CLAUDIA PECHSTEIN

La quintuple championne de patinage Claudia Pechstein (42 ans) a présenté des valeurs sanguines anormales en 2009. Depuis lors, l’Allemande est impliquée dans une longue bataille juridique contre l’ISU, la Fédération internationale de patinage. Elle vient d’être sacrée championne d’Allemagne mais elle en veut davantage :  » Je veux rétablir mon honneur. « 

Pourquoi continuez-vous à patiner ?

Claudia Pechstein : Parce que j’ai besoin de ce stress. J’adore la compétition et mon âge n’y change rien. Si je jouais au tennis ou au golf, ce serait sans doute pour l’argent mais dans ma discipline, on concourt avant tout pour l’honneur. En plus, je veux continuer à me battre. La Fédération de patinage n’aura pas ma peau.

Pas de vie sans combat, disait Otto von Bismarck. Vous retrouvez-vous dans ce dicton ?

Certainement. Avant, je patinais contre le chrono et contre mes rivales, maintenant, c’est contre l’injustice. Je veux rétablir mon honneur. Je sais que je ne me suis pas dopée. La façon dont on m’a traitée me poursuivra toujours, même si l’association des hématologues et oncologues allemand a démontré que je souffrais de sphérocytose, une affection héréditaire qui explique mes valeurs sanguines bizarres. Certaines restent plus élevées que la normale mais cette fois, l’ISU et l’AMA n’ont plus ouvert de dossier. Je trouve toutefois scandaleux qu’elles n’aient jamais présenté d’excuses pour les deux années de suspension qu’elles m’ont injustement infligé.

Votre lutte dure depuis cinq ans. Quid de votre mental durant cette période ?

Peu après les accusations de dopage, en 2009, j’ai pensé au suicide. Je voulais me jeter d’un pont. Mon manager, Ralf Grengel, et Matthias Grosse, mon nouveau compagnon, m’ont aidée à surmonter ces pensées noires. Sans eux, je ne serais plus de ce monde.

Le tribunal de Munich va bientôt se prononcer sur votre requête de dommages. Vous exigez 4,4 millions pour l’atteinte portée à votre réputation et les rentrées perdues.

C’est une fameuse somme mais nous pensons que le juge va déclarer ma demande recevable. On m’a dit que ça menacerait l’existence de l’ISU. Mais elle a démoli mon image ! Je veux qu’on rétablisse mon honneur. Ce combat domine toute mon existence. Mon ami et moi souhaitons avoir un enfant mais nous attendons le jugement et notre ultime victoire.

Sebastian Kienle, vainqueur de l’Ironman, propose de suivre tous les athlètes avec un GPS, afin que les contrôleurs sachent toujours où ils se trouvent. Il trouve ça mieux que de passer son temps à remplir les whereabouts. Etes-vous d’accord ?

Je le dis depuis des années : implantez-moi une puce comme à un chien pour savoir où je me trouve. Pas de problème.

PAR MICHAEL EDER

 » J’ai pensé au suicide. « 

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