COMME SOLLIED

Le Norvégien va se battre pour assurer le maintien de son ex-club belge et se distinguer au-delà de nos frontières.

Kjetil Rekdal a pris quatre points en quatre matches mais il mesure l’ampleur de sa tâche, s’il veut maintenir le Lierse en D1.  » Si nous ne prenons pas plus d’un point par match, nous descendrons « .

Comment voulez-vous jouer ?

Kjetil Rekdal : Une fois l’organisation au point et mes joueurs assez affûtés pour presser pendant 90 minutes, nous tiendrons nos adversaires à la culotte et jouerons en profondeur, pour les user. L’aspect défensif est une chose, il faudra aussi être dangereux dans nos raids. Nous ne pouvons nous permettre de construire tranquillement notre jeu depuis l’arrière. Nous devons chercher le chemin le plus court vers le but et nous défendre bec et ongles en perte de balle.

Est-ce possible avec ce groupe ?

Franchement, compte tenu de ce que le Lierse avait à mon arrivée, il est impossible de prendre 30 points en 17 matches. Sans renforts en janvier, nous n’avons aucune chance de nous maintenir mais je ne baisse jamais les bras. Je ne connais pas le sens de cette expression.

Pourquoi n’avez-vous pas changé immédiatement le système ?

Encore faut-il avoir le ballon pour cela. Mes entraînements sont plus intenses, avec plus de course, de répétitions, afin de tenir tout un match. A Westerlo, l’équipe a craqué en seconde mi-temps. C’était déjà mieux contre le Club et les matches à venir seront encore meilleurs. Nous devons aussi améliorer notre passing et nos centres. Une fois sous pression, nous devons mieux dégager le ballon. Sans condition physique, rien n’est possible.

Vous parlez peu aux joueurs. Sciemment ?

Je leur dis ce que je veux, ce qui est bon et mauvais. Je ne suis pas difficile. Il m’arrive d’être dur mais je peux me montrer compréhensif et même plaisanter. L’essentiel est que les footballeurs ne sachent jamais ce que pense l’entraîneur. Ils doivent savoir comment je veux jouer mais pas comment je vais me comporter lors de la théorie suivante. Sinon, ils s’endorment. Je m’adapte à leur comportement. S’ils réagissent bien, c’est que mon message est bien passé. Si leur réaction ne me convient pas, peut-être dois-je rectifier le tir pour qu’ils montent sur le terrain avec un bon état d’esprit. S’ils ne sont pas performants en semaine, je les écarte.

Ecrivez-vous tout comme Trond Sollied ?

Non. Je n’ai pas besoin d’écrire ce que je vois. C’est un excellent entraîneur mais ce qu’il fait, je peux le faire aussi. La Bundesliga m’a beaucoup appris. Les Allemands courent aussi vite à la 90′ qu’à la première minute. On prétend qu’ils gagnent sur leur caractère mais c’est aussi parce qu’ils débordent d’assurance. Ils se savent meilleurs physiquement. Quand le match est dur, ils savent qu’ils finiront par s’imposer. Ils parviennent à reculer leurs limites. D’ailleurs, j’étais toujours en forme quand je jouais là. Et nous affrontions semaine après semaine des clubs qui étaient aussi en forme.

Vous avez réintroduit un libéro flanqué de deux stoppeurs et de deux arrières latéraux alors que tout le monde joue en ligne. Pourquoi ?

Pour que l’équipe reprenne confiance. Il n’est pas certain que le Lierse poursuive le championnat avec ce système mais dans un premier temps, c’est la tactique la mieux indiquée. C’est reculer pour mieux sauter. Si l’équipe n’est pas capable de jouer en ligne, pourquoi le lui imposer ? Je préfère trois défenseurs centraux pour éviter que chaque passe en profondeur de l’adversaire amène le danger devant notre gardien. Cela dit, je ne veux pas être le coach d’un seul système. J’en ai pratiqué plusieurs avec Valerengen. Les joueurs l’appréciaient car ils savaient que chaque choix nous offrait un avantage. Le Lierse n’est pas aussi loin mais je compte bien l’amener à ce stade.

GEERT FOUTRÉ

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