COACH HERNAN DARIO GOMEZ

« Disons-le ainsi: nous ne dansons pas avec les plus mauvais. Je n’irai pas jusqu’à qualifier notre groupe de mortel mais nous affrontons des adversaires de très haut niveau. L’Italie et la Croatie font partie des favorites du tournoi. Le Mexique a déjà participé à plusieurs phases finales et ne manque pas d’expérience.

C’est notre première participation. Nous sommes donc en retard. Je ne crois pas que le gigantisme de l’organisation nous paralyse. L’équipe a appris à supporter la pression et à assumer ses responsabilités. J’ai même été surpris du calme avec lequelle elle a affronté l’Uruguay, alors qu’il s’agissait d’un match très important, puisque nous devions prendre un point pour assurer notre qualification.

L’avenir nous dira jusqu’où nous irons. Il faut que chacun comprenne que nous allons en Asie pour apprendre, point à la ligne. J’ai retenu cette leçon du Mondial 1994. J’étais entraîneur adjoint de la Colombie. Elle est partie la tête pleine de rêves, balayés dès le premier tour. Lorsque nous sommes rentrés au pays, la critique nous a laminés sans la moindre pitié.

L’Equateur ne manque pas de talent. Agustin Delgado est un tout bon attaquant, Alex Aguinaga est talentueux aussi, Ulises De la Cruz est important pour l’équipe et Ivan Hurtado en devient le leader naturel.

Je préfère mettre l’accent sur l’esprit de groupe. Ces garçons s’entendent très bien. Nous avons formé une équipe solide, qui est devenue une sorte de famille. Les Equatoriens sont d’un naturel honnête et loyal, et on retrouve ces qualités en équipe nationale. Nous avons soigné l’accompagnement des joueurs, nous leur avons fait prendre conscience de l’importance du métier qu’ils exercent. Si l’équipe est soudée, le pays tout entier le sera: et alors, tout le football équatorien sera derrière cette équipe.

Nos prestations restent très irrégulières. Par moments, l’équipe manque de maturité, mais nous y travaillons. C’est pour ça que nous avons disputé autant de matches amicaux. Ce temps passé ensemble à l’hôtel, ces voyages, ces efforts et ces sacrifices peuvent être très ennuyeux mais ils nous ont aidés à grandir et à devenir une équipe concurrentielle sur le plan international.

Nous sommes même venus en Europe. Ce fut un moment important de la préparation. J’ai dit aux joueurs qu’en fait, leur match contre la Turquie était le premier de leur Mondial. Et ils ont gagné 1-0! Ce fut le plus grand moment de triomphe de ma carrière.

Je suis particulièrement reconnaissant à l’Equateur. Je suis colombien mais je me plais dans ce pays et je pense que je n’y suis pas seulement devenu un meilleur entraîneur, mais surtout un homme meilleur. J’étais loin d’être convaincu à mon arrivée. Le pays était divisé, submergé par les problèmes, et parfois, j’ai eu envie de rentrer en Colombie. Mais je suis resté et j’ai fait la connaissance de gens qui m’ont touché par leur honnêteté et leur sens incroyable de la solidarité ».

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