Clean toujours

L’administrateur des Hurlus n’élude aucun sujet.

Juillet 2008. Le président PhilippeDufermont et le directeur général BenoîtRoul présentent leur démission. Neuf mois plus tard, ils sont toujours les deux hommes les plus importants du club, même si JeanPierreDufermont est le président officiel.  » Philippe et moi ne sommes jamais vraiment partis « , reconnaît Roul.  » Nous avions simplement voulu provoquer un électrochoc. Nous étions dans une impasse : l’aide extérieure n’arrivait pas, il y avait des problèmes avec l’IEG et avec la Ville de Mouscron. Moi, je n’ai jamais été officiellement directeur général, j’étais simplement l’adjoint du président. Aujourd’hui, j’ai été désigné par le conseil d’administration comme administrateuractif. Je suis administrateur de la Ligue Pro, j’ai des délégations de signature, je représente Philippe en permanence.  »

Décision en délibéré

Mouscron est le seul club de D1 à n’avoir pas encore obtenu sa licence.  » Deux événements imprévus nous ont mis dans le pétrin « , reconnaît Roul.  » Le retrait de Frinver en novembre 2008 et la crise financière internationale. Certains nous ont accusés d’avoir réagi tardivement. Je réfute car en même temps, il ne fallait pas trop dire. On nous a aussi reproché d’avoir bradé des joueurs. 250.000 euros pour AdnanCustovic, c’est très peu. Mais au-delà du prix de transfert, l’allègement de la masse salariale nous intéressait. En cédant Adi et MustaphaOussalah, on l’a abaissée de 13 %. La vente de ChristopheLepoint a, elle, été très intéressante au niveau du prix. Ce fut l’un des plus gros transferts du mercato, derrière TomDeSutter, mais dont le prix avait été négocié avant l’éclatement de la crise.  »

Ce ne fut pas suffisant. Il fallait trouver de nouveaux investisseurs. Différentes pistes ont été explorées, mais elles n’ont pas abouti et la semaine dernière, devant la Commission des licences, c’est un plan de viabilité sans nouvel investisseur qui a été présenté. Roul :  » Le budget de 6,5 millions, qui a été présenté pour la saison prochaine, est parfaitement réaliste. Avec ce montant-là, le club fonctionnerait en autonomie. Grâce aux droits TV, aux abonnements et au ticketing (1,5 million), à l’horeca (500.000) et au sponsoring (1,5 millions car il n’y a pas que le sponsor maillot). Il y a aussi les panneaux LED, les annonces dans le bulletin du club, la REM TV, etc. Les entrées engendrées par d’éventuelles ventes de joueurs n’ont pas été présentées dans le budget. « 

Il faudra néanmoins jouer serré, et passer par des licenciements :  » Lorsque le nouveau bourgmestre AlfredGadenne a signifié à Philippe que les mises à disposition d’employés communaux, c’était terminé, il a voulu garder tout le monde. Il y a aujourd’hui 137 salariés à l’Excel, dont 60 à temps plein. Parmi ceux-ci, 28 sont des joueurs. Les autres sont des membres du staff, des administratifs, des femmes d’ouvrage, etc. Cela coûte trop cher.  »

La Commission des licences a mis sa décision en délibéré jusqu’au 5 mai.  » C’est logique « , estime Roul,  » car on a présenté quelques nouveaux documents. La Commission a demandé à pouvoir les examiner sereinement. « 

Confiant ?  » Oui car le président de la Commission des licences nous a affirmé que par rapport à tous les points du règlement, nous étions conformes. Mais le battage médiatique nous est préjudiciable… « , assure Roul.

Quelques petites précisions

Roul tient à mettre les choses au point vis-à-vis de tous ceux qui affirment que l’Excel a été mal géré.  » J’ai lu que le club avait explosé sa masse salariale de 68 %. C’est vrai, sur six mois, en fin de saison 2007-2008, lorsque le budget est passé à 11 millions parce qu’il fallait sauver le club sportivement. Le budget a déjà été ramené à 8 millions cette saison et sera réduit à 6,5 millions la saison prochaine. Aujourd’hui, il y a une masse salariale de 3,7 millions bruts. Le reste, ce sont les frais de fonctionnement et l’administratif. On continue à assumer tous les salaires du Futurosport. C’est un problème, mais on assume. « 

 » J’ai lu aussi les déclarations de JeanPierreDetremmerie dans Sport/ FootMagazine selon lesquelles Philippe et moi avions chassé les sponsors historiques du club. C’est faux. Il est exact que, puisque Frinver donnait 1,4 million, la firme avait exigé une certaine visibilité sur le maillot. Et donc, il était exclu pour un sponsor moins généreux d’avoir son logo sur une manche pour 20.000 euros… Mais tout le monde a toujours été le bienvenu, et le reste.  »

Et les trois millions du transfert de DembaBa ?  » Pour être précis, la somme exacte est de 2,9 millions. La manière dont cet argent a été utilisé à été présentée dans les détails à tous les élus communaux, majorité comme opposition. Aucune remarque n’a été formulée. S’il y avait eu le moindre euro détourné, Ecolo et le MR auraient rué dans les brancards.  »

Et le crédit-pont de 900.000 euros consenti par l’IEG ?  » C’est un geste social. L’Excel fait vivre 250 fournisseurs, pour un chiffre d’affaires de deux millions. Ce crédit-pont sera remboursé en septembre comme prévu. Sur ces 900.000 euros, il y en a 300.000 que l’IEG nous devait. Cela n’en fait donc plus que 600.000, qui ont été budgétisés cette saison – et pas la saison prochaine – avec les droits TV et le solde du transfert de Lepoint, entre autres. « 

On a annoncé que l’Excel avait 9,2 millions de dettes.  » Il y a là-dedans deux prêts de deux millions qui seront remboursés, à partir de 2010, en huit annuités de 500.000 euros. C’est prévu. Un autre million est constitué par du provisionnel : on a des affaires en cours devant des tribunaux, et notre réviseur nous a demandé de provisionner le montant du risque, sans savoir si ce montant devra effectivement être payé. Au classement des clubs les plus endettés, Mouscron est 12e ou 13e. « l

par daniel devos – photo: reporters

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