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COMMENT LE STANDARD A JOUÉ SANS CARCELA

Depuis son retour au mois de janvier, Mehdi Carcela s’est fait une place de plus en plus importante dans le onze du Standard. Au point de poser la question du comportement de l’équipe liégeoise en son absence, au coup d’envoi à Charleroi. Sur le tableau noir, Ricardo Sa Pinto ne revient pas au 4-4-2, laissant Duje Cop sur le banc pour installer Carlinhos dans le costume de numéro 10. Les couloirs sont alors occupés par Paul-José Mpoku et Junior Edmilson, qui ne cessent de permuter pour tenter de faire la différence sur les côtés.

Privés de la vitesse d’exécution de l’international marocain, les Rouches souffrent, pour la première fois depuis longtemps, de l’absence de Razvan Marin. Car depuis quelques semaines, le schéma était clair : Gojko Cimirot récupérait le ballon dans les pieds de sa défense, le remontait balle au pied pour franchir la ligne médiane, avant de l’offrir à Carcela, chargé de faire la différence, que ce soit tout seul ou à l’aide d’Edmilson. Sans lui, les ballons du milieu bosnien arrivaient chez Carlinhos et Mpoku, éléments techniques mais trop lents pour déséquilibrer l’excellente organisation de Charleroi, qui n’aura encaissé que deux buts en 360 minutes face au Standard cette saison.

Par sa qualité de passe, Marin est capable de désarçonner une défense en un ballon, même s’il est envoyé depuis sa partie de terrain. En son absence, impossible de se reposer sur le jeu long pour déstabiliser l’adversaire. Edmilson est alors, souvent, servi dans des conditions difficiles, réclamant des exploits trop importants pour transformer une passe anodine en occasion de but. Les titularisations conjuguées du meilleur Liégeois des play-offs et de Carcela étirent naturellement le bloc adverse, en l’obligeant à veiller des deux côtés du terrain face à des hommes capables de faire une différence conséquente sur l’échiquier, même s’ils sont dans une situation de un-contre-deux. Sans le Marocain, la difficulté de la tâche défensive de Charleroi était déjà réduite de moitié.

Privés de la solution de sécurité que représente un ballon déposé dans les pieds de Carcela, les Rouches ont même pris des risques inhabituels. Luis Pedro Cavanda et Collins Fai, habitués à s’appuyer sur les décrochages de leur numéro 10, ont ainsi perdu un nombre étonnant de ballons dans des zones chaudes, devant garder le cuir plus longtemps qu’à l’accoutumée pour trouver une solution footballistique qui n’avait plus rien de naturel. Carlinhos et Mpoku, en manque de mobilité, sont plutôt des pivots reculés, servant d’appui en déviation, mais incapables de mener une action de la ligne médiane à l’entrée du rectangle, comme Carcela a pris l’habitude de le faire plusieurs fois par rencontre.

La montée au jeu du Marocain, au retour des vestiaires, a redistribué les cartes du match. Malgré l’excellente défense de Charleroi, concentrée à l’intérieur du jeu pour priver Edmilson et Carcela d’espaces dans les zones clés du terrain, les Rouches sont parvenus à se créer plusieurs occasions, là où leur mutisme de la première période contrastait énormément avec leurs play-offs explosifs. Sans une parade du bout des doigts de Nicolas Penneteau, Mehdi aurait sans doute offert le but d’une nouvelle victoire à Edmilson, incarnation parfaite d’une connexion qui a permis au Standard de rêver du titre jusqu’à une centaine de minutes de la fin de la saison.

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