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Comment le losange sort Genk de la crise

Guillaume Gautier
Guillaume Gautier Journaliste

À peine débarqué à Manchester United, au bout de l’été 2014, Louis van Gaal est confronté à un problème de luxe. Devant, il doit trouver un moyen de faire cohabiter Robin van Persie et Radamel Falcao, tout en ménageant une place dans son onze pour Wayne Rooney et en intégrant la recrue-phare de son mercato, Angel Di Maria. Privé de joueurs de haut niveau pour occuper les couloirs, le Néerlandais décide alors de laisser de côté son 4-3-3 fétiche pour installer un 4-4-2 en losange, meilleure façon de rentabiliser son abondance de buteurs.

Posé sur le banc d’Old Trafford, dans le costume d’entraîneur adjoint, Albert Stuivenberg prend sans doute des notes. C’est en tout cas en losange qu’il décide de sortir Genk de la crise. Privé de Leandro Trossard, son seul ailier déséquilibrant, le Batave finit par ranger son 4-3-3 pour installer un système qui permet à Ally Samatta et Marcus Ingvartsen de cohabiter aux avant-postes. Un duo qui peut désormais être relayé par Nikolaos Karelis, de retour de blessure. Genk a trois des meilleurs attaquants de Pro League à sa disposition. Trop luxueux pour en laisser deux sur le banc.

Dans un système créé pour sublimer les numéros 10, Alejandro Pozuelo retrouve des couleurs. L’Espagnol est même à l’initiative du pressing face à Anderlecht et à Bruges, car c’est lui qui se lance sur l’arrière central de la défense à trois adverse, laissant ses deux attaquants s’occuper des deux autres défenseurs pour gêner la relance. Genk se défend à nouveau bien en empêchant les attaquants adverses de voir le ballon, et permet à Danny Vukovic d’enchaîner trois clean-sheets en une semaine, alors que l’Australien n’avait gardé ses filets inviolés qu’une seule fois depuis son arrivée dans le Limbourg. À Manchester, Van Gaal avait placé Rooney en numéro 10, profitant de l’énergie de son international anglais pour activer son pressing.

Toujours en surnombre dans l’axe, et jamais pris à défaut techniquement grâce à la maîtrise du ballon au-dessus de la moyenne de ses milieux, Genk parvient à nouveau à se défendre avec la balle. Après Bruges, rendu muet pour la première fois de la saison, c’est Courtrai qui n’a pas trouvé l’ouverture, alors que les hommes de Yannis Anastasiou marquaient systématiquement à domicile. Les occasions, par contre, tardent toujours à s’accumuler, dans des matches  » à la Van Gaal  » qui se déroulent essentiellement entre les deux rectangles. Genk n’encaisse plus, mais ne crée pas assez de danger au vu du talent offensif accumulé dans le camp adverse. Il n’y a qu’à Courtrai que les Limbourgeois ont été maladroits, emmenés par un Samatta approximatif qui a mal géré les espaces occasionnellement offerts par les locaux.

Pour éviter la disette, Genk s’en remet aux pieds de Ruslan Malinovsky ou de Siebe Schrijvers. Dès son arrivée, la saison dernière, Stuivenberg avait expliqué que la domination outrancière entraînait des corners et des coups francs, et donc des buts sur phase arrêtée. Le pied gauche magique de l’Ukrainien transforme les fautes en or, comme quand il dépose un coup franc excentré au fond des filets d’Ethan Horvath, ou permet à Omar Colley de provoquer un penalty à Courtrai. Et quand c’est Schrijvers qui s’y colle, Joseph Aidoo renverse Anderlecht à domicile. En attendant de se retrouver dans le jeu, Genk accumule des clean-sheets avec la possession, et des points sur des tirs à l’arrêt.

GUILLAUME GAUTIER

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