Comme au bon vieux temps

Pourquoi Clijsters et Henin sont deux des grandes favorites de l’Australian Open.

La dernière fois que Justine Henin a disputé un tournoi du Grand Chelem, c’était il y a seulement deux ans, quasi jour pour jour, lorsqu’elle s’inclina en quarts de finale des Internationaux d’Australie face à… Maria Sharapova (WTA 14). La dernière fois que Kim Clijsters (WTA 18) a pris part à un tournoi du Grand Chelem, c’était en août dernier à l’US Open. Avec le succès que l’on sait puisqu’elle y glana le deuxième titre majeur de sa carrière en disposant de Venus Williams (USA, WTA 6) en huitièmes, de Serena en demi et de la Danoise Caroline Wozniacki (WTA 4) en finale.

La prochaine fois que Justine et Kim se retrouveront dans un même tournoi du Grand Chelem, ce sera donc, sauf catastrophe, la semaine prochaine à l’Australian Open. Et voici pourquoi elles sont capables de s’imposer dans cette épreuve :

1. Clijsters, après deux tournois de préparation à Cincinnati et Toronto (quarts et huitièmes) a réussi à remporter l’US Open 2009. Elle a ainsi prouvé qu’il n’était pas nécessaire d’avoir de nombreux tournois dans les jambes pour revenir au firmament du tennis féminin.

2. Kim et Justine sont deux anciennes numéros 1 mondiales et, si elles reviennent de leur retraite, elles n’en restent pas moins relativement jeunes (26 et 27 ans), soit plus ou moins l’âge de leurs principales adversaires.

3. En deux ans, pendant leur absence, le tennis féminin n’a guère évolué et personne n’a réussi à prendre le leadership. Comme Kim l’a fait l’an dernier, Justine retrouve donc un circuit qui n’a pas du tout changé et au sein duquel aucune joueuse n’a été capable de se construire une confiance inébranlable.

4. Elles ont démontré à Brisbane qu’elles étaient, déjà, prêtes à battre toutes les meilleures mondiales. Si Clijsters n’était que 18e mondiale lors de ce tournoi, c’est parce qu’elle n’a disputé que quatre épreuves en 2009. Sinon, en tant que lauréate d’un Grand Chelem, elle devrait se placer au moins dans le top 5, voire dans le top 3. Le fait que Justine ait réussi à lui tenir tête quasi trois heures durant, témoigne du fait que la Rochefortoise a, déjà et rapidement, recouvré tout son talent tennistique. Quant à Clijsters, elle a confirmé son succès new-yorkais.

Les vrais enseignements de Brisbane

Clijsters confirme qu’elle joue plus intelligemment qu’avant et qu’elle est capable désormais de modifier son plan tactique en cours de jeu. Son mental est meilleur qu’il ne l’était. Il y a deux ans, elle ne serait sans doute pas revenue comme elle l’a fait alors que Justine menait 3-0 et 5-3 dans la troisième manche… Henin est apparue tennistiquement quasi parfaite (sauf quelques petites erreurs de repères sur quelques points importants et… assez faible au niveau du service). Mentalement, elle est capable de retourner des situations catastrophiques (elle était menée 6-3 4-1) et elle est toujours meilleure face aux… meilleures comme la Serbe Ana Ivanovic (WTA 21) ou Clijsters ; contre la Hongroise Melinda Czink (WTA 37) mondiale, elle ne gagna qu’au tie-break du troisième !

Le fait que Kim se soit améliorée et que Justine donne l’impression d’être restée au même niveau donne un très léger avantage à la Limbourgeoise. Elle devrait mieux gérer les rencontres face à sa compatriote qu’elle ne l’a fait lors des trois finales perdues en Grand Chelem. Mais Carlos Rodriguez a nettement modifié le service de Henin, qui n’a pas encore trouvé la bonne coordination entre la présentation de balle et la frappe. Or, c’est le service qui demande le plus de temps à être intégré après un gros changement ou un long arrêt. Si Justine sert mieux qu’elle ne l’a fait à Brisbane, elle sera alors encore plus compliquée à battre. Mais elle ne sera pas tête de série et peut donc tomber sur n’importe qui (dont Clijsters) dès le premier tour !

Leurs principales rivales

Les s£urs Williams et, surtout, une Serena dont l’appétit n’est manifestement jamais rassasié. Il est cependant impossible de savoir à quel niveau se situe la cadette des deux Américaines. On sait cependant qu’elle est toujours extrêmement forte dans les grands rendez-vous, comme en témoignent ses succès 2009 au Masters, à Wimbledon et à… l’Australian Open.

Venus a disputé les finales de Wimbledon et du Masters (défaites face à… Serena). Petit bémol : elle n’a jamais gagné à Melbourne et n’y a disputé qu’une seule finale. Face à Serena, en 2003. L’an dernier, elle y avait même perdu dès le deuxième tour, face à la modeste Espagnole CarlaSuarez Navarro (WTA 46).

Et puis ? il y a une petite dizaine de prétendantes dont les trois Russes Svetlana Kuznetsova (WTA 3), Dinara Safina (WTA 2) et l’instable Sharapova… même si ses récents succès en exhibition face à Wozniacki et Venus laissent à penser qu’elle sera en forme dans quelques jours.

Reste Yanina Wickmayer (WTA 16) : brillante lauréate du tournoi d’Auckland et demi-finaliste de l’US Open. Le hic, c’est que suite à l’affaire de la suspension de deux ans, levée entre-temps, elle est contrainte de passer par les qualifications. Son Australian Open pourrait durer trois semaines… si elle va au bout.

Et les hommes ?

Côté masculin, les Internationaux d’Australie pourraient bien voir le Russe Nikolay Davydenko (ATP 6) mettre les favoris d’accord. Vainqueur du dernier Masters masculin, il a triomphé à Doha la semaine dernière. Ce qui n’aurait rien d’extraordinaire si, dans les deux épreuves, il n’avait pas battu les deux premiers joueurs, à savoir le Suisse Roger Federer et l’Espagnol Rafael Nadal. Le premier sera néanmoins le grand favori de l’Open australien, bien plus que le second qui n’a toujours pas retrouvé sa pleine confiance. Il faudra aussi compter sur Andy Roddick (USA, ATP 7), qui a gagné à Brisbane, et aussi, comme toujours, sur le fantasque Serbe qu’est Novak Djokovic, troisième mondial.

Côté belge, il faudra attendre la fin des qualifications. Qui plus est, Xavier Malisse (ATP 94) et Steve Darcis (ATP 122) ont tous les deux été contraints à déclarer forfait au cours des derniers jours. Auteur d’un beau parcours à Doha, le Liégeois a abandonné dans le deuxième set qui l’opposait à Nadal. Quant au Courtraisien, il a préféré renoncer aux qualifs de Sydney. Impossible, donc, de connaître exactement leur forme du moment. Ce n’est guère plus aisé avec les Rochus puisqu’ Olivier (ATP 57) a battu un non-classé avant d’être éliminé par le 29e joueur mondial qu’est le Serbe Viktor Troicki. Et son frère Christophe (ATP 86), c’est Federer qui l’a éliminé dès le premier tour…..

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