COACH CESARE MALDINI

« Je proviens d’une école où le résultat prime le reste. On critique fréquemment le football italien. On nous surnomme les rois du catenaccio. Cette tactique nous a quand même offert le titre mondial en 1982. Notre force était alors la solidité de notre défense, avec deux stoppeurs et un libero, une défense à partir de laquelle nous partions en contre.

Après mon engagement comme sélectionneur du Paraguay, je n’ai guère eu le temps de modifier la tactique de l’équipe. Qu’importe donc si j’espérais introduire un libero ou non. D’ailleurs, pourquoi voudrais-je bazarder un système alors qu’il a réussi au Paraguay, puisque celui-ci s’est particulièrement bien débrouillé pendant les qualifications, alors que le Brésil a eu toutes les peines du monde à obtenir son billet pour l’Asie? Je ne dois donc pas apporter de grandes modifications au style de jeu du Paraguay.

Faire la connaissance de tous les joueurs a été difficile. Je pense que le Paraguay est le seul pays à aligner des footballeurs tant en Europe et en Amérique du Sud qu’au Mexique. Avec autant de programmes différents, le sélectionneur est confronté à un puzzle impossible.

L’équipe s’appuie évidemment sur son gardien, Chilavert, et sur une défense de quatre hommes: Arce, Ayala, Gamarra et Caniza. Un autre pion important est Roque Santa Cruz. Toutefois, la véritable force du Paraguay réside dans son collectif. Il recèle de fortes personnalités.

La presse paraguayenne n’est pas plus critique que les autres. La différence, c’est que j’y donne des conférences de presse pour 15 journalistes. Ils étaient 80 quand j’occupais ce poste en Italie. Je n’ai pas apprécié que les journaux écrivent que j’avais accepté le poste uniquement pour l’argent. Je vis dans le monde du football depuis 30 ans et je n’ai vraiment plus besoin d’argent. J’ai rempli mon bas de laine.

Je n’ai pas été vraiment surpris qu’on fasse appel à moi. C’est un honneur. J’ai toujours eu un faible pour le football sud-américain et j’étais ravi de pouvoir diriger la sélection du Paraguay. De leur côté, les joueurs m’ont assuré qu’ils étaient heureux de travailler avec un entraîneur italien. C’est un défi. Je me lance dans une aventure dont je ne distingue pas les limites. Mais je ne dois pas m’attarder sur ces questions. Je n’ai pas de temps à perdre. Je suis prêt pour ma quatrième Coupe du Monde.

Je sais que les entraîneurs paraguayens m’en veulent. Leur association affirme que j’ai signé un contrat alors que j’étais entré dans le pays avec un simple visa touristique. Du coup, selon eux, je suis en séjour illégal au Paraguay. Mais cette histoire n’a ni queue ni tête. J’ai tous mes apaisements. La fédération paraguayenne m’a affirmé qu’il n’y avait pas le moindre problème juridique. Les mêmes personnes mal intentionnées clament que c’est Chilavert et non moi qui effectue la sélection. Tout ce que je peux répondre, c’est que c’est faux. Si j’ai reporté la divulgation de la sélection, c’est à cause de la bureaucratie typiquement sud-américaine ».

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