COACH VICTOR PUA

« On ne peut pas choisir ses adversaires. Il faut prendre ce qui vient. Je sais évidemment que l’Uruguay est dans un groupe très difficile. Nous sommes dans la poule de la France, une équipe à laquelle on ne trouve aucune faiblesse. C’est l’élite absolue. Elle a de fortes chances de reconduire son titre. Le Danemark a été brillant pendant les qualifications et les tournois lui réussissent bien. Il ne faut pas sous-estimer le Sénégal non plus: il a d’excellents joueurs qui évoluent généralement en France, ce qui veut tout dire.

L’Uruguay a été le dernier pays à se qualifier pour le Mondial. J’ai longtemps cru que nous parviendrions à nous qualifier directement mais notre défaite au Venezuela a tout remis en cause. Nous avons donc dû disputer des barrages contre l’Australie. Nous avons été battus 1-0 là-bas. Ça prenait vraiment mauvaise tournure. Pour résumer l’affaire, ce fut vraiment pénible. Mais la seule chose qui compte, c’est que nous sommes qualifiés. Nous n’y étions plus parvenus depuis 1990. Il était grand temps que l’Uruguay se manifeste à nouveau sur la scène internationale.

Ce qui m’insuffle confiance, c’est que l’équipe a toujours répondu présent dans les matches décisifs. La défense et l’entrejeu sont solides. Seule la finition laisse à désirer. Evidemment, il y a toujours des choses à améliorer. La base est convenable mais nous manquons de précision et de créativité, aussi, pour surprendre nos adversaires. Ça peut paraître bizarre mais un des gros avantages de la formule du Mondial, c’est que vous êtes délivré du stress de jouer à domicile ou à l’extérieur. Le Japon et la Corée du Sud constituent des terrains neutres. Quelles meilleures conditions de jeu pourrait-on trouver?

Le fait que beaucoup d’Uruguayens évoluent à l’étranger ne me cause pas de problème. Au contraire, je considère leur émigration comme un signal positif. Ça veut dire que nous avons de bons joueurs. Naturellement, le public uruguayen préférerait qu’on sélectionne les joueurs qu’il voit à l’oeuvre toutes les semaines, mais la situation économique du pays ne nous le permet pas. D’autant que la puissance financière des grands club européens est extrêmement attractive. Il est normal que nos meilleurs joueurs s’expatrient.

Notre sélection regorge de jeunes joueurs. Le football uruguayen se trouve dans une phase de transition. Une nouvelle génération se forme. Jusqu’à présent, ces jeunes se sont bien débrouillés. Ils ont eu la chance d’être entourés par quatre ou cinq vieux renards.

Je suis devenu sélectionneur suite au départ inattendu de Daniel Passarella, qui a mis tout le pays en état de choc. J’étais son adjoint et je me m’attendais pas moi-même à ce qu’il démissionne. Mais je respecte sa décision. J’ai énormément d’estime pour Daniel. Je le respecte. Il m’a toujours traité avec beaucoup d’égards. Je le considère comme un ami ».

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