© BELGAIMAGE

Comment Bruges a fait souffrir Gand

Prenez les dribbles de Moses Simon, la pointe de vitesse de Samuel Kalu et le flair de Brecht Dejaegere. Ajoutez-y un début de match complètement raté de la défense brugeoise, Dion Cools et Ahmed Touba en tête. Voilà pour la recette d’une ouverture du score précoce, qui aurait pu tourner à la correction si les Buffalos avaient montré plus de réalisme dans les vingt premières minutes. Une fois l’orage passé, le plan brugeois a pu s’installer sur la pelouse de la Ghelamco Arena.

Ivan Leko avait troqué son habituel 3-5-2 contre un 3-5-1-1. Un milieu en losange, à la pointe duquel se trouvait Lior Refaelov. La mission de l’Israélien était claire. Parce qu’en phase classique, Gand avait pris le meilleur sur Bruges en imposant des prises en charge individuelles partout sur le terrain. Des duels dans lesquels les Gantois, supérieurs physiquement et techniquement, prenaient souvent le meilleur sur les Gazelles. Refaelov devait donc se placer entre les lignes, dans le dos d’ Anderson Esiti et de Birger Verstraete, mais assez loin de Samuel Gigot et de Dylan Bronn pour les faire hésiter au moment de sortir de la ligne arrière pour coller Refa.

Surpeupler l’entrejeu, c’était un plan que Leko aimait déjà utiliser du côté de Saint-Trond, la saison dernière. L’idée est montée en puissance au fil de la rencontre, d’abord grâce à Refaelov, qui aurait pu offrir un but à Abdoulay Diaby dès la 25e minute, quand le Malien a perdu son duel avec Lovre Kalinic. Grâce à Hans Vanaken, ensuite, homme fort de l’écrasante domination brugeoise en seconde période. Sur une pelouse seulement occupée à moitié, alors que Brandon Mechele établit son campement dans le rond central et que Rangelo Janga revient courir sur les chevilles de Marvelous Nakamba, le numéro 20 du Club profite du surnombre axial et de son sens inné des espaces pour se démarquer en permanence. La qualité technique fait le reste, quand il trouve Refaelov dans le dos de la défense d’une passe merveilleusement calibrée, ou quand il slalome entre les Buffalos pour un exploit individuel qui aboutit dans les gants dynamiques de l’excellent Kalinic.

Pour donner de l’air à ses hommes, enfoncés dans leurs trente derniers mètres, Yves Vanderhaeghe réagit en lançant Giorgi Chakvetadze dans la bataille, pour faire reculer d’un cran Dejaegere. Contrairement à Esiti et Verstraete, qui semblent en congé quand Gand passe en possession, Brecht récolte des ballons, les remonte de quelques mètres et les envoie sur son trio de milieux offensifs, tous capables de mener une course de cinquante mètres ballon au pied. Insuffisant pour se montrer dangereux, mais assez pour laisser respirer la défense quelques instants, et lui donner des forces en suffisance pour résister aux assauts brugeois jusqu’à la dernière seconde.

En simplifiant le système de jeu mis en place par Hein Vanhaezebrouck, se contentant d’une circulation de balle qui va de l’arrière central à l’ailier en passant par un ballon en profondeur de l’arrière latéral, Vanderhaeghe a libéré les qualités techniques d’un secteur offensif exceptionnel sur le plan individuel. Kalu ou Simon sont capables de transformer un ballon anodin en centre dangereux, comme le seul but de ce choc des Flandres l’a encore rappelé. Et en play-offs 1, plus que sur le tableau noir, c’est dans les pieds des plus grands talents du championnat que les différences se font au marquoir.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire