COACH ANTONIO OLIVEIRA

« Nous devrions passer le premier tour sans problème. Nous allons affronter la Pologne, une formation rajeunie et très forte. Les Etats-Unis et la Corée du Sud ne sont sans doute pas des foudres de guerre mais il faut quand même les passer. Je me méfie des Coréens. Ils exploitent parfaitement leur vitesse, leur arme principale, et ils sont très bien organisés. Il ne faut pas se focalier sur le classement d’un pays pour juger sa valeur.

Je ne veux pas encore envisager ce qui se passera au terme du premier tour. Je me concentre sur les matches des 5, 10 et 14 juin. Beaucoup de gens expliquent qu’ils considèrent le Portugal comme un favori, contre mon gré! Nous pouvons rêver et personne ne peut nous ôter ces rêves, mais il suffit de se remémorer l’histoire du football portugais pour retrouver sa prudence. Nous avons si souvent failli, dans le passé. Prédire l’identité du champion revient à lire dans le marc de café. Evidemment, on en revient aux grandes nations traditionnelles: l’Argentine, le Brésil, l’Espagne, l’Allemagne, l’Angleterre, l’Italie et -pourquoi pas- le Portugal.

Cette équipe ne manque pas de talent. Elle a même des talents d’exception. Prenez Luis Figo. Il est au football portugais actuel ce qu’ Eusebio était auparavant. Mais Figo n’est pas seul. Rui Costa joue comme un dieu. Et nos défenseurs centraux, Jorge Costa et Fernando Couto… Bien que Jorge Costa m’ait tracassé. Il a fort peu joué au FC Porto. Toutefois, à Charlton, il a joué et retrouvé sa forme. Nuno Gomes est aussi un excellent joueur, sans oublier, naturellement, des éléments tels que Joao Pinto, Sergio Conceicao et Abel Xavier. Ils sont tous expérimentés. Ils évoluent en France, en Italie, en Espagne, en Angleterre: ils forment un trésor d’expérience. Nous récupérons aussi les joueurs suspendus lors de la demi-finale de l’EURO 2000: Nuno Gomes, Abel Xavier, Paulo Bento.

Nantis de telles qualités, nous devons entamer chaque match en nous appuyant sur nos atouts. Je n’aligne toutefois qu’un seul avant. J’aimerais opérer avec deux ou trois attaquants mais c’est impossible à cause de la structure de l’équipe. Il n’y a pas de place pour un deuxième attaquant avec des joueurs comme Figo, Rui Costa, Joao Pinto et Sergio Conceicao dans l’entrejeu.

La pression sera forte mais c’était déjà le cas durant les éliminatoires. Nous étions la meilleure équipe de notre groupe mais la tension était palpable. J’ai perdu trois kilos pendant notre match en Estonie.

Nous sommes bien préparés aux conditions exceptionnelles de ce Mondial. Aucune équipe ne peut gagner l’épreuve si elle n’est pas acclimatée. Si mes joueurs sont au point, physiquement et mentalement, nous sommes en mesure de battre n’importe qui.

Et après le Mondial? Je suis sous contrat jusqu’au terme de l’EURO 2004 mais j’ai prévenu la Fédération: elle devra satisfaire une série d’exigences. Il faut notamment un centre d’entraînement pour l’équipe nationale ».

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