Colonval a la NOSTALGIE d’un foot populaire

Jean-Paul Colonval, ancien footballeur du Standard et du Daring entre autres, et aujourd’hui consultant de la chaîne cryptée BeTV, est un amoureux de la Coupe d’Angleterre. Outre-Manche, l’épreuve est une institution.  » Ce qui fait sa force ? D’abord, il y a tout le poids de la tradition. La FA Cup a pris son essor au xixe siècle. La Coupe de Belgique est née après la Deuxième Guerre mondiale, puis on l’a interrompue et on l’a finalement reprise parce qu’une Coupe des Coupes avait vu le jour au niveau européen. En Angleterre, un professionnel donnerait dix ans de sa vie pour participer à une finale de la Cup. Je pense même que, malgré l’attrait de la Ligue des Champions, un Anglais préférera toujours remporter la FA Cup plutôt que le championnat. La perspective de triompher dans le temple mythique de Wembley – où l’on retournera l’année prochaine – a toujours exercé un attrait magique. L’événement est aussi remarquablement rapporté sur le plan médiatique : on en parle des mois à l’avance. Chez nous, on commence seulement à parler de la Coupe la veille. La Fédération est en partie coupable : elle vend très mal son produit.

Autre atout de la FA Cup : la glorieuse incertitude qui plane sur l’issue des matches. Pourrait-on imaginer, en Belgique, voir l’équipe de 4e Provinciale du RWDM aller faire match nul à Anderlecht ? C’est pourtant ce qui s’est produit dans les Iles, tout récemment, puisque Exeter (qui ne fait pas partie de la Ligue Professionnelle) est allé faire match nul à Old Trafford contre Manchester United.

Et que dire du nombre de spectateurs ? Il y a dix jours, c’était un week-end de FA Cup en Angleterre. Les stades étaient pleins. Combien de spectateurs peut-on attendre dans nos stades, ce soir ? On ne choisit pas, non plus, les dates optimales. Si la coupe a du succès en Angleterre et en France, c’est aussi parce qu’elle se joue le week-end. En Belgique, on essaie tant bien que mal de caser les matches là où l’on trouve de la place dans le calendrier. Cette épreuve sert, à la limite, de bouche-trou « .

Jean-Paul Colonval a disputé la finale de Coupe de Belgique 70, avec le Daring, qui évoluait à l’époque en D2 :  » On a été battu 6-1 par Bruges, mais le plus extraordinaire, c’est que cette finale a longtemps détenu le record du nombre de spectateurs : 57.500. Les dirigeants du Daring avaient réussi, quelques jours plus tôt, un coup fumant en transférant les Allemands Rühl et Hornig de Cologne. Ce fut une fantastique opération de marketing. Le record de spectateurs n’a été battu que dix ans plus tard, lors d’une finale entre l’Anderlecht de RaymondGoethals au Bruges d’ ErnstHappel, qui a attiré 2.000 spectateurs de plus. Une telle affluence est devenue inimaginable aujourd’hui. A l’époque, le football était encore un sport populaire : pour 100 francs, on prenait place dans les pourtours. Aujourd’hui, on préfère les gens en col et cravate dans les business seats : ils sont moins nombreux, mais ils rapportent plus « .

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