COACH GUUS HIDDINK

« La perspective d’affronter bientôt le Portugal et la Pologne est excitante. Les connaisseurs attendent beaucoup du Portugal mais nous avons un énorme avantage par rapport à eux: nous les connaissons comme notre poche. C’est moins le cas de la Pologne, car elle n’est pas souvent présente dans les grands tournois, depuis quelques années. Les Etats-Unis constituent une inconnue également. Je suppose qu’ils vont évoluer dans une variante du style de jeu européen.

Je suis confiant: nous allons nous qualifier pour le deuxième tour. Avec un football à la néerlandaise? Oh, j’entends cette réflexion tous les jours. Au moins. Elle ne correspond que partiellement à la vérité. Il aurait été absurde de vouloir introduire ici le système de jeu néerlandais, sans même connaître les joueurs.

Après cinq ou six mois, j’ai eu l’impression que les joueurs étaient prêts à suivre la voie que j’avais tracée aux Pays-Bas auparavant. Un des problèmes auxquels je suis confronté est le manque d’expérience des Coréens. La K-League, le championnat coréen, ne représente pas grand-chose. Heureusement, les joueurs sont ouverts aux idées nouvelles et ils apprennent très vite. C’est incroyable. Durant cet apprentissage, ils commettent évidemment beaucoup d’erreurs mais ils en tirent aussi des leçons. En Europe, et surtout aux Pays-Bas, les jeunes footballeurs sont beaucoup trop entêtés. Ils débordent de talent mais ils ont une mentalité trop négative et ils refusent d’apprendre.

Le manque de puissance physique et de stature des joueurs constitue un gros souci. C’est pour ça que j’ai inclus dans notre programme de préparation beaucoup de matches contre des équipes africaines et européennes solides. Dans le passé, la Corée du Sud a disputé des matches amicaux contre des équipes asiatiques de deuxième, voire de troisième rang. Elle les a gagnés les doigts dans le nez et tout le monde pensait que tout marcherait puis, une fois à pied-d’oeuvre, l’équipe a été trop juste face à des équipes d’envergure. Si vous les envoyez au feu, vous risquez de les voir courir derrière les événements. De fait, nous avons perdu des matches amicaux. Mais nous avons appris beaucoup de nos confrontations avec la Tchéquie et le Nigeria.

Une autre source de soucis: les Coréens qui évoluent loin de leur pays, en Europe, généralement. Ils y jouent fort peu. J’en ai discuté avec leurs managers mais ils ne placent les joueurs qu’en fonction de l’argent. Plus ils peuvent en toucher, moins ils accordent d’intérêt à la marge de progression de leurs joueurs dans ce club.

Maintenant, il y a de facteurs positifs. Le public, par exemple, qui soutient son équipe. L’ambiance dans les stades est incroyablement positive, ici, mais je peux m’imaginer que les équipes européennes vont souffrir. L’autre point positif concerne notre préparation. Depuis janvier, nous sommes ensemble, 24 heures sur 24. Nous avons joué beaucoup de matches tout en nous entraînant beaucoup. J’ai souvent mis l’accent sur la mobilité et l’explosivité des Coréens, qui sont phénoménales. Ce sont vraiment leurs armes et ils doivent les exploiter à fond ».

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