Classiques flamandes sous pression

Le calendrier printanier est bouleversé.

PAR BENEDICT VANCLOOSTER

L’UCI a publié les calendriers de la saison prochaine à Mendrisio. A partir de 2010, trois classiques printanières flamandes changent de date. Gand – Wevelgem prend la place de la Flèche Brabançonne et a lieu le dimanche précédant le Tour des Flandres. La Flèche Brabançonne se court le mercredi avant l’Amstel Gold Race, une date jusqu’alors réservée au GP de l’Escaut. Cette semi-classique de Schoten est avancée d’une semaine, au mercredi entre le Tour des Flandres et Paris-Roubaix.

Remanier le calendrier entraîne des heurts. Une organisation qui n’a pas lieu pendant le week-end attire moins de monde et de téléspectateurs. Celle qui est dans l’ombre d’une grande classique a un plateau de participants dévalués ou des grands coureurs qui se ménagent. Les classiques flamandes sont depuis peu regroupées sous un seul manteau alors qu’avant, elles étaient organisées par des groupes de presse et des associations locales qui défendaient bec et ongles leur course. Pour préserver la concorde, le statu quo était maintenu. On doit le jeu de dominos actuel au fait qu’un seul protagoniste, la maison de production TV Woestijnvis, a acquis une position dominante dans le cyclisme flamand. Le Tour des Flandres, le Circuit Het Volk et Paris – Bruxelles sont tombées aux mains de De Vijver, le holding propriétaire de Woestijnvis. En outre, De Vijver a conclu un accord de collaboration avec quatre autres classiques : A Travers les Flandres, Gand – Wevelgem, le GP de l’Escaut et la Flèche Brabançonne. Ces quatre courses, de même que le Tour des Flandres et le Circuit Het Volk sont repris dans les Flanders Classics dès la saison prochaine. A long terme, le nouveau calendrier offre de meilleures garanties de plateau à Gand-Wevelgem, au GP de l’Escaut et à la Flèche. Après 2010, Wouter Vandenhaute, le patron de Woestijnvis, veut également attribuer d’autres dates au Prix E3 et aux Trois Jours de La Panne, au grand mécontentement des organisateurs concernés, qui clament à tous vents qu’ils ne veulent pas intégrer les Flanders Classics.

Ces deux organisations livrent sans doute un combat d’arrière-garde. Les projets de Vandenhaute vont bien plus loin qu’un remaniement de calendrier. Ils poursuivent des objectifs commerciaux. A terme, Vandenhaute peut mettre les Flanders Classics en évidence grâce à sa société de production et les vendre ensemble aux chaînes Tv et aux sponsors.

Woestijnvis, fondé par d’anciens journalistes spécialisés en cyclisme, rêve depuis longtemps d’un rôle plus important. Avec le soutien de sociétés d’investissement, Vandenhaute a déjà effectué une offre de reprise du Tour de France et a collaboré avec les équipes pour exploiter commercialement le Pro Tour, chaque fois en vain. Il change de cap avec les Flanders Classics. Il est déjà incontournable en Flandre. Deviendra-t-il un jour le Bernie Ecclestone du cyclisme international ?

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