COACH SRECKO KATANEC

« Le tirage au sort n’était pas important. Quel que soit le groupe dans lequel nous sommes, nous sommes considérés comme des outsiders. Nous rencontrerons l’Espagne, qui en est à sa dixième Coupe du Monde. Le Paraguay et l’Afrique du Sud ont également participé à des tournois de cet acabit. Ça leur offre un avantage mais les traditions sont faites pour être rompues. Nous ferons de notre mieux, nous nous battrons avec courage en espérant un coup de pouce de Dame Chance.

Nous avons pris part à l’EURO 2000 mais c’est du passé. En football, sept jours peuvent constituer une éternité. Nos souvenirs ne nous apportent rien. Ce qui est ennuyeux, c’est que la plupart des internationaux slovènes ne sont pas titulaires dans leur club. Ça me tracasse. Il y a une grande différence entre jouer régulièrement et être cloué sur le banc. Ce qui est déterminant, c’est que les joueurs sont en forme. Je vais leur concocter une préparation adéquate. Ils ne manquent certainement pas de motivation, ce qui n’est pas sans importance.

Je ne supporte pas d’entendre raconter que la Slovénie dépend des éclairs et de l’humeur de Zlatko Zahovic. On le considère comme l’étoile du football slovène mais ce n’est pas le cas. J’ai eu une sérieuse conversation avec lui. Comme tous les autres, il va devoir mouiller son maillot pour la Slovénie. L’avantage, c’est que nous avons éliminé la Roumanie, dans les barrages, sans l’aide de Zahovic. Je ne manque pas d’expérience. J’ai participé au Mondial 1990, à l’EURO 1984 et à deux éditions des Jeux Olympiques avec la Yougoslavie. Je ne veux pas que l’équipe sombre parce que des individus se mettent trop en évidence.

Je suis contre les joueurs-clefs aussi. Nous n’avons besoin de personne, nous tirerons notre plan en groupe. Nous avons été privés de beaucoup de joueurs pendant les qualifications. Il n’y a pas d’étoiles dans l’équipe, je ne le permets pas.

J’ai besoin de 23 joueurs que je peux aligner. Je n’emmène personne sur base de ses mérites passés. Comme je ne m’attends pas à ce que nous disputions plus de trois ou quatre matches, un noyau de 23 joueurs est même trop large. Un Mondial ne sert pas à apprendre mais à faire ses preuves.

Les favoris? Ce sont toujours les mêmes: la France, le Brésil, l’Italie, l’Argentine et l’Allemagne. Ces sélections comptent 20 joueurs de niveau équivalent. Elles digèrent facilement des blessures ou des suspensions. Et elles possèdent l’expérience nécessaire. Durant un tel tournoi, c’est souvent décisif.

Tout le monde parle du Portugal mais je ne crois pas tellement en cette équipe. Elle n’est pas équilibrée. Elle possède six ou sept footballeurs fantastiques mais sa défense est vraiment très faible.

Je ne sais pas encore si je demeurerai sélectionneur de la Slovénie au terme du Mondial. Nous verrons ça après. En tout cas, j’ai travaillé d’arrache-pied. J’ai appris aux joueurs à jauger leurs qualités correctement, sans jamais sous-estimer leur adversaire. J’ai insufflé confiance aux Slovènes: ils peuvent affronter n’importe quel adversaire avec succès, même les plus forts ».

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire