CHRISTOPHE KINET

Parti du FC Brussels au Sparta Rotterdam durant le mercato, le citoyen d’Amay espérait pouvoir fêter, à un an d’intervalle, un deuxième titre de champion de D2. Mais l’équipe a bâclé sa fin de saison et devra passer par le tour final si elle veut rejoindre la Division d’Honneur néerlandaise.

A quelques journées de la fin, le Sparta comptait pourtant quatre points d’avance sur Heracles Almelo.

Christophe Kinet : On avait, en effet, toutes les cartes en mains pour devenir champion. Nos malheurs ont commencé lors d’un long week-end (deux matches, le vendredi et le lundi), où l’on n’a pris qu’un point sur six à Venlo et à Telstar. Ensuite, alors qu’on compte en nos rangs les trois meilleurs buteurs du championnat (Danny Koevermans, Ricky van den Bergh et Riga Mustapha avec respectivement 23, 22 et 21 buts), on n’a réalisé qu’un 0-0 à domicile contre Veendam. Heracles a aussi perdu des points, de sorte qu’on n’a pas été largué, mais il y a 15 jours, on a été battu 3-0 chez la lanterne rouge Fortuna Sittard, lors d’un week-end dramatique où le coordinateur des jeunes Rob Kiebert a trouvé la mort dans un accident de voiture et où un supporter a été gravement blessé également. Le stress a gagné les rangs. Il restait une petite chance si l’on battait Heracles à domicile, mais là encore, on n’a réussi qu’un 0-0. L’attaque mitraillette du Sparta, si prolifique jusque-là, s’est enrayée au plus mauvais moment.

Sur le plan personnel, comment s’est passée votre intégration ?

Au début, j’ai dû m’adapter à un nouveau pays, à un nouveau système de jeu. Mais l’entraîneur m’a d’emblée titularisé et m’a donné confiance. J’ai fait de bons matches, et tout le monde était content de moi, jusqu’à ce que je sois freiné par une petite déchirure à la cuisse. Je commence seulement à revenir.

Quel style de football avez-vous trouvé?

Un style qui répond à l’idée que l’on se fait généralement du football hollandais : fort axé sur la possession de balle, sur le geste technique, sur la construction. Les défenseurs n’aiment pas dégager le ballon le plus loin possible, comme cela se fait parfois en Belgique. Parfois, je me dis qu’ils prennent trop de risques, mais c’est dans leur nature. Et lorsque cela fonctionne, c’est beau à voir. Mais on encaisse parfois des buts gags.

L’entraîneur Mike Snoei a été sauvé par ses joueurs après la défaite au Fortuna Sittard, alors que certains membres du club voulaient le virer…

Le groupe des joueurs l’apprécie énormément, en effet, et je ne suis pas en reste. Parmi tous les entraîneurs que j’ai connus, c’est de Harm van Veldhoven qu’il se rapproche le plus. Ce n’est sans doute pas un hasard si ce sont deux Néerlandais. Mike Snoei est très proche de ses joueurs, leur parle beaucoup, donne des explications lorsqu’on est remplacé ou écarté du 11 titulaire.

Avez-vous la conviction d’avoir effectué le bon choix en optant pour le Sparta ?

Je n’avais pas trop le choix. A partir du moment où Johan Vermeersch voulait récupérer une partie de son investissement, les clubs belges ont reculé. J’ai eu quelques touches au Portugal et en Israël, mais je n’avais pas trop envie de m’éloigner de mon fils d’un an et demi. Restaient les Pays-Bas. J’avais le choix entre De Graafschap, un club de D1 qui luttait contre la relégation, ou le Sparta, un club de D2 qui jouait la montée. J’ai opté pour un club dans l’ascenseur. Le Sparta, c’est un cercle ambitieux qui a un passé, qui s’enorgueillit d’une longue tradition, qui possède un beau petit stade et où il y a une bonne ambiance. J’ai signé dans l’espoir de monter, de vivre les mêmes moments qu’au Brussels l’an passé. Dans mon esprit, je me voyais déjà affronter l’Ajax, Feyenoord et le PSV la saison prochaine.

Votre avenir ?

Il me reste un an de contrat. Si l’on reste en D2, ce sera dur de se re-motiver. J’aimerais revenir en Belgique. Mais la situation reste la même : il faudrait que le Sparta accepte de me libérer, car je vois mal un club belge payer une somme de transfert pour moi.

Un mot sur le Brussels ?

Pour moi, la page est tournée. Je n’ai plus trop envie de polémiquer. Je suis simplement content pour Robert Waseige et pour certains joueurs qu’ils aient assuré leur maintien.

par Daniel Devos et Fréderic Vanheule

 » Je me voyais déjà affronter l’Ajax, Feyenoord et le PSV la saison prochaine « 

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