Coaching la politique flamande

7 nouveaux entraîneurs en Flandre, c’est énorme !

Avec De Boeck, le G. Beerschot aura une belle pelouse

Au Kiel, Jos Daerden enregistra d’abord un 29 sur 39 avant une série calamiteuse de 8 points sur 48.  » Les résultats auraient dû être mieux répartis dans le temps « , a déclaré Daerden à Het Laatste Nieuws.  » Si vous retournez dans l’autre sens ces résultats, vous terminez sur une note positive.  » Dans ce contexte, on s’est demandé dans les hautes sphères du club anversois si prolonger le contrat de Daerden était vraiment opportun. Le coach lui-même répéta à plusieurs reprises qu’il était très heureux de travailler avec le directeur technique Gunther Hofmans et le président Herman Kesters.

Jos Verhaegen, l’homme fort du club, ne fut pas cité et a déclaré à notre magazine :  » Je n’ai rien contre Daerden, mais s’il signait un nouveau contrat à long terme et débutait la saison prochaine par un 2 sur 15, cela mettrait le club dans une position délicate. J’ai demandé si le club pouvait se permettre de remercier Daerden, de lui payer ses indemnités de rupture tout en payant le salaire d’un nouvel entraîneur. J’ai suggéré de donner à Daerden un contrat pour une demi-saison ou de le faire travailler à la pige. Mais ce n’était pas possible.  » Le 18 mai, le club annonçait qu’il ne prolongeait pas Daerden.

Trois jours plus tard, le président Kesters présentait son nouvel entraîneur Glen De Boeck, qui avait pourtant resigné jusqu’au 30 juin 2014 avec le Cercle Bruges en avril. Kesters, actif dans l’outillage de jardin, a dit que De Boeck et lui se connaissent depuis longtemps. Apparemment, De Boeck l’aurait appelé pour poser une question sur sa tondeuse à gazon, et  » d’un sujet on est vite passé à un autre « .

Verhaegen, qui tout comme Hofmans n’était pas présent lors de la présentation de De Boeck, a ensuite reproché à Kesters d’avoir informé tardivement les responsables du club sur sa conversation avec De Boeck.

Le vice-président René Snelders déclarait le 25 mai :  » Herman Kesters a habilement joué en solo.  » Il semble se confirmer maintenant que Kesters ait voulu se faire valoir. Depuis son arrivée, il estime que son pouvoir au sein du club est trop limité et n’a jamais été apprécié des supporters anversois.

Dury dans les grandes chaussures de MPH à Gand

Francky Dury (qui a signé pour trois ans chez les Buffalos) a été le seul entraîneur envisagé pour pallier le départ de Michel Preud’homme au FC Twente… selon le manager Michel Louwagie. Le président Ivan De Witte avoue pourtant avoir songé à d’autres candidats. Pour MPH, le challenge gantois n’était plus présent après avoir décroché la deuxième place et la Coupe. Il emporte dans ses bagages Jos Daerden comme assistant après le refus de tous ses collaborateurs de La Gantoise !

Le T2 Manu Ferrera a négocié à la fois avec Gand -qui a vraiment voulu le conserver, question de continuité tactique- et avec Twente pour finalement resigner pour trois ans chez les Buffalos. Le coach des Espoirs Bob Peeters tente lui l’aventure au Cercle. Quant à Stan Van den Buijs, spécialistes scouting et vidéo, il ne souhaitait pas d’un job à l’étranger.

Jan Van Steenberghe, qui a obtenu son diplôme d’entraîneur des gardiens, travaillait aussi depuis 18 ans pour une société de construction et a fait savoir qu’il arrêtait : il est remplacé par Jacky Munaron, son ancien mentor à Anderlecht.

La formation scientifique de Renaat Philippaerts – spécialiste de préparation physique – est importante et il a dès lors prolongé à Gand. Peeters est remplacé au poste d’entraîneur des Espoirs par David Penneman, qui s’occupera désormais davantage de Gand et moins de l’école d’entraîneurs et du topsport.

De Roover reçoit sa chance en D1 à Zulte Waregem

Dury se souvient encore de ce lundi de Pentecôte où il entendit son président Willy Naessens lui dire au téléphone : -Nous avons un problème… Cela faisait deux semaines que Dury bossait à la préparation de Zulte Waregem pour la prochaine saison et il a demandé à son président : – Un joueur va-t-il partir ? Mais il lui a répondu :  » Non, on a un problème avec toi. Ivan De Witte vient de m’appeler pour me demander s’il pouvait parler avec toi et je ne souhaite pas t’en empêcher.  »

Dury se voyait bien à Gand :  » Nous jouerons l’Europe et structurellement le club a une longueur d’avance. De plus, le président Naessens a dit que ce n’était pas trop grave.  » Dès la première conversation avec la direction gantoise, Dury a senti que cela allait aboutir.  » Je ne voulais signer que lorsque tout eût été réglé entre les deux clubs.  » Dury reçut une ultime proposition de Zulte Waregem (une amélioration de son contrat et un bail jusqu’en 2015 au lieu de 2012) mais est resté sur sa décision. En fin de compte, les négociations auront duré dix jours.

Pendant ce temps, le manager de Zulte Vincent Mannaert entamait les pourparlers en vue de trouver un nouvel entraîneur. Parmi les candidats potentiels, le profil type du successeur de Dury fut dressé : un gars qui pouvait s’accommoder de la politique des petits pas si chère au club flandrien, rayonner d’enthousiasme et s’intégrer à la structure existante. L’expérience en D1 était un atout mais pas obligatoire. Mannaert ne dut pas chercher bien loin puisqu’il poursuivit jusqu’au bout les discussions avec le premier candidat : Bart De Roover.

Il fut intronisé nouveau mentor de Zulte Waregem le lendemain du départ de Dury. Pour lui c’est une consécration d’être head coach en D1 après avoir gravi les échelons comme coach de successivement Wuustwezel (Promotion), Cappellen (D3) et Waasland (D2).

Le reste du staff est resté : l’entraîneur adjoint Eddy Van den Berge, l’entraîneur des gardiens Gianni Devos et le préparateur physique Bram De Winne, qui obtient un contrat à temps plein.

Courtrai : Vanhaezebrouck se cassera moins vite que Leekens

Georges Leekens avait signé un contrat pour cinq saisons (3+2), mais avait trouvé un accord pour aller entraîner Lokeren. Le président Joseph Allijns se fâcha très fort contre son homologue du Daknam, Roger Lambrecht. La question fut même soulevée lors d’une réunion de la Ligue pro. Allijns permit finalement à Leekens de discuter avec l’Union belge après avoir été contacté pour reprendre les Diables Rouges. Partager son temps entre Courtrai et les Diables aurait été impossible pour Leekens, la fédération dédommagea le Kavé comme prévu dans une clause du contrat de Leekens et toutes les parties furent satisfaites.

Trouver un successeur à Leekens fut long. Emilio Ferrera a longtemps été le candidat le plus sérieux, ce fut même communiqué sur le site officiel du club. Que le Bruxellois aux origines espagnoles ne soit pas parvenu à un accord au Stade des Eperons d’Or est dû à ses prétentions financières, qui égalaient celles de Leekens. Or, la direction courtraisienne souhaitait plutôt utiliser l’argent encaissé dans l’achat d’un nouveau joueur. La nomination de Hein Vanhaezebrouck T1 n’est pas vraiment surprenante, parce que l’ex-coach de Genk a encore de nombreux adeptes au sein de la direction. C’est surtout sa volonté de développer un football offensif qui aura constitué un plus.

Depuis son premier passage comme T1 à Courtrai, le club s’est fortement professionnalisé mais c’est Jean-Marc De Grijse, membre du conseil d’administration, qui décide de tout. Le président Allijns sert surtout de porte-parole et figure de proue, mais n’y connaît pas grand-chose sur le plan sportif. De Grijse est le fils de l’ancien président du club Arsène, il parcourt presque chaque semaine la France entière à la recherche de nouveaux joueurs et est un vrai connaisseur du foot.

Maes au c£ur d’un grand nettoyage à Lokeren

Roger Lambrecht s’est vu offrir les services de Peter Maes par l’entremise d’un agent. Initialement, le magnat du pneu voulait à nouveau travailler avec Leekens. Le deal était écrit sur papier jusqu’à ce que l’offre de l’équipe nationale belge arrive, une proposition non refusable. Quant à Rudi Cossey et Freddy Heirman, ils deviennent les entraîneurs adjoints.

Même en ce qui concerne les arrivées de nouveaux joueurs, certaines choses semblaient déjà acquises. Lambrecht est prêt à payer beaucoup, même pour des joueurs encore sous contrat ailleurs. D’où le transfert rapide du milieu de terrain récupérateur Koen Persoons, venu de Malines avec Maes.

La grande différence avec avant, c’est que Lambrecht n’est plus conseillé par le manager Willy Verhoost, remplacé par Willy Reynders. Verhoost, revenu à Daknam la saison dernière pour assurer la transition des jeunes vers le noyau A se cherche un peu dans la nouvelle configuration du club. Lambrecht et Reynders dressent les grandes lignes au niveau sportif : au lieu de se concentrer sur des joueurs étrangers chers et risqués, Lokeren choisit la piste des Belges talentueux et ayant la positive attitude. Le bouillant président lokerenois s’est dit prêt à accepter l’opération de nettoyage voulue par Reynders et Maes.

Derrière les Casernes, Brys est toujours Monsieur-je-sais-tout

Le 14 avril dernier, Maes nous avait déclaré :  » Malines ne fait pas d’efforts financiers pour renforcer le noyau et ça me chipote.  » Maes a travaillé quatre saisons derrière les Casernes, brûle d’ambition et adore progresser. Avec le Malinwa, il a terminé à la 7e place lors de la saison régulière. Pour faire encore mieux, il fallait à son avis des ressources supplémentaires. Ce que le club n’avait pas prévu, se concentrant, selon Maes, plutôt sur le projet de nouveau stade.

Lorsque Lokeren a manifesté de l’intérêt, Maes fit usage de la clause libératoire dans son contrat, qui courait jusqu’en 2012. A Lokeren, il semble possible de faire mieux que la saison dernière, lorsque l’équipe termina avant-dernière lors de la saison régulière. L’homme fort du KaVé, Johan Timmermans, ne croit pas un instant que Maes soit parti à Lokeren pour accomplir des progrès sportifs. Il a déclaré à la Gazet van Antwerpen :  » La seule raison pour laquelle Maes va à Lokeren, c’est l’argent.  »

Le 27 mai, c’était au tour de Malines de présenter à la presse le successeur de Maes : il s’agit d’une autre vieille connaissance Marc Brys (ex-Germinal Beerschot et Mouscron) qui a travaillé au FC Eindhoven et au FC Den Bosch ces deux dernières années. Lors de l’engagement de Maes il y a quelques années, Brys figurait déjà sur les tablettes du club de la cité archiépiscopale, selon Fi Vanhoof.

Brys a expliqué son choix en affirmant qu’il a été attiré par Malines comme on peut l’être par une belle femme. Il a ajouté que  » le niveau de la D1 belge est de loin supérieur à celui de la D2 néerlandaise « . Merci beaucoup ! La promotion vers l’élite des Pays-Bas mettait trop de temps à se concrétiser dans son club précédent, d’où son arrivée.

Le Cercle parie sur le charisme de Peeters

Glen De Boeck a quitté les Vert et Noir après trois saisons, pendant lesquelles il a notamment signé une belle 4e place au classement 2007-2008 et atteint une finale de Coupe de Belgique, perdue 3-0 contre Gand en mai dernier. L’un des plus jeunes coaches de D1 s’est trouvé un nouveau défi. Le potentiel du club anversois est indéniablement plus élevé que celui du Cercle et la Métropole offre une résonance plus importante aux prestations. Les raisons citées pour son passage à Anvers sont principalement familiales : comme enfant, il suivait le Beerschot avec son père, il habite à proximité du Kiel et veut rattraper le temps avec ses deux filles en bas âge, qu’il estime avoir négligées pendant trois longues années.

Il confirme avoir pris sa décision à la suite d’une conversation privée à propos d’une tondeuse à gazon défectueuse avec Herman Kesters. Puis il informa le président du Cercle Frans Schotte.

De Boeck avait signé le 9 avril dernier un nouveau contrat jusqu’en 2014 au Cercle, mais a souligné qu’il avait déjà conclu cet engagement oralement près d’un an auparavant. Il a utilisé une clause lui permettant de quitter à tout moment la Venise du Nord contre une somme équivalente à celle que le Cercle aurait dû lui payer s’il le licenciait.

Bob Peeters s’est vu proposer de coacher le Cercle via son agent Nico Vaesen, qui lui a signifié qu’il pouvait quitter ses fonctions à Gand via un gentlemen’s agreement au cas où il faisait un pas en avant dans sa carrière. Selon le directeur général Yvan Vandamme, le Cercle aurait versé à Gand  » un montant symbolique  » de la valeur d’une caisse de bon vin pour le transfert de son nouveau mentor. Le Cercle avait auparavant tâté le terrain avec Jos Daerden et Bart De Roover, mais a préféré Peeters  » parce qu’il s’agit d’un jeune entraîneur avec une expérience de joueur au niveau international, qui dispose de beaucoup de charisme, d’une vision du jeu claire et d’une passion du métier qu’il communique facilement « . l

par la rédaction

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