Mons joue ce week-end son dernier match avant de disparaître. On retiendra ses 9 saisons en D1. Et 44 noms qui ont marqué l’histoire du matricule 44 à ce niveau. Souvenirs.

Le Tondreau aura vu pas mal de noms défiler. Et de tous les styles…

Allatta (Pietro), Monsieur l’agent

Juste après la première montée en D1, en 2002, il a été le premier agent maison, manager attitré du club. Prêt à tout pour imposer ses joueurs, quitte à s’inviter sur la pelouse en plein entraînement comme il le faisait déjà à La Louvière. Peu de qualité dans les camions entiers de joueurs qu’il a amenés. Après lui, Mons travaillera encore avec quelques agents prioritaires, rarement avec succès.

Berquemanne (Olivier), entre les gouttes

344 matches officiels avec Mons, c’est le record. Dont une petite partie lors du premier séjour du club en D1. Après cette montée, quelques serviteurs de la D2 avaient dû partir, privés de leur rêve. Lui, il était passé entre les mailles du filet.

Berthelin (Cédric), ô positif

Deux longs passages montois pour ce gardien qui était bien plus qu’un gardien : capitaine, leader, ciment du vestiaire, déconneur, homme de la petite phrase qui regonfle quand ça va moins bien. Un Ch’ti qui s’est tout de suite senti chez lui à deux pas de chez les Ch’tis, tout s’explique.

Brio (Sergio), un cirque à lui tout seul

Quand il gueulait, ça faisait rire. Cet excité caractériel, ex de la Juve championne d’Europe, a reçu une confiance aveugle de la direction de Mons et en a bien profité. Il y a casé pas mal de copains (staff, joueurs), pour un résultat désastreux au bout du compte. S’il ne faut retenir qu’une image de lui, c’est son tour d’honneur après une défaite 0-9 contre Bruges. Mons était sauvé. Sans brio.

Cartier (Albert), commando

Il a sauvé les Dragons à sa façon. Militaire. On bosse, on la ferme, on arrête de se plaindre. Ce que le président a dit de lui quand il a signé à mi-saison :  » Il faut booster cette équipe qui s’est installée dans une routine. Si Albert Cartier ne peut pas le faire, personne ne pourra le faire.  » Réaction du Français :  » Le défi est difficile mais je pense que j’ai encore le jus, l’énergie et l’âge pour le relever.  » Gagné.

Casto (Marco), Hainaut alors

La particularité de cette belle patte gauche : avoir joué pour quatre clubs hennuyers qui ont connu la D1. La Louvière, Charleroi, Mouscron, Mons. En enfilade. Et toujours avec le sourire.

Ciobotariu (Liviu), empereur roumain

Une classe folle. Sur le terrain, dans le vestiaire et ailleurs. Il est arrivé pour la toute première saison en D1 avec son expérience et ses certitudes d’ex-international roumain et d’ex-Standardman. Une vraie bonne pioche.

Cordaro (Alessandro), format poche

D1 et D2 confondues, c’est 7 saisons montoises. Rarement des prestations d’exception mais tout aussi rarement des soirées complètement ratées. Régularité. Aussi dans les chiffres : 105 matches de D1 avec le maillot des Dragons pour le petit gabarit poids-plume, deuxième place dans ce classement. Pour toujours.

Daerden (Jos),  » Dehors président  »

Il a été viré parce qu’il a osé s’opposer à son président qui voulait mettre son nez dans le vestiaire un soir de match. Et pourtant, il avait fait ce qu’on lui avait demandé : remettre l’équipe sur les rails, rafraîchir la tête de joueurs un peu traumatisés par les dernières semaines complètement dingues avec Sergio Brio.

Dahmane (Mohamed), la voix du Nord

Ce petit gars de Maubeuge traîne toutes les étiquettes (et il s’en fout) : génie, grande gueule, anarchiste, poète, chouchou des foules, agitateur de vestiaire,… Il préfère dire que Domenico Leone le considère comme un fils. Il a fait deux passages à Mons, c’est là qu’il a vraiment fait parler de lui pour la première fois avant toutes ses aventures exotiques et / ou chahutées.

Dalmat (Wilfried), le coeur et la raison

Plusieurs années après son départ, le frère de Stéphane a dit que Mons restait le club de son coeur. Mais la raison lui avait imposé de profiter du tremplin du Tondreau pour se retrouver au Standard, ensuite à Bruges. Une raison financière aussi puisqu’il avait mis un peu de beurre dans les épinards du président. Et beaucoup de liasses dans son portefeuille à lui.

Dessy (Christophe), cadeau empoisonné

La saison 2008-2009 a été dramatique au niveau de l’ambiance dans le vestiaire. Et des résultats. Philippe Saint-Jean pour commencer le championnat, Thierry Pister pour le poursuivre, Christophe Dessy pour le terminer. Rebonjour la D2. Avec un homme qui a semblé méchamment triste d’avoir été promu T1.

Diane (Mounir), pomme pourrie

On l’a choisi parce que c’était un fouteur de merde hors normes. On pourrait en citer d’autres, mais le recordman, c’était sans doute lui. Et il ne compensait même pas en montrant de bonnes choses sur le terrain.

Fleurival (David), incognito

Il ne vous a pas marqué ? Rassurez-vous, il n’a pas marqué grand monde. C’est lui qu’on a choisi – au hasard – pour illustrer la multitude de joueurs venus à Mons sur la pointe des pieds et repartis incognito. C’est en transférant n’importe qui qu’on fait n’importe quoi. Certains ont signé sans avoir été scoutés. Des pattes se sont graissées, c’est déjà ça.

Grosjean (Marc), année érotique

Le tout premier entraîneur de l’histoire de Mons en D1. La première saison n’a pas été la meilleure au niveau du classement mais elle a été la plus belle en matière d’enthousiasme, de sympathie dégagée, de jeu, d’image dans le foot belge. Mons était sexy.

Herpoel (Frédéric), prophète en son pays, tu parles !

Il voulait tant finir son parcours pro dans le club de sa ville. Bilan : un renvoi punitif dans le noyau des Espoirs avec des entraînements en soirée, une collaboration abrégée et un procès pour finir. Dès le début, on a eu l’impression que l’histoire ne marcherait pas. On suspectait un bug dans cette union a priori si logique et naturelle.

Janevski (Cedo), pour fermer la boutique

Le tout dernier entraîneur de Mons en première division. Il va se souvenir toute sa vie de ses ultimes missions sur le banc : les PO3 dans une ambiance de mortuaire contre Louvain. Les Dragons s’y sont inclinés, c’est à ce moment-là que le club a fait ses premiers pas de géant vers la faillite.

Joly (Eric), joli joli

La plaque tournante, le cerveau, le maître à jouer des deux premières années en D1. Le relais de Marc Grosjean sur le terrain au moment où ce club avait tout à apprendre à ce niveau. Il alliait élégance, précision, efficacité, effet de surprise et désinvolture. C’est déjà pas mal.

La Placa (Jean-Pierre), petit Suisse

But de Cédric Roussel sur un assist de Jean-Pierre La Placa. Un grand classique de la première saison en D1. Le petit débordait, le grand la mettait dedans. Le petit, c’était aussi un tonneau de bonne humeur.

Leone (Domenico),  » Le million !  »

Il a ce point commun avec le Filippo Gaone de la grande époque, celui qui dirigeait La Louvière comme Domenico Leone a dirigé Mons (c’est-à-dire tout seul) : quand on lui demandait combien il avait déjà injecté dans son club, il sortait une réponse du style  » Je n’en ai aucune idée, et de toute façon, quand on aime, on ne compte pas.  » Pendant près de 15 ans, il a bouché les trous.  » Le million « , le million à injecter, c’était toujours pour sa pomme. Jusqu’au jour où il a dit stop. Personne n’est venu l’aider et donc l’inévitable est arrivé : la faillite.

Lommers (Alain), misères quotidiennes

Il a longtemps été l’homme qui faisait vraiment tourner le club et voyait son président passer de temps en temps au stade pour s’assurer qu’il gérait. Les mauvaises nouvelles financières, c’était souvent pour sa pomme, il était en première ligne. On l’a sorti avant la faillite, il a gagné ça.

Londo (Dieudonné), les spectacles de Dieudonné

Sa technique, ses dribbles, son jeu vers l’avant ont permis à Mons de forcer sa première accession en D1, il est resté pour les débuts et a continué à briller. La suite de sa carrière fut bien plus anonyme.

Lukunku (Ali), l’ombre

Il était où, le bombardier du Standard ? Il a brièvement posé ses valises à Mons mais l’envie n’y était plus. Le physique non plus. Ça faisait beaucoup.

Matthys (Tim), double Dragon de l’Année

Le symbole de la toute fin de parcours au plus haut niveau. Deux fois Dragon de l’Année et, au moment où la descente est devenue mathématique, une plume remise par le président : il était un des rares joueurs qu’on ne mettait pas dehors. Il a cherché ailleurs, il a trouvé, il a eu raison, il ne méritait pas la D2.

Mirri (Roberto), le recordman

Il n’était ni le meilleur, ni le plus élégant, ni le meilleur pied gauche, pas le meilleur droit non plus, il n’avait pas un jeu de tête exceptionnel. Il est repris dans ce Club 44 parce qu’il est le joueur qui a disputé le plus de matches en D1 dans l’histoire de Mons (118).

Mununga (Joachim), pâle copie

On se demande s’il joue encore au foot aujourd’hui. Notez qu’on se posait déjà la même question quand il était à Mons. Il voulait s’y relancer après des expériences malheureuses en Turquie et au Beerschot. Raté. Valeur sûre et vrai espoir avec Malines, c’était il y a cinq ans seulement. Mais ça paraît si loin.

Nicaise (Benjamin), au crachoir

S’il est devenu un consultant radio et télé apprécié, c’est parce qu’il a toujours quelque chose à dire. Rien n’a changé, c’était déjà le cas quand il jouait à Mons. Avec ou sans les étincelles dans le vestiaire !

Nibombé (Daré), niveau mondial

Quand il commençait à citer des proverbes togolais, c’était à pisser de rire. Mais ce n’est pas seulement pour ça qu’il a marqué l’histoire du club. Il est dans son grand livre parce que, grâce à lui, Mons avait un joueur à la Coupe du Monde 2006.

Nong (Aloys), tremplin vers la Liga

Se faire transférer dans le championnat d’Espagne en étant un joueur comme les autres à Mons, il fallait le faire, il l’a fait. Evidemment, il n’a pas joué en Liga. Le club a empoché une somme plus que raisonnable pour un joueur dont la cote était proche de zéro, donc personne n’en a voulu à Nong d’avoir forcé son départ.

Perbet (Jérémy), 37 buts

Personne n’a marqué plus de buts que lui pour Mons en D1 : 37. C’est là qu’il a achevé son parcours de  » joueur qui ne sait marquer qu’avec des petits clubs.  » Il a rapporté beaucoup d’argent à Mons (location puis transfert définitif, ensuite l’un ou l’autre bonus), et lui, il s’est fait une place en championnat d’Espagne.

Pister (Thierry), naufragé

Si on lui demande quelle période de sa carrière de coach l’a le plus traumatisé, il répondra sans doute :  » Mons.  » Il a hérité de l’équipe la plus malsaine de l’histoire du club en D1. Beaucoup de fortes têtes dans le vestiaire. Beaucoup trop. Il n’a pas surnagé.

Pistone (Alessandro), Alessandro pistonné

Comment Mons a-t-il pu s’offrir un joueur qui était passé par l’Inter, Newcastle et Everton ? On a vite compris. Il était vraiment en fin de parcours, usé physiquement et à court d’envie. Pour lui, c’était simplement l’opportunité d’une dernière pige tranquille.

Rabesandratana (Eric), le pirate

Des origines malgaches, un passage au PSG, le regard perçant, le verbe haut, une voix qui porte, un leadership naturel. Impossible qu’il passe inaperçu à Mons. Et il n’est pas passé inaperçu.

Riga (José), le début d’une vie

C’est Mons qui a donné au coach futur champion de Belgique (?) l’occasion de débuter comme T1 avec une équipe professionnelle. Il y est arrivé avec ses certitudes d’années d’adjoint au Standard et y a fait du bon boulot avant de devoir déguerpir dans une (nouvelle) période de crise sportive.

Roussel (Cédric), taureau doré

De son temps, il n’y avait pas encore ce maillot distinctif qui sent le houblon. Il s’en fout : terminer meilleur buteur du championnat avec une équipe promue ? Check. Avant plein d’autres nouvelles aventures pas toutes marquées par le même succès. Loin de là.

Saint-Jean (Philippe), en coup de vent

Il détient pour la postérité le titre d’entraîneur le plus éphémère de Mons. Après un seul match de championnat, une grosse défaite à Gand, il a remis son tablier. Officiellement pour raisons de santé mais on sentait déjà que le vestiaire était sur le point d’exploser. Trop de fortes têtes et de caractères ingérables pour un homme aussi posé.

Scifo (Enzo), le meilleur entraîneur

Septième final, c’est pour toujours le meilleur classement de Mons en D1. Avec lui aux commandes. Dommage que tous les patrons de clubs ne le remarquent pas. Ou sans doute pas, puisque Scifo n’a toujours pas retrouvé d’employeur depuis son C4 là-bas.

Suray (Olivier), Nutella

Facile comme titre. Mais inévitable. Suray et Mons, c’est cet incroyable accrochage avec Sergio Brio quelques heures avant un match. Le coach lui interdit de se servir de choco (pourtant sur le buffet), il le nargue et ne s’en prive pas, il est écarté du groupe, ça devient l’anecdote du week-end. Des années plus tard, on en parle et on en rigole encore.

Van Wijk (Dennis), le beauf

Dennis Van Wijk et Marc Degryse sont beaux-frères. Mais ça ne se voit pas. Parce que tout les oppose. Leur style quand ils étaient joueurs. Leur calme après la carrière. L’élégance aussi. Van Wijk a fait de bonnes choses lors de ses premiers mois à Mons. Puis il s’est mis tout le vestiaire à dos. Et a dû dégager.

Wamberto, l’artiste

Quand il est venu à Mons, ce n’était plus le Wambi de l’Ajax. Pas même celui de Seraing ou du Standard. Evidemment. Mais le génie, la bonne humeur et le sourire étaient toujours là. Croiser Wambi, c’est une vraie expérience humaine. Que du bonheur.

Werner (Olivier), le poissard

Voir son équipe descendre en D2 en étant lui-même bon, c’est une caractéristique de ce gardien. Encore vérifiée en fin de saison dernière. Et peut-être même, à nouveau, tout prochainement avec le Cercle. Qu’est-ce qu’il a fait aux dieux du foot ?

Wiggers (Michaël), pissez là

Il n’y a pas beaucoup de (présumés) dopés dans le grand livre du football belge. Il y a Michaël Wiggers. Dopé aux anabolisants encore bien. Une erreur de manipulation reconnue par le médecin du club, écarté juste après.

Wintacq (Michel), le fidèle

Montée, descente, adjoint, T1 en dépannage, périodes de crise, périodes de gloire, il a tout connu à Mons. S’il fallait aller voir un personnage pour retracer la vie de Mons en D1, c’est sans doute lui qu’on choisirait.

Zola (Matumona), nostalgie

Il avait quitté le Brussels à cause des insultes racistes de Johan Vermeersch, il avait trouvé à Mons un nid où il se sentait super bien mais il est parti pour… le championnat angolais. A peine là-bas, il pleurait pour revenir. Ben oui.

PAR PIERRE DANVOYE – PHOTOS : BELGAIMAGE

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