Clasico : Anderlecht a aussi gagné

Quelques jours avant Standard-Anderlecht, on avait eu Roger Vanden Stock au téléphone et son négativisme nous avait un peu étonné : -Si on ne perd pas 4-0 à Sclessin, c’est qu’il y aura eu un miracle. Etonnant comme discours ? Anderlecht pense à changer de personnalité juridique, certes, mais pas de personnalité… tout court. Les Mauves n’ont jamais été des losers. Explication présidentielle :  » Tout le monde nous a critiqués après le match contre Charleroi, mais on n’a pas d’attaquants. Ils sont tous blessés. Comment aller au Standard en espérant gagner ? »

Ariel Jacobs avait bien une idée : celle de fermer le jeu et de ne laisser des possibilités de construction qu’aux Rouches les moins dangereux sur ce plan : OguchiOnyewu et MomoSarr… (Lire à ce sujet la très édifiante analyse tactique d’ Etienne Delangre en p. 20.) Anderlecht a donc fait mieux que tenir le coup alors qu’il aurait dû être balayé. Et même si Dmytri Bulykin s’est échauffé pendant une mi-temps, il n’est pas monté. Signe que Jacobs n’avait même pas envie d’attaquer un petit peu. Son équipe a contrôlé le match et frappé quand il l’a pu. Le genre de comportement qui peut payer cash en coupes d’Europe mais qui ne va pas mener très loin en championnat de Belgique s’il est répété. Si Jacobs avait aussi bien réalisé les limites de son équipe avant le premier match-catastrophe contre BATE Borisov, il aurait déjà dû la faire jouer de manière aussi efficiente qu’à Sclessin vendredi. Mais Borisov avait-il été bien scouté ? Savait-on vraiment à quoi s’attendre ?

Finalement, si Anderlecht est rentré à Bruxelles avec zéro point, il a cependant bien tenu le coup et évacué en partie le traumatisme de l’élimination européenne. Le coup reçu sur la tête l’a peut-être obligé à faire preuve de modestie et à ne pas nécessairement prendre les matches à la hussarde. Moins on est dominant, plus on doit jouer avec maîtrise. Jacobs a fait ce qu’il fallait faire. Vous imaginez qu’il ait joué l’attaque à tout va et que les Rouches lui aient planté quatre buts comme le prévoyait RVDS ? On parlerait déjà de crise…

 » Mais ce serait quand même dommage de voir ce club jouer comme ça à l’avenir « , disait BenjaminNicaise après le Clasico.  » Pour moi et pour beaucoup de gens, Anderlecht c’est tout de même autre chose.  » Et le médian français, une nouvelle fois bien monté au jeu, d’espérer que les autres adversaires du championnat ne fassent pas un copié-collé.

Si Anderlecht commence enfin à oublier Borisov, le Standard a effectivement profité du Clascio pour encore grandir. Il n’y avait qu’à écouter Laszlo Bölöni après le match pour le réaliser :  » Si le Standard a gagné, c’est parce qu’il a cru jusqu’au bout que c’était possible.  » Bref, si les Rouches n’ont pas atteint des sommets sur le plan du jeu, ils ont prouvé qu’ils étaient capables de se sublimer quand ça comptait. Le but inscrit par Milan Jovanovic dans les arrêts de jeu nous a fait penser à celui de Dirk Kuyt à Liverpool, à la 28e minute de la deuxième prolongation et qui privait les Standardmen de Ligue des Champions. Les Anglais avaient fait preuve de jusqu’auboutisme face au Standard qui les bloquait en faisant le dos rond et mordant sur leur chique. Comme les Rouches vendredi… Dans le genre grinta, c’est ce qu’ils ont fait de mieux jusqu’à présent. Peut-être même mieux encore que lors du 2-2 d’Everton où on eut la nette impression que le Standard était supérieur et qu’il aurait pu s’il y avait vraiment cru…

Pour le reste, le Standard a-t-il deux autres pistes pour encore grandir ?

Un : trouver enfin la meilleure solution pour remplacer MarouaneFellaini avec le duo StevenDefour- Axel Witsel devant la défense et Igor de Camargo parmi les attaquants, ou remplacer Fellaini par Nicaise poste pour poste ? Bölöni, lui, était très clair vendredi soir :  » La blessure d’Igor nous pose des problèmes parce qu’il est indispensable.  »

Deux : diminuer le nombre incroyable de ballons perdus par Jova et DieumerciMbokani quand ils descendent dans le jeu ? Bölöni :  » Ce n’est pas facile pour eux de jouer là mais quand il n’y a pas assez de monde dans l’entrejeu, c’est là qu’ils doivent se trouver.  »

PAR JOHN BAETE

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