COACH SENOL GUNES

« J’avais espéré me retrouver dans le groupe d’un des trois grands favoris: le Brésil, l’Argentine ou la France, pour que personne ne puisse dire, si nous nous qualifions, que c’est grâce à la faiblesse de notre poule. Nous voilà avec le Brésil, le Costa Rica et la Chine. Sur papier, ce groupe semble abordable et nous devrions nous qualifier, comme le Brésil. Mais je me méfie de la Chine. Son sélectionneur, Bora Milutinovic, réserve toujours des surprises. Le Costa Rica est un petit pays, mais qui sait ce qu’il nous réserve? Cela dit sans que ma confiance en mon équipe soit entamée. Nous visons les quarts de finale. Si nous ne les atteignons pas, nous serons déçus.

Nous avons les atouts nécessaires. Nous avons une véritable vedette, Hakan Sükür, de Parme. Il est le joueur turc le plus titré de tous les temps et il a qualifié l’équipe pour le Mondial en marquant six buts durant les qualifications. Rusta Recber, de Fenerbahçe, a défendu notre but durant les 12 matches. Il s’est révélé très fiable. Alpay Ozalan, un défenseur d’Aston Villa, a gagné notre match contre la Macédoine à lui tout seul en réussissant un hat-trick.

Beaucoup d’internationaux turcs évoluent à l’étranger. Tugay Kerimoglu et Hakan Unsal se débrouillent bien à Blackburn. J’en suis surtout heureux pour Hakan Unsal, car il était sur une voie de garage à Galatasaray. En Espagne, nous avons Tayfun Korkut et Nihat Kahveci (Real Madrid). Et en Allemagne, Yildiray Basturk contribue à faire les beaux jours du Bayer Leverkusen. En Italie, Okan Buruk et Umit Davala constituent actuellement des seconds choix, respectivement à l’Inter et à Milan. Parfois, ils sont blessés et je ne suis pas toujours au courant de la nature et de l’évolution de leurs blessures. Nous avons aussi sélectionné Mustafa Izzet, de Leicester, une fois sa blessure guérie.

Les blessures sont le cauchemar d’un entraîneur. Le genou de Sergen Yalcin le prive du Mondial. Alpay se donne toutes les peines du monde pour revenir à temps. J’ai appris que son problème vient d’un mauvais traitement médical et qu’il aimerait revenir en Turquie pour s’y faire réopérer de la cheville.

J’ai dû laisser une série de joueurs au repos pour notre match amical contre l’Equateur, à Breda. Je ne pouvais tout simplement pas prendre de risques. D’ailleurs, par prudence, j’ai effectué une large présélection et je n’ai divulgué les 23 élus qu’à la dernière minute. Beaucoup de joueurs vont être dédaignés mais il leur appartient de faire leurs preuves dans les matches amicaux, même si ce genre de rencontre n’est pas le point fort des Turcs. Traditionnellement, ils y sont trop légers. Ça doit changer. Ils doivent apprendre à se concentrer sur les joutes amicales aussi. Je ne me suis pas intéressé directement au résultat de ces rencontres. Je voulais surtout tester un maximum de joueurs et voir dans quelle mesure notre système de jeu, le 4-4-2 ou le 3-5-2, fonctionne. Ces nombreux changements ont nui à la motivation.

Je mise sur l’Argentine, la France ou le Brésil pour le titre mondial, mais l’Espagne et le Portugal pourraient être les révélations du tournoi ».

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