Consensus mou : le retour !

Je voudrais absolument revenir sur ce qui s’est passé la semaine dernière et tout ce qu’on a dit à mon égard. Je me suis en effet fait complètement allumer par les supporters et la direction d’Anderlecht, qui ont vraiment tenu des propos injurieux à mon encontre. Une telle attitude est pour moi très borderline. Il est vrai que lors d’une émission sur RMC, j’ai eu des paroles dures pour le club et quelques-uns de ses joueurs. Mais j’ai simplement mis le doigt sur certaines vérités. Dans ma bouche, dire que les Mauves n’ont presque aucune chance de se qualifier face à Lyon et que Marcin Wasilewski est un boucher, ça fait scandale. Ce que je trouve pénible, c’est que dans la plupart des journaux, il est écrit qu’Anderlecht a de véritables chances de battre Lyon, car ce club serait soi-disant malade. On nage en plein consensus mou !

On compare aussi ce futur duel aux matches qu’Anderlecht a joués il y a deux saisons contre Bordeaux en Coupe de l’UEFA. Il faut quand même replacer les choses dans leur contexte. Laurent Blanc, l’entraîneur des Girondins, n’en avait plus rien à faire de cette compétition. Il s’est d’ailleurs fait descendre dans toute la presse française pour cette attitude. Le pire dans cette histoire, c’est que certains journalistes veulent absolument me faire passer pour un véritable anti-mauve. D’une interview de 25 minutes, ces journalistes ne conservent qu’une phrase. Ils oublient que j’ai également déclaré que Lyon devait surveiller Matias Suarez et Tom De Sutter. J’ai aussi affirmé que les difficultés qu’éprouvaient les Mauves étaient principalement dues au manque de budget du club, ce qui ne peut être contredit. Si Anderlecht avait survolé le championnat depuis deux saisons et s’était qualifié à chaque fois pour la Ligue des champions, mes propos seraient complètement débiles et hors contexte. Mais là, il ne faut pas être devin pour comprendre qu’Anderlecht est dans une phase de reconstruction. A l’époque où le Standard vivait une période de transition, j’avais déclaré que les Rouches étaient devenus la maison de retraite du Portugal. Personne ne m’avait descendu pour ces propos. J’ai vraiment l’impression que différents acteurs du foot belge font du lobbying pour que je passe pour un anti-Anderlecht.

Bref, la mode du début de saison est au consensus mou. Les propos que tiennent les différentes parties de notre championnat sont insipides, inodores et incolores. Les termes faux-culs font recette. Les joueurs y vont tous de leurs petites déclarations très courageuses :  » Avec cet entraîneur, on travaille mieux  » ou encore  » Je considère mon nouveau club comme une véritable famille « . Les entraîneurs changent aussi rarement de registre :  » J’ai un vestiaire sain « ,  » Mon président est à l’écoute « . A l’instar des joueurs et entraîneurs, les présidents se mouillent également rarement :  » Nos joueurs ont un état d’esprit impeccable  » ou encore le classique  » Le coach bénéficie de ma confiance absolue « . La presse est logiquement plus objective, mais on peut quand même y lire des banalités, telles que  » Le championnat va être meilleur parce que les clubs ont bien recruté « . Mais d’ici le 15 mai 2010, combien d’entraîneurs auront été virés ? Combien de joueurs auront été mis au placard ? Combien de présidents auront pété les plombs ? Et combien de journalistes auront été démentis ? Il faut en finir avec le consensus mou ! Un chroniqueur donne son avis par rapport à ce qu’il fait, à ce qu’il voit et à ce qu’il lit. Parfois, il se trompe. Parfois, il a raison. Mais de là à me faire insulter d’ignoble individu avec ma photo en grand dans un quotidien… Si Anderlecht est éliminé, personne ne dira que j’avais raison. Par contre, si les Mauves parviennent à éliminer Lyon – ce que, sincèrement, je leur souhaite -, j’en prendrai plein la gueule. Et bien, pour le football belge, je suis prêt à essuyer ces futures critiques !

Pour continuer à parler de Lyon, ce club n’a toujours pas de sponsor maillots. Ils ont signé avec un site internet de paris en ligne, Betclic, mais la pub pour de tels sites est interdite jusqu’en janvier 2010. Boulogne-sur-Mer n’a aussi toujours pas de sponsor. Ils ont d’ailleurs joué leur premier match avec un maillot sur le quel était écrit :  » Qui ? ».l

PROPOS RECUEILLIS PAR TIM BAETE par stéphane pauwels

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