Coeur vaillant

Après la Coupe, Liège rêve du titre.

Liège a été la première équipe à se qualifier pour la finale des playoffs. Si Charleroi a eu besoin d’une belle pour venir à bout d’Ostende, les Principautaires ont défait Pepinster en deux manches.  » Cet exploit demeurera certainement l’un de mes meilleurs souvenirs belges « , affirme MichaelHuger (33 ans).  » Personne ne s’y attendait. Lorsque j’avais été champion avec Anvers en 2000, on avait abordé les playoffs comme favoris, quand bien même nous avions terminé la saison régulière en deuxième position. La pression, de ce fait, était un peu plus intense. Nous nous étions imposés à l’Arena Mister V grâce à un lay-up d’ HerbertBaert et avions décroché le titre au détriment d’Ostende, qui avait terminé premier. Précédemment, nous avions déjà battu les Côtiers en finale de la Coupe de Belgique organisée… au Sart-Tilman « .

Un parallèle peut-il être établi ? Cette saison, Liège a également remporté la Coupe de Belgique en battant Charleroi en… demi-finales. D’un point de vue psychologique, cette victoire peut avoir son importance car les Liégeois ont pris conscience qu’ils pouvaient battre les Spirous.  » On les avait déjà battus en préparation « , rappelle Michael Huger.  » Mais cela ne compte pas : le contexte est très différent. Lors du premier match officiel, ils nous avaient laminés. Depuis lors, l’écart entre les Carolos et nous n’a cessé de s’amenuiser au fil des confrontations. Et nous avons finalement pris l’ascendant au meilleur moment. Pour battre Charleroi, il faut contrôler le rebond et empêcher les Spirous de développer leurs fast breaks. On l’a toujours su, mais il faut pouvoir appliquer cette théorie pendant 40 minutes. Nous y sommes parvenus à Roulers « .

Liège est monté en puissance au fil de la saison, pour atteindre son meilleur niveau au moment des échéances. Le signe d’une bonne gestion.  » Huit nouveaux joueurs étaient arrivés en début de saison. Le talent était là. Mais construire un collectif demande du temps. Aujourd’hui, Liège forme une équipe dans la pleine acception du terme « .

Au fil des matches et des entraînements, les joueurs provenant d’univers très différents se sont découverts des atomes crochus et un but commun. Ils ont appris à se connaître et à s’apprécier. Et la symbiose s’est réalisée.  » Le mérite en revient au coach, mais aussi aux joueurs qui ont su travailler dur. Dans la plupart des équipes, il y a souvent des irritations envers certains partenaires, parce qu’untel ne passe pas son ballon, ou qu’un autre rechigne à défendre. Rien de tout cela, chez nous. Personne ne se préoccupe de marquer davantage de points qu’un copain. Le basket est un sport d’équipe et on le considère en tant que tel « .

Cette finale de playoffs est la quatrième de la carrière belge de Michael Huger. Il en a gagné une, contre Ostende en 2000, et avait perdu les deux précédentes, en 1998 et 1999, chaque fois contre Charleroi.  » Je comptais déjà RogerHuggins parmi mes équipiers. C’était une très bonne équipe, patiemment bâtie par EddyCasteels. Actuellement, Liège est aussi en phase de construction. La différence avec Anvers, c’est que dans la Métropole, il y avait beaucoup de joueurs anversois, comme Herbert Baert, YvesDupont et WimVanhaele. Ici, à l’exception de DimitriJorssen et des jeunes, il n’y a pas de joueurs régionaux. Une question de temps, peut-être, mais aussi de talent dans les équipes de jeunes « .

Le plus ancien Liégeois

Michael Huger dispute sa troisième saison au Sart-Tilman. Il a participé à trois des quatre saisons du club principautaire en D1.  » Je suis le plus ancien du groupe actuel. J’ai connu l’époque de JohnVanCrombruggen, puis celle de JulienMarnegrave et enfin celle de GiovanniBozzi. La première saison, BarryMitchell et MarkMcSwain figuraient parmi mes équipiers. Je les recroiserai peut-être la saison prochaine sous le maillot de Huy. C’était une équipe formée de grands travailleurs. Ce fut une saison très spéciale pour moi, car Liège m’avait tendu la perche après qu’Ostende eut cassé mon contrat pour une anomalie cardiaque. La deuxième saison fut moins bonne : c’est toujours difficile de confirmer. On est déjà avertis pour la saison prochaine. Car la saison actuelle est réellement sensationnelle : personne ne s’imaginait que nous puissions atteindre un tel niveau « .

Entre-temps, Michael Huger est devenu le capitaine de l’équipe.  » J’avais déjà endossé ce rôle à Anvers, mais c’est la première saison que je porte le brassard à Liège. Je prends ce rôle très à c£ur. Le distributeur est toujours un peu le leader sur le parquet. En dehors, c’est différent : chacun mène sa propre vie et je ne joue pas au rassembleur. Les centres d’intérêts des uns ne sont pas forcément ceux des autres. Mais on est toujours heureux de se retrouver pour les entraînements, c’est aussi l’une des forces de Liège « .

Rien perdu avec l’âge

A 33 ans, Michael Huger est le véritable moteur de sa formation. Comme le bon vin, il semble encore s’améliorer.  » Je me sens bien, physiquement et mentalement, et je prends beaucoup de plaisir à évoluer dans une telle équipe. Je n’ai même pas l’impression d’avoir perdu en vitesse ou en endurance, avec l’âge « .

La saison qu’il réalise est une réponse à ceux qui l’avaient condamné prématurément, voici trois ans.  » Pour moi, cette péripétie ostendaise appartient au passé. Je ne tiens plus à revenir là-dessus. J’avais cette anomalie cardiaque quasiment depuis ma naissance et elle ne m’a jamais empêché de jouer. Aujourd’hui encore, j’effectue les mêmes exercices que les autres à l’entraînement. Et la succession de matches, qui s’enchaînent tous les deux jours, ne me perturbe pas « .

C’est aussi une réponse à ceux qui estimaient que Michael Huger n’était pas un complément idéal pour RalphBiggs. Car, à Liège, l’association fonctionne.  » Chacun peut avoir son opinion à ce sujet. A Ostende, les opinions divergeaient. L’un des hommes forts du club me voulait dans l’équipe, et l’autre pas. Cette saison, avec Liège, notre association a parfaitement fonctionné. Ralph Biggs est aussi devenu un joueur plus complet. Il est plus à l’aise sur jeu placé et ne mise plus uniquement sur sa vitesse pour les fast breaks « .

Michael Huger s’est mis à rêver d’un doublé avec Liège, semblable à celui qu’il avait réalisé avec Anvers en 2000.  » Et je ne suis sans doute pas le seul dans le groupe à rêver. L’appétit vient en mangeant, et à partir du moment où l’on a atteint la finale, on veut aller jusqu’au bout « .

Daniel Devos

 » Personne ne s’imaginait que nous puissions ATTEINDRE UN TEL NIVEAU  »

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