COMMENT SAADI KADHAFI A TRUANDÉ VICTOR IKPEBA

En 2003, René Taelman découvre avec étonnement qu’Al Ittihad de Tripoli a engagé Victor Ikpeba (ex-Liège, Monaco, Borussia Dortmund, Bétis de Séville).  » Je l’ai croisé à l’hôtel avant le match Al Ittihad Tripoli-Zawiya « , raconte Taelman.  » Il occupait une suite grand luxe payée par la famille Kadhafi. Ikpeba épatait tout le monde dans son magnifique costume blanc.  »

Mais l’histoire d’amour entre l’élégant Victor et son club se résuma à un coup de foudre vite oublié. Ami de Taelman et agent d’Ikpeba, Daniel Evrard se souvient de cette aventure :  » Victor avait eu un petit souci de santé (appendicite) qui l’avait empêché de tourner à plein régime en Espagne. Après la CAN 2002, il aurait dû rentrer à Dortmund et c’est alors que nous avons croisé par hasard un agent de joueurs nigérian qui nous parla de la Libye. Un peu plus tard, nous rencontrions les dirigeants d’Al Ittihad. L’affaire fut vite réglée : contrat de trois ans, salaire de 800.000 euros nets par an, maison, voiture, prime à la signature de 1,5 millions d’euros, etc. Saadi Kadhafi nous a reçus dans un des salons de son club. Il était assis à une longue table. Et nous avons pris place à l’autre bout, cela symbolisait notre différence. Saadi était de bonne humeur et chantait ( » Ikpeba, Ikpeba, Ikpeba… « ) puis il lança :  » Ikpeba, fais un geste pour moi « . Victor n’était pas obligé de bouger mais répondit à l’attente du chanteur en réduisant sa prime de 1,5 à 1,2 millions d’euros. Saadi était content.  »

 » Le lendemain, comme promis, une limousine du club vint nous chercher à l’hôtel pour nous amener à l’aéroport. Elle arriva après l’heure prévue du décollage de notre vol Al Italia vers l’Europe. La cata mais pas de problème : l’avion a attendu et nous nous sommes installés à nos places avant tout le monde, sans billets, sans être passés par la douane, etc. L’équipage s’est rendu compte qu’il y avait deux voyageurs de trop : Victor et moi. Nous étions gênés. Après, ce ne fut plus drôle du tout. La prime de salaire resta en rade, les salaires n’étaient pas payés et Victor attaqua deux fois le club à la FIFA. Après 26 matches, il en resta là car, de plus, son club lui déroba son passeport pour qu’il ne puisse pas quitter la Libye. La FIFA régla ce problème. Al Ittihad libéra Victor qui toucha ses trois ans de contrat. « 

Evrard et Ikpeba garderont longtemps le souvenir de Saadi venant à l’entraînement entouré par des gardes du corps armé jusqu’aux dents. De plus, le fils Kadhafi, qu’il surnommait  » l’ingénieur « , était loin d’être doué.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire