COMMENT GÉRER DES GARS CRAMÉS

Mons est le club de D1 dont les joueurs ont eu les congés les plus courts durant l’été 2011. Ils sont montés le 29 mai et ont repris les entraînements à peine trois semaines plus tard. S’ils ne remportent pas leur poule de play-offs 2, ils termineront cette saison le 5 mai. S’ils finissent premiers, ils joueront les 10 et 13 mai contre le vainqueur de l’autre groupe. Et s’ils s’imposent, ils affronteront les 17 et 20 mai le quatrième des PO1 pour une place en Europa League. Un programme de bagnards pour quelques Dragons qui sont presque systématiquement sur la pelouse depuis l’été 2010 : Tim Matthys, Nicolas Timmermans sont les plus réguliers. Matumona Zola, Jérémy Sapina et Jérémy Perbet (arrivé en janvier 2011) ont aussi un temps de jeu très costaud.

Le préparateur physique Bruno Leclercq détaille le défi : garder un maximum de monde au top pendant quelques semaines supplémentaires.

Quand les entraînements ont repris l’été dernier, c’était frappant que les joueurs n’avaient pas eu assez de congés ?

Bruno Leclercq : Il a fallu programmer une préparation différente, je ne pouvais pas imposer une charge de travail maximale dès les premiers jours car la fatigue était encore présente. Dans les premiers matches de championnat, on a bien vu qu’ils n’étaient pas à leur meilleur niveau. Maintenant, cette trêve très courte a aussi eu des avantages : l’état d’euphorie n’avait pas eu le temps de disparaître, tout le groupe vivait encore sur le nuage de la montée, c’est ce qui a permis de contrarier des adversaires plus forts comme Anderlecht, le Standard ou le Cercle. Cela a eu pour effet de se mettre dans une spirale positive et de masquer un certain déficit physique. Pendant tout le premier tour, j’ai dû bien observer chaque joueur pour voir où il en était. Et il y a eu beaucoup de travail différencié. Par moments, certains avaient besoin de plus bosser alors que d’autres devaient récupérer.

Vous saviez que tout le monde craquerait à un moment de la saison ?

Oui, le coup de mou était inévitable. Je savais que tous les joueurs se retrouveraient tôt ou tard à la ramasse. C’est arrivé en janvier mais ça aurait pu se produire plus tôt. Encore une fois, les bons résultats ont permis de garder la tête hors de l’eau un peu plus longtemps.

Ce coup de fatigue a été spectaculaire, on l’a constaté presque du jour au lendemain.

Ça s’explique. Après le premier tour, la trêve a de nouveau été très courte : quatre ou cinq jours. Début janvier, j’ai vu que beaucoup de gars manquaient de répondant. Les batteries étaient vides.

Dennis van Wijk les disait complètement cramés à ce moment-là mais ils pètent la forme aujourd’hui : comment est-ce possible ?

Tout le travail physique a été repensé avec Enzo. Certains avaient besoin de bosser plus, d’autres devaient être simplement entretenus, d’autres encore étaient en manque de repos. Au bout du compte, tout le monde a repris de l’oxygène, et maintenant, les joueurs se sentent bien.

Capables de jouer à nouveau les prolongations, de disputer quatre autres matches après les play-offs ?

Ce sera compliqué s’il faut tirer le groupe jusqu’au 20 mai. Après cela, il y en a quelques-uns qui devront encore jouer avec leur équipe nationale. Et le 14 juin, tout le monde doit à nouveau être au stade pour la reprise. Cela ferait deux années de suite avec des vacances raccourcies.

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