois n’ont pas encore baissé pavillon mais perdent des plumes. Mouscron continue sur sa lancée même si Luigi Pieroni n’a pas marqué cette fois. Je suis surtout impressionné par Jan Ceulemans. Sans faire de bruit, avec des joueurs qui sont loin d’avoir de statuts de stars, Westerlo surprend par un bon football. Jan Ceulemans et ses joueurs prouvent calmement que les petits clubs assument un rôle important en D1. Ils roulent moins les mécaniques que les clubs du G5. Jan Ceulemans vit tout cela tranquillement. Sa sérénité m’épate et il en va de même pour Ariel Jacobs du côté de La Louvière. Ce sont de vrais hommes de métier qui travaillent bien, ne s’énervent jamais, sont en phase avec leur groupe, savent où ils vont. Ariel Jacobs a attiré le regard de plusieurs clubs, surtout celui de Gand, dit-on. S’il venait à quitter le Tivoli à la fin de la saison, La Louvière ne retrouvera pas facilement un coach de son format.

Propos recueillis par Pierre Bilic.

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