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COMMENT GAND A PIÉGÉ LES BRUGEOIS

C’était il y a presque deux ans. Les Buffalos de Hein Vanhaezebrouck, qualifiés pour les huitièmes de finale de la Ligue des Champions, semblaient lancés en trombe sur la route du titre. Leurs certitudes ont vacillé dans un derby des Flandres, quand Michel Preud’homme et ses Brugeois ont trouvé la parade au jeu de possession des Gantois.

Vingt-quatre mois plus tard, les rôles sont inversés. Le football précis et le costume de favori sont sur les épaules des Brugeois d’ Ivan Leko. Et la défaite, la première depuis le 25 octobre dernier, a lieu à la Ghelamco Arena. Comme pour accentuer le parallèle, le plan d’ Yves Vanderhaeghe ressemble furieusement à celui élaboré par Preud’homme au début de l’année 2016.

Le coach des Gantois regarde son onze, et il y voit du talent. À tous les postes. Individuellement, Gand fait partie du gratin national. Peut-être plus encore que son adversaire, où certains joueurs sont sublimés par l’expression collective, mais souffrent quand ils doivent faire la différence tout seuls. Alors, Vanderhaeghe impose des un-contre-un partout sur le terrain. Son trio offensif, composé de Roman Yaremchuk, Mamadou Sylla et Samuel Kalu, presse la relance brugeoise, pour empêcher le ballon d’arriver rapidement dans les pieds de Jordy Clasie, nouveau maître à jouer des Gazelles.

Incapables de créer le surnombre derrière, les Brugeois pourraient pourtant activer un quatre contre trois en impliquant Vladimir Gabulov dans leur circuit de relance. Malheureusement pour eux, le Russe est loin d’être un esthète balle au pied, sorte de nouvelle version de Ludovic Butelle au niveau du style. On est à des années-lumière des pieds de Marc-André ter Stegen, qui avaient permis au Barça de se sortir du pressing époumonant du Bayern de Pep Guardiola en demi-finale de Ligue des Champions. Le gardien allemand trouvait directement Luis Suárez, d’un ballon précis qui faisait trembler toute la Bavière. Gabulov en est bien incapable, et trouve plus souvent le front de Samuel Gigot que le corps d’un de ses coéquipiers.

Confronté à des défenseurs qui n’osent pas créer le premier décalage, Bruges doit faire des différences plus haut sur le terrain, et se retrouve confronté aux limites de son noyau. Depuis le départ de José Izquierdo, aucun Blauw en Zwart ne semble capable de gagner des matches sur un coup de génie. L’individualité du match s’appelle Samuel Kalu, et elle est dans le camp d’en face. Hans Vanaken, Ruud Vormer et Jelle Vossen, incarnations du football de Leko, sont des joueurs sublimés par la zone, car capables de se démarquer comme personne entre les lignes. Mais quand l’adversaire multiplie les prises en charge individuelles, leur manque de dribble ou de faculté de débordement coûte très cher.

Le Club doit alors s’en remettre à Anthony Limbombe, souvent isolé par Vanaken, mais l’ailier prend rarement le dessus sur un Thomas Foket très inspiré défensivement. Les montées au jeu tardives d’ Abdoulay Diaby et Emmanuel Dennis, capables de faire peur aux Gantois par leur sens de la profondeur, n’auront pas l’effet escompté.

Malgré tout, Bruges semble avoir le point en mains, et garde sa faculté impressionnante à faire la différence sur phase arrêtée. Mais cette fois, ce sont les Gantois qui profitent d’un corner et d’un penalty, offerts par une défense nonchalante de Stefano Denswil, anti-héros du match du leader.

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